Deuxième lecture de cette rentrée littéraire et gros coup de coeur.
Obnibulée trois jours entiers, même le livre fermé au chaud dans le sac ou sur le chevet, parce qu’il faut bien manger, dormir, travailler, voilà dans quel état m’a mise ce roman de Lola Lafon, auteure (également chanteuse et compositrice) dont je découvrais les écrits.
Il va me hanter encore bien longtemps, ce roman, certainement toujours. Il produit sur moi le même effet que le fabuleux » rien ne s’oppose à la nuit » de Delphine de Vigan.
C’est l’histoire d’adolescentes pleines de rêves, en quête de gloire, qui se font insidieusement embrigader dans un réseau de prostitution infantile, dans les années 80. Des gamines de banlieue, selectionnées parmi les milieux modestes par une jolie rabatteuse, parisienne si cultivée, gentille, classe, qui s’intéresse à elles, leur fait miroiter la possibilité d’une bourse pour réaliser leurs rêves, qui leur offre mille cadeaux et attentions. La maman idéale. Elle les aide à préparer leurs dossiers, est adoubée par les parents qui n’en reviennent pas de la chance de leur gamine, quelle aubaine, dans ces cités sans avenir.
Mais il faut à un moment donné passer devant un jury masculin, se trouver un parrain, un gentil quinquagénaire, dejeûner régulièrement seule avec lui et le contenter, pour lui montrer sa motivation, pour qu’il soutienne le dossier. Il faut être « forte, mature »… Et si on veut gagner encore plus de sous ou de cadeaux, on peut présenter ce rêve à d’autres collégiennes.
Abject.
Mais ce n’est pas cà qui est décrit. Ce sont les états-d’âmes et constructions de vie de ces gamines, puis de ces femmes, qui nous sont si finement présentés. Des femmes plus détruites par leurs états-d’âme que par les actes, oscillant entre culpabilité et protection de la gentille rabatteuse, s’enfermant dans le silence par peur d’être jugées. Le silence comme protection et comme faille qui les fait passer à côter de leur vie.
En 2019, une journaliste veut réaliser un documentaire sur ce fameux réseau que le police n’a jamais réussi à démanteler. Elle lance un appel à témoin. Ce femmes parleront-elles enfin ?
Le personnage principal, Cléo, est magnifique. Elle a débuté la danse en MJC et durement travaillé dans des revues ou ballets pour la télé, chez Michel Drucker. Elle s’en est sortie. Elle est forte, dure. Mais tout un pan d’elle même est flageollant. Elle survit, est restée une petite fille.
La structure du roman très originale présente à diverses époques, des personnages qui l’ont cotoyée. Son histoire est fascinante, ainsi que celle de la si jolie et fougueuse Betty, que Cléo, à 13 ans, prise dans les affres de cet engrenage pervers, a voulu préserver, sans y parvenir. Betty qui ronge Cléo.
Une écriture fine, subtile, fougueuse, une histoire qui scotche, révolte, fait réfléchir sur l’humanité, en plus d’une plongée très intéressante dans le monde de la danse. Un roman terriblement puissant.
Coucou ma Douce
Ce livre vient de passer en tête de ma liste d’envie.
Tu sais tellement me faire envie de découvrir tes coups de cœur.
Merci
Gros bisous 😘 😘 😘
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C’est rare les vrais coups de coeur pour moi mais là c’en est un…je pense que tu aimeras…bises !
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À te lire, Roseleen, puissant en pas pour rire, ce livre ! Merci de cette très bonne présentation !
Bon mercredi !
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Merci Colette ! Il est très puissant niveau style d’écriture et analyse psychologique tout en finesse…bon mercredi !
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Coucou
Ça me donne envie de le lire.
Merci bonne journée
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Il est envoûtant…bonne journée !
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Ta chronique rejoint celle d’Armalite, vous me donnez toutes les deux envie de craquer pour ce livre ! Bisous
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Je note ce titre sur ma liste d’envies.
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Après avoir lu ton article, je suis aller l’acheter. Maintenant, il n’y a plus qu’à trouver le temps pour lire les bouquins ( Chavirer et Buveurs de vent).
Bon vendredi. Biz à toi.
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😂😂Le temps je le prends malheureusement sur mes nuits, ce qui engendre des frais d’anticernes !😂😂😂Biz
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Le soir, je suis incapable de lire; je suis épuisée. Je ne peux pas lire, je me mets devant la télé devant un truc le plus idiot possible. Je me lève tôt, vers 5h30 et le soir je me couche vers 23 heures, complètement HS.
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J’en entends parler partout de ce roman. Ça commence à m’intriguer et me titiller…
Punaise je suis tellement triste (et énervée) de ne pas avoir pu mettre à profit mon arrêt de travail l’année dernière pour lire (j’étais trop centrée sur mes douleurs et ma récupération, je n’arrivais pas à m’évader dans des livres).
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Bonsoir Chris ! Tu sais, quand on gère un gros souci de santé, bien souvent il n’y a pas trop de place pour autre chose, tout est mis de côté pour se centrer sur le rétablissement…c’est le retour sue me font beaucoup de gens que j’accompagne dans leur réinsertion après accident ou maladie. C’est normal. J’espère que tu parviendras à trouver du temps dans ton organisation pour avoir des temps de lecture ! Belle soirée !
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