• About

Roseleen

Roseleen

Archives Mensuelles: octobre 2020

La pêche au toc dans le Tôhoku

25 dimanche Oct 2020

Posted by Roseleen in lecture

≈ 6 Commentaires

Imano, trentenaire, travaille à Tokyo dans l’industrie pharmaceutique. Il est muté loin, dans une magnifique région de rivières et de forêts où il n’a aucun repère. 

Il va se mettre à la pêche pour meubler son temps libre et profiter de la nature et du calme qui l’entourent. Il se fait un ami pêcheur et tous deux savourent de belles parties de pêche, tranquilles et silencieuses, en buvant du saké. 

Et puis cet ami part. Sans le prévenir. Imano va ressentir un manque intense qui va le conduire à ressasser sur sa vie passée, dans l’attente et l’espoir du retour de son ami dans la région.

C’est un roman extrêmement court, 95 pages, qui aurait pu se lire très rapidement mais non, cette lecture de par son style d’écriture m’a été très laborieuse. Les évènements de vie que nous livre Imano sont très brefs, non chronologiques, le style d’écriture très hachuré. Tout ceci m’a empêchée de m’accrocher et de réellement cerner Imano. 

C’est ici pourtant un thème très original et intéressant qui est abordé, celui l’amitié profonde et des limites avec l’amour, avec en arrière-fond les thèmes de la solitude et de l’homosexualité.

Mais c’est assez confus, sans doute comme celà l’est dans la tête d’Imano, peut-être aussi parce que ce sont des sujets un peu tabous dans la société japonaise ? 

En tout cas, ce thème de la frontière amitié/amour, sur lequel l’auteur entretient un petit suspens, était bien sympa. 

Mais voilà qu’à chaque fois qu’un développement aurait pu se présenter ou était attendu, hop l’auteur nous embarque sur quelques pages dans un cours de pêche très technique et approfondi, qui avait sur moi un effet très ennuyeux et agaçant. 

Lecture mitigée, donc.

« Yoga » d’Emmanuel Carrère 

22 jeudi Oct 2020

Posted by Roseleen in lecture

≈ 12 Commentaires

Chouette, un nouveau Carrère ! Bon, quand j’ai vu le titre, çà m’a refroidie, je me suis dit « ah non, pas lui, pas du développement personnel ! J’achète pas ! ». Oui, c’est pas, ou plutôt plus, du tout mon truc.

Mais bon, Emmanuel Carrère, quoi. J’aime tellement ses livres. Çà me titillait. Alors zou, un soir en rentrant du boulot, sur un coup de tête, escale à la librairie, il me le fallait, fallait que je sache de quoi il allait vraiment traiter, ce qu’il y avait dans les tripes de ce titre que je trouvais si racoleur.  

Englouti en trois soirs.

J’avoue avoir été sceptique au début. Le  récit d’une retraite de yoga dans le Morvan, malgré le style inimitable, la profondeur de réflexion et la touche de drôlerie fine, je m’ennuyais. J’avais vraiment l’impression que çà n’allait pas le faire. 

Et puis paf, nous voilà au coeur des attentats de Charlie Hebdo. Puis dans sa tête. Son récit de sa dépression ou plutôt de la dernière phase dépressive de sa bipolarité de type 2, si subtile et délicate à diagnostiquer, foi de psy, est extrêmement riche et intéressant, touchant et sans pathos. 

Et puis nous voilà dans un camp de migrants en Grèce, on fait des escales auprès de ses plus précieux amis, bing on part au Pakistan, en Afghanistan. Tout l’intéresse, le fait réfléchir, apprendre, remettre ses certitudes en questions. C’est ce que j’aime, chez lui. Il sait détecter l’étincelle et l’essentiel partout. Malgré la souffrance. 

Le yoga, c’est un prétexte à reflexion, à maturation. Il y reviendra souvent parce que c’est son truc (tout comme le taï-chi-chuan, que j’ai pratiqué 7 ans, çà m’a rappelé de bons souvenirs de ressentis) et que c’est le fil conducteur de son récit, à la base il voulait écrire un traité sur le yoga, mais çà, c’était avant son hospitalisation. Il a jamais fini son traité, il est devenu ce livre.

L’objet de ce livre, de ces bouts de vie décousus mais qui forment un tout, c’est pas le yoga.  C’est le chaos du monde et de la tête et comment on avance avec çà. Et c’est ultra profond et fin, ponctué de puissantes références. On se laisse emporter et surprendre sur tous les chemins ténebreux sur lesquels il nous embarque et au final çà forme un tout sur la vie et son chaos. Et çà permet de mieux voir les fondamentaux et la lumière.

La danse du temps

15 jeudi Oct 2020

Posted by Roseleen in lecture, littérature américaine

≈ 13 Commentaires

Anne Tyler, c’est une auteure américaine  que j’apprécie énormément.

J’aime la façon dont elle parle de la condition humaine, plus spécifiquement de la condition féminine. 

Elle a le don de transformer des femmes ordinaires en véritables héroïnes, des héroïnes dont on se sent proches. De façon très subtile, avec beaucoup d’intelligence, de tendresse et un petit brin d’espièglerie, elle les fait sortir de leurs petits ou grands carcans. 

Son oeil hyper aiguisé sur notre société contemporaine et les rouages de l’humain me laisse toujours baba. Je ressors toujours enchantée de la lecture de ses romans et je l’avoue un peu jalouse car c’est exactement ce que j’aimerais savoir écrire. Ça vous fait pas çà, parfois, de finir un livre et de vous dire : « Purée,  si j’écrivais, j’aimerais retranscrire ce genre d’ambiance, avoir des personnages comme çà, raconter de telles histoires… » ? Ben voilà, elle me fait me dire çà à chaque fois, Anne Tyler. 

Dans ce roman, on suit Willa, entre ses 11 ans et ses 67 ans. Enfant, bien que choyée et bientraitée, la singularité de ses parents lui laissera de petites blessures et surtout de grandes certitudes qui la feront se construire dans un souci de sécurité matérielle et une recherche affective constante. 

Willa, c’est la super gentille qui veut  toujours faire plaisir à tout le monde et se met en second plan. C’est hyper intéressant cette description du développement de la personnalité de Willa au fil des événements de sa vie.
À plus de 60 ans, remariée à un avocat fraîchement retraité qui ne vit que par le golf, elle vit dans un grand confort matériel, mais sans jamais avoir réellement choisi ni pris de risque. Elle sent bien qu’elle est passée à côté d’un truc, mais ne sait pas trop quoi. Après tout, elle a tout pour être heureuse…

Sur un malentendu qu’elle va choisir de faire durer, Willa va quitter sa villa chic et entrer dans la vie d’inconnus dans la banlieue de Baltimore, des gens simples, originaux et croustillants auxquels elle va s’attacher. Elle va découvrir que d’autres vies existent, qu’elle peut choisir, qu’elle a une personnalité qui compte pour d’autres. 

Passionnant, hyper bien construit, écriture limpide et pertinente, vous l’avez compris, j’ai adoré.

Je lorgne sur son dernier roman sorti,  » Un garçon sur le pas de la porte », pas sûr que j’ai la patience d’attendre sa sortie poche.

Le chat qui venait du ciel

08 jeudi Oct 2020

Posted by Roseleen in lecture

≈ 8 Commentaires

Un tout petit roman de seulement 130 pages, dévoré tout cru en un après-midi le mois dernier, le temps de deux ou trois tasses de thé, que je prends enfin le temps de chroniquer. 

Paru en 2001 au Japon, je me demande bien comment j’avais fait mon compte pour passer à côté.

Le narrateur et sa femme emménagent dans un petit pavillon traditionnel, dépendance d’une belle, grande et ancienne demeure japonaise. 

Ils tombent sous le charme de son grand jardin à la végétation luxuriante au coeur d’une grande ville. 

Outre le bonheur que leur apporte le calme, le bruit des insectes, du vent dans les arbres, mais aussi la relation avec la vieille propriétaire au mari très malade, le couple va tomber sous le charme d’un petit chat, qui de plus en plus vient squatter régulièrement leur maison. 

Le couple va s’y attacher fortement, même s’il sait bien qu’il appartient à la petite fille de leur voisine.

Ici, pas de réelle intrigue, juste l’histoire toute simple d’une rencontre entre un chat et un couple, une rencontre qui sera brève, mais qui marquera profondément la vie du couple. 

On y suit également l’histoire de la relation entre le narrateur et  la propriétaire, autour de l’entretien de la maison et du jardin, une bien jolie histoire remplie d’humanité. 
« Le chat qui venait du ciel » est un roman contemplatif, qui laisse deviner les besoins de chacun, un roman qui se  déguste lentement et intimement, comme un bon film japonais. 
Çà parle de nature, de vie simple et paisible qui s’écoule, du rapport entre l’humain et l’animal domestique, de manière subtile et très sensitive, presque magique. Je n’ai pas été étonnée d’aprendre après ma lecture que Haraide Takashi était avant tout poète, que c’était son premier roman, le seul, il me semble. 
C’est une lecture très reposante, presque méditative, apaisante car rappelant ce qui est le plus important dans la vie. 

un thé avec les marins

06 mardi Oct 2020

Posted by Roseleen in écriture, poésie

≈ 6 Commentaires

​Faire comme les abeilles

dans un pays de soleil.

Observer, valoriser 
les minéraux de la journée.

Prune arc-en-ciel,
pignons noirs géants,

savourer la mousse intense de sa créativité.

Prendre un thé avec les marins
au coeur explorateur, 

qui savent changer une tenue passée. 

Imaginer la chanson du jour nouveau,
faire pélerinage de l’odeur du café frais.

La nuit des béguines, d’Aline Kiner

02 vendredi Oct 2020

Posted by Roseleen in lecture, tourisme

≈ 13 Commentaires

Paris, 1310, quartier du Marais. La jeune Maheut vient chercher refuge au béguinage royal. Les béguines y vivent en autonomie, paix et solidarité, entre femmes ayant choisi une vie en dehors du joug conjugal ou clérical, dans une vie mi-laïque mi-religieuse. 
Le statut particulier des béguines est pour le moment protégé par le roi, mais irrite de nombreux clercs et ecclésiastiques qui ne supportent pas leur érudition et leur liberté. 

Ysabel, une béguine âgée, responsable de l’infirmerie, découvrant Maheut terrosisée et violentée, la prend sous sa protection. Après l’avoir remise sur pieds, elle lui trouve une place dans le béguinage, chez Ade, une noble érudite, que sa servante vient de quitter. Mais un jour, un moine franciscain va reconnaître Maheut sur le parvis de Notre-Dame…

J’ai dévoré ce roman. Le suspens est bien dosé, avec beaucoup  d’apports historiques très intéressants, sans pour autant être lourdingue. 

L’auteure décrit des femmes fortes, indépendantes, qui ont choisi de vivre entre elles une vie mi-laïque / mi-religieuse, qui, chacune à sa manière, va se battre pour préserver son indépendance : Ysabel, la vieille herboriste si douce, intelligente et humaine, Ade, l’érudite froide et solitaire qui cache de bien grosses blessures, et Maheut la rousse, qui a fui un mariage forcé à 13 ans et les viols conjugaux. Des féministes avant l’heure.

La plume est très agréable, riche en détails qui nous plongent dans l’effervescence, les bruits, les odeurs (peu sympathiques !) de Paris au moyen-âge. Odeurs des plats juteux mêlées à celles des déjections et régulièrement aussi à celles des bûchers, textures des tissus, murs, objets, foule et potins des ruelles, on y est.

J’ai aimé vivre quelques heures avec ces femmes, en apprendre sur le règne de Philippe le Bel, les conflits avec la papauté, la chasse aux hérétiques, le monde si brut des provinces, et sur le béguinage bien sûr. La dernière béguine est décédée en 2013. Ce roman leur rend un bel hommage. 

J’ai acheté ce livre lors de ma visite à l’abbaye de Cluny, que je voulais visiter depuis très  longtemps. On y a fait une étape au début de nos petites vacances la semaine dernière, sur la route de la Côte d’Azur.

Le lieu n’a plus grand chose de religieux. Il accueille depuis très longtemps les élèves de la prestigieuse école d’ingenieurs des Arts et Métiers.

Le village est superbe, avec de nombreux bâtiments datant du moyen-âge, beaucoup  expositions d’artisanat et de peinture, j’ai adoré.

Prochain billet, TAG automne à ma sauce. Paf. 
 

Souscrire

  • Articles (RSS)
  • Commentaires (RSS)

Archives

  • mai 2022
  • avril 2022
  • mars 2022
  • février 2022
  • janvier 2022
  • décembre 2021
  • novembre 2021
  • octobre 2021
  • septembre 2021
  • août 2021
  • juillet 2021
  • juin 2021
  • mai 2021
  • avril 2021
  • mars 2021
  • février 2021
  • janvier 2021
  • décembre 2020
  • novembre 2020
  • octobre 2020
  • septembre 2020
  • août 2020
  • juillet 2020
  • juin 2020
  • mai 2020
  • avril 2020
  • mars 2020
  • février 2020
  • janvier 2020
  • décembre 2019
  • novembre 2019
  • octobre 2019
  • août 2019
  • juillet 2019
  • juin 2019
  • mai 2019
  • avril 2019
  • mars 2019
  • février 2019
  • janvier 2019
  • décembre 2018
  • novembre 2018
  • octobre 2018
  • septembre 2018
  • août 2018
  • juillet 2018
  • juin 2018
  • mai 2018
  • avril 2018
  • mars 2018
  • février 2018
  • janvier 2018
  • décembre 2017
  • novembre 2017
  • octobre 2017
  • septembre 2017
  • août 2017
  • juillet 2017
  • juin 2017
  • mai 2017
  • avril 2017
  • mars 2017
  • février 2017
  • janvier 2017
  • décembre 2016
  • novembre 2016
  • octobre 2016
  • septembre 2016
  • août 2016
  • juillet 2016
  • juin 2016
  • mai 2016
  • avril 2016
  • mars 2016
  • février 2016
  • janvier 2016

Catégories

  • art
  • art de vivre
  • automne
  • avis de lecture
  • écriture
  • état d'esprit
  • évasion
  • bien-être
  • bilan lecture
  • bonheur
  • book
  • book talk
  • cadavre exquis
  • carnet creatif
  • chroniquelecture
  • cinéma
  • club de lecture
  • collage
  • corée
  • coups de coeur
  • créativité
  • crochet
  • cuisine
  • culture
  • daily art
  • daily life
  • dans ma maison
  • dans mon jardin
  • découverte
  • développement personnel
  • exposition
  • féminisme
  • haruki murakami
  • humeur
  • inthekitchen
  • introspection
  • islande
  • japon
  • jardin
  • jardinage
  • jeu littéraire
  • lecture
  • littérature américaine
  • littérature française
  • littérature japonaise
  • littératureaméricaine
  • litterature américaine
  • litterature asiatique
  • livre
  • londres
  • maison
  • Minceur
  • mucha
  • musée
  • musée zadkine
  • nature
  • neige
  • olivier assayas
  • olivierbourdeaut
  • oliviernorek
  • oxanna hope
  • paris
  • partage
  • passion lecture
  • patrick lapeyre
  • Pauline Delabroy-Allard
  • pâtisserie
  • peinture
  • perte de poids
  • petits bonheurs
  • petits souvenirs
  • philosophie
  • photo
  • photographie
  • pkj
  • plage
  • plaisir
  • plantes
  • poésie
  • podcast
  • point lecture
  • polar
  • porto
  • portugal
  • postapo
  • potager
  • printemps
  • psychologie
  • ptit bonheur
  • ptits bonheurs
  • ptits souvenirs
  • recette
  • recette facile
  • relaxation
  • retrospective
  • roman
  • roman anglais
  • roman contemporain
  • roman fantaisie
  • roman français
  • roman historique
  • roman jeunesse
  • roman psychologique
  • roxane dambre
  • science-fiction
  • serge joncour
  • silent sunday
  • simone de beauvoir
  • souvenir
  • souvenirs
  • spa
  • steampunk
  • stephen king
  • stockholm
  • suede
  • suisse
  • suspens
  • tag
  • temple
  • terroir
  • thriller
  • tokyo
  • tourisme
  • tranche de vie
  • uchronie
  • Uncategorized
  • vacances
  • végétarien
  • veggie food
  • vintage
  • virée parisienne
  • voyage
  • vrac
  • week-end
  • yôko ogawa
  • zulma

Méta

  • Inscription
  • Connexion

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies
  • Suivre Abonné
    • Roseleen
    • Rejoignez 245 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • Roseleen
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…