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Archives Mensuelles: août 2021

C’est lundi que lisez-vous ? 30 août 2021

30 lundi Août 2021

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≈ 9 Commentaires

Bon lundi ! Bonne semaine ! 

Hop c’est parti pour le CLQLV.

1/ Qu’avez-vous lu la semaine passée ?

J’ai abandonné « la fille au sourire de perles », témoignage sur le génocide rwandais. Non pas pour le thème, mais pour le style. Que du factuel, pas d’analyse, de recul, écriture très journalistique, bref tout ce que je n’aime pas dans mes lectures.

Alors j’ai pioché dans ma PAL un Jonhatan Coe qui y était au chaud depuis plus d’un an. Et j’ai bien fait, je me suis régalée, englouti en 3 jours, terminé hier, cf mon billet d’hier.

2/ Que lisez-vous en ce moment ?

Çà y est, j’ai fait ma petite virée spéciale « rentrée littéraire » en librairie, grand moment de joie pour moi chaque fin d’été. 

Çà a été dur de ne repartir qu’avec 4 ouvrages (bien que cette année, assez peu de publications m’attirent réellement, souvent les mêmes thèmes dramatiques qui reviennent, mais bon à priori çà plaît).

Je suis ravie de mon choix :

J’ai débuté hier soir  » Géantes », de Murielle Magellan, dont j’attendais avec beaucoup d’impatience la publication du nouveau roman. Pour le moment, c’est extra.

3/ que lirez-vous ensuite ?

Sûrement un des trois autres romans achetés, ou peut-être bien un Faïza Guène…

Et vous, que lisez-vous ?

Le coeur de l’Angleterre, de Jonathan Coe

29 dimanche Août 2021

Posted by Roseleen in lecture

≈ 5 Commentaires

Drôle, espiègle, terriblement humain. 550 pages englouties d’un coup, plongée britannique en totale apnée.

Benjamin Trotter, cinquantenaire, habite seul un grand moulin dans la campagne anglaise. Cinquantenaire ayant fait fortune, il a pris une retraite émancipée dans ce coin perdu de la campagne anglaise, où il savoure la nature, le calme, la musique classique qu’il aime tant, et s’emploie à mette en forme son roman fleuve commencé il y a 20 ans. 

Il s’occupe de son vieux père qui vit pas loin, un pur conservateur,  veille sur sa soeur qui peine depuis des années à se remettre d’un gros traumatisme, adore sa nièce universitaire qui s’enlise dans un mariage heureux lisse, fréquente ses deux vieux amis, un journaliste politique sulfureux et un clown de goûter d’enfants, qui subit de plein fouet l’austérité qui règne sur le pays. 

On suit les croustillantes péripéties de vie et les pensées de tous ces personnages et de bien d’autres encore, qui vivent les évènements marquants de la décennie 2010 en Angleterre. Jonathan Coe nous offre une critique ultra ciselée de l’ambiance de son pays. 

On les voit ainsi vivre, parfois de près, les émeutes de Londres en 2011, les JO de 2012, les stratégies de David Cameron, le référendum du Brexit, puis le Brexit qui fera exploser les vies de tout ce petit monde. 

En toile de fond, le rôle des tories, celui des think tanks pas forcément clairs, la question de l’identité, du développement du libéralisme, de la folle montée du nationalisme et de la précarité, la puissance du politiquement correct, et puis la manipulation d’un peuple par ses politiques. 

Passionnant, caustique, cocase, engagé,  drôle et mélancolique, une écriture fluide parfaite, j’ai adoré ces chroniques de vie des Trotter et de leurs acolytes.

Les Fleurs de l’ombre, de Tatiana de Rosnay

27 vendredi Août 2021

Posted by Roseleen in lecture

≈ 12 Commentaires

Paris, dans un avenir proche, vers 2035/2040.

La ville, tout comme plusieurs capitales européennes, est complètement tranformée architecturalement (couic la Tour Eiffel), consécutivement à d’importants attentats ayant eu lieu dans les années 2020, qui ont traumatisé les français.

Les beaux immeubles haussmaniens ont dû être rasés et remplacés par des quartiers d’immenses tours modernes.

Le climat est complètement perturbé et occasionne des épisodes violents de canicule durant lesquels les habitants doivent se terrer dans leurs logements climatisés. 

Arbres, fleurs, abeilles, oiseaux, sont de l’histoire ancienne. L’intelligence artificielle régit la vie matérielle, médicale, affective si on veut. Les réseaux sociaux sont devenus ringards et dangereux pour la vie privée, devenue un truc très important à préserver,  et pas à étaler (ah, çà, c’est super positif !).

C’est dans ce climat lourd que Tatiana de Rosnay plante l’action de son roman. 
On suit Clarissa, une femme d’âge mûr, qui se reconstruit après avoir quitté son mari en urgence. Au fur et à mesure du récit, en alternance avec les péripéties du roman, elle nous en livre les raisons, il y a un petit suspens sympa autour de çà.

Clarissa s’installe dans une résidence d’artistes très demandée où elle est miraculeusement parvenue à obtenir une place. 

Dans cet appartement ultra-moderne où la vie est facilitée par une assistante virtuelle, Clarissa, écrivaine passionnée de Romain Gary et de Virginia Woolf, pense pouvoir se remettre en toute quiétude à l’écriture.
Mais peu à peu, elle se sent mal à l’aise en ce lieu, elle a l’impression d’être observée, de plus elle se sent bizarrement physiquement épuisée depuis qu’elle vit dans cet appartement. 

Des doutes sur les réels buts de cette résidence d’artistes vont peu à peu s’immiscer dans son esprit. 

Clarissa commence à prendre sacrément peur et ses proches pensent qu’elle perd la boule, mais elle trouvera une aide précieuse auprès de sa petite-fille, dont elle a toujours été très proche.
J’ai aimé l’ambiance oppressante de ce roman, effrayante par sa proximité avec nos problématiques sociétales actuelles. L’écriture est limpide, aérée, avec des thématiques et personnages bien fouillés.
J’ai bien aimé l’histoire. Et puis j’ai beaucoup aimé que le personnage principal soit une femme sexagénaire, c’est assez rare.

C’est une lecture très addictive, surprenante, qui fait réfléchir. J’ai passé un moment de lecture très agréable avec ce roman.

Le guitariste

26 jeudi Août 2021

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Un petit défi écriture. Çà faisait longtemps. Çà fait du bien.
Vu chez l’amie Colette :

 https://wp.me/p16vep-9tf

Thème : guitariste

Mots à placer : 

revenir, égayer, gratter, note, voûte, immobiliser, apaiser, complainte, consoler, murmurer.

Zou.

                       🎸 Le guitariste 🎸

Qu’elle était bien, en ce soir de juin. Heureuse, bien dans ses Doc Martens trouvées d’occaz au kiloshop, une vraie aubaine, même si elles avaient bien entamé ses économies de baby-sitter.
Ses parents l’avaient autorisée ou plutôt encouragée à sortir ce soir, après tout elle avait seize ans, et puis il fallait bien décompresser un peu, elle avait beaucoup travaillé pour le bac français toute cette année. Ce matin, c’était l’écrit, elle avait gratté comme une folle et était contente de sa copie.  » La poésie d’Apollinaire s’invente-t-elle en rejetant le passé ? » Ah comme elle s’était éclatée ! 
« Ah comme tu as besoin de te consoler »… Lui avait dit son père après l’annonce du sujet, lui tendant deux pièces de dix francs « pour qu’elle aille s’amuser ».
Elle n’avait rien mangé à midi ni au dîner et sa mère s’inquiétait, elle la trouvait bien pâlote depuis quelques semaines, plus rien n’égayait sa fille, toujours fourrée dans ses bouquins ou ses musiques, à plus sortir avec ses copines, sauf pour aller réviser, là elle rentrait toujours enjouée. Bah l’appétit finira toujours par revenir, pensait sa mère.
Dès demain elle entamerait le bachotage intensif pour l’oral, dans dix jours. Elle avait hâte, elle adorait étudier. D’autant que Julien lui avait proposé de réviser ensemble l’oral.  
Pour ses parents, elle était censée retrouver ses copines et butiner de bar en bar à boire des cocas ou des diabolos orgeat, dans la joyeuse cacophonie de la fête de la musique. 
Sous la voûte bleue à peine nuageuse qui peu à peu se teintait de notes mauves et oranges tandis que le soleil déclinait, elle marchait, apaisée, accompagnée de l’éternelle complainte des mouettes et du long klaxon du dernier ferry en partance pour Portsmouth, se mêlant à Depeche Mode qu’elle écoutait sur son walkman sony bleu. 
Au fur et à mesure qu’elle approchait du centre-ville, elle ressentait dans son corps les puissantes vibrations des basses des groupes jouant devant les bars, jamais elle se s’était autant sentie vibrer, elle s’imaginait pouvoir s’envoler.
 » À 21 h aux trois marches ». Julien lui avait murmuré çà ce midi vite fait, sans même la regarder, il semblait pressé, sans doute voulait-il se reposer et répéter, il avait vite filé, alors qu’à la fin de l’épreuve la petite troupe débrieffait devant le lycée des sujets de français. 

Elle n’en revenait pas d’avoir osé lui demander s’il jouait ce soir. Julien. Ses longs cheveux blonds, son allure de dandy grunge inimitable avec son pantalon de smoking plissé sur ses Docks bleues, sa grosse chemise de bûcheron, ses doigt musclés de guitariste, ses bracelets brésiliens colorés délavés, son air si doux, si sensuel lorsqu’il se mettait à chanter après quelques accords, « The sound of silence », « Mrs Robinson », merveilles de merveilles, il était son Paul Simon.
Elle était dingue du « nouveau » depuis le début de l’année. Il arrivait du sud, de Marseille, ça la fascinait, elle aimerait tant voyager. Timide, elle n’osait pas lui parler, il l’impressionnait, et puis il s’était rapproché d’elle au moment des révisions du bac français, réviser à ses côtés l’illuminait, çà l’immobilisait aussi, quoi dire, quoi faire, ah qu’elle s’énervait elle-même, le nombre de fois où elle aurait pu tenter un truc, effleurer doucement sa main, remettre innocemment en place une longue mèche de cheveux, quand elle lui tendait ses fiches çà aurait été possible, chaque soir elle remettait au lendemain, l’embrasser elle y songeait même pas, sauf la nuit, parfois, dans ses rêves. 
Elle leur imaginait une vie de bohème,  lui sur les routes pour donner ses concerts partout en Europe, elle, écrivaine, le suivant, travaillant le matin, visitant l’après-midi, l’écoutant le soir. Et voilà qu’il l’invitait à son concert ce soir !
Fébrile, la tête embrumée de musiques et de doux rêves, énergisée par Personal Jesus dans son casque,  elle avançait sur le boulevard, n’était plus très loin désormais des « Trois marches », d’ailleurs elle voyait un bel attroupement devant le bar, le groupe juste avant semblait avoir du succès.

Il était temps d’éteindre son walkman, de rajuster sa tenue et sa coiffure, jean troué, chemise chipée à son grand-père, cheveux crêpés, sac en osier, mince une envie de faire pipi urgente, çà lui faisait toujours çà quand elle était en stress. Le concert commençait dans quinze minutes, elle avait largement le temps de passer aux toilettes du théâtre, situé à deux rues. C’est en traversant la rue qu’elle les vit, juste en face du passage piéton sur lequel elle était engagée,  enlacés sous le porche de la librairie, adossés au rideau de fer, ils s’embrassaient, les longs cheveux de Julien masquant le visage de Daphné, ses beaux doigts de guitariste posés sur ses épaules, entourant sa nuque.
L’homme qui la retint au moment où elle se mettait à courir empêcha la Renault 5 rouge de la percuter de plein fouet. Le conducteur effrayé avait hurlé, klaxonné furieusement, avant de continuer sa route. Elle resta serrée longtemps dans ses bras, à trembler, sur le trottoir, bien après que la foule ameutée se soit dissipée, les amoureux envolés. 
C’est ainsi qu’elle avait rencontré Thomas, qui partait jouer dans un bar, plus bas.

C’est lundi que lisez-vous | 23 août 2021

23 lundi Août 2021

Posted by Roseleen in lecture, tag

≈ 6 Commentaires

C’est lundi, c’est le CLQLV, qu’il me tarde d’écrire chaque lundi, tout comme j’aime beaucoup vous retrouver en commentaires.

Qu’avez-vous lu la semaine passée ?

J’ai peu lu car j’étais en Normandie chez mes parents, j’ai profité d’eux, de mon mari, de mon fils, de ma région.

J’ai lu quelques pages du journal de Julie Manet. J’ai lu beaucoup de pages du journal que tenait ma grand-mère (elle l’écrivait dans le but que ses descendants le lisent plus tard), que mon père avait ressorti, fait très rare, j’en ai profité. J’ai lu la partie du début des années 70, ma toute petite enfance, et c’était chouette d’emboiter mes bribes de souvenirs dans l’histoire et les petits évènements familiaux. J’étais avec ma grand-mère quelques heures chaque nuit et c’était juste fabuleux. J’ai toutefois assez  vite cessé ma lecture car je savais que certains evènements dramatiques allaient arriver et briser sa joie de vivre, çà me fendait le coeur et me mettait assez mal. 

J’ai donc embrayé sur un très court roman de Michèle Lesbre, qui se déroulait en Italie, étrange mais sympa, billet à venir.

Que lisez-vous cette semaine ?

« La fille au sourire de perles » de Clemantine Wamariya, une rescapée du génocide rwandais qui raconte son histoire. Je me suis engagée auprès d’une personne pour cette lecture, mais pas sûre d’aller au bout, çà me rappelle trop ce que j’entends à longueur de journée dans mes entretiens au boulot. Je recherche tout autre chose en littérature.

Que lirez-vous ensuite ? 

Colette ? Romain Gary ? Mauriac ? Maupassant ? Envie de lire Virginie Despentes, aussi…on verra où me guident mes envies. Comme chaque année, j’ai gardé un petit budget pour la rentrée littéraire, je vais faire ma sélection et aller me faire plaisir en librairie comme chaque mois de septembre, mon mois favori pour cette raison ainsi que pour le changement de couleur de la nature et l’air frais sur les joues durant les balades. Il est donc fort probable que j’engloutisse prochainement quelques romans fraîchement sortis.

Et vous, que lisez-vous ?

Belle semaine !

Jeune fille, d’Anne Wiazemsky

22 dimanche Août 2021

Posted by Roseleen in lecture

≈ 6 Commentaires

Bon dimanche !

De retour de quelques jours de vacances, j’essaie de rattraper mes chroniques lecture, j’en ai un  bon paquet en retard, cet été fut vraiment bien chargé.

J’ai lu ce roman début juillet. 

Anne Wiazemsky est née en 1947 dans le Berlin en ruines où sa mère, fille d’un écrivain célèbre (François Mauriac), ambulancière à la Croix-Rouge Française, était partie en mission et avait rencontré l’amour (je recommande la lecture du fascinant  » Mon enfant de Berlin » d’Anne Wiazemsky, sur cette histoire). Elle fut écrivaine, comédienne, réalisatrice. Elle était la femme de Jean-Luc Godard. Elle est décédée en 2017.

Mais revenons à nos moutons et à  » Jeune Fille ».

2007. L’écrivaine Anne Wiazemsky nous raconte sa rencontre, dans les années 60, avec le cinéaste Robert Bresson. 

Le cinéaste va s’éprendre de cette jeune fille qui n’a jamais joué. Il la recrutera pour le premier rôle de son film « Au hasard Balthazar », sorti en 1966.

Anne, 18 ans et encore lycéenne, parvient à persuader sa famille et notamment son grand-père, François Mauriac, de participer au tournage.

Le temps d’un été, elle fera l’expérience de l’ambiance et des exigences d’un tournage, c’est très intéressant.

Elle devra jongler habilement avec Robert Bresson, déjà âgé, homme fascinant d’intelligence mais aussi capriceux, versatile, qui va la prendre pour muse et exercer sur elle une pression psychologique et séductrice.

Anne, timide et peu affirmée, est persuadée que cet été va changer sa vie.  » Une nouvelle existence m’attendait, dont j’ignorais tout, mais qui allait modifier profondément le cours de ma vie, je le savais, je le voulais ».

Ce sera le cas. 

Subtilement, sans jamais céder au cinéaste mais en jonglant habilement avec ses qualités, elle s’ouvrira à ses sens, à la vie, fera ses premières expériences, s’affirmera peu à peu vis à vis de sa famille et de Robert Bresson, parvenant même à renverser les pouvoirs en sa faveur.

C’est un très beau roman initiatique sur l’entrée dans la vie adulte, la découverte des jeux de l’amour, de la conscience de soi, de la confiance en un avenir pour soi. 

C’est également une belle immersion dans la société conservatrice des années 60 et dans la troublante et fascinante personnalité de Robert Bresson.
J’ai beaucoup aimé cette lecture. 

C’est lundi que lisez-vous | 16 août 2021

16 lundi Août 2021

Posted by Roseleen in lecture, tag

≈ 14 Commentaires

​C’est l’heure du CLQLV et de ses 3 petites questions. Zou.

1/ Qu’avez-vous lu la semaine dernière ?
J’ai lu un très beau roman, « Les racines du mandarinier », de Cécile Oumhani, une écrivaine tuniso-belge (je ne suis pas trop sûre de mon coup sur le terme…), découverte tout à fait par hasard lors d’une visite à l’Institut du Monde Arabe il y a quelques semaines, en flânant à la sortie de l’expo dans leur si chouette librairie.

Grâce à ce roman, j’étais en  Tunisie, à la fin des années 60, à suivre la vie d’une jeune femme française qui a épousé son amoureux de fac, un jeune tunisien, qui est toute heureuse de partir s’installer avec lui au pays. Mais l’aventure exotique attendue sera bien plus complexe et le mariage capotera vite. 

Vingt ans plus tard,  en suivant les turpitudes  d’un jeune étudiant tunisien de 20 ans qui déteste son père et sa belle-mère et recherche désespérément sa mère, on découvrira ce qui est arrivé à cette française devenue tunisienne d’adoption, professeur de lettres un peu étrange, qui vit seule dans une modeste maison au bord de l’eau dans une petite ville tunisienne. Un beau texte sur l’acculturation, une très belle écriture, douce et sensuelle, j’ai beaucoup aimé cette lecture.
2/ Que lisez-vous en ce moment ?
J’ai repris la lecture du Journal de Julie Manet, que j’avais mise en pause il y a quelques mois. Sa mère Berthe Morisot est décédée plutôt subitement et j’admire sa force. J’ai hâte de suivre la fin de son adolescence et ses interactions avec ses illustres mentors, Mallarmé, Renoir…délice pur.
Mais je vais lire très peu cette semaine, étant quelques jours en Normandie en famille.

3/ Que lirez-vous ensuite ? 

Je n’en sais rien et c’est çà qui est génial. La vie de lecteur est pleine de surprises et d’aventures, j’adore çà.

Je piocherai dans ma conséquente PAL au gré de mes envies et humeurs du moment. Une PAL qui risque de bien s’agrandir car un passage chez mon bouquiniste/salon de thé préféré depuis plus de 25 ans (pour les normands, le Mémoranda, à Caen), est prévu sur la route du retour. Çà sent le craquage papier, le thé fumé et le fondant au chocolat qui soutenaient mes révisions d’étudiante 🙏.
Et vous, que lisez-vous ?

Belle semaine, bonnes lectures !

« disent les imbéciles », de Nathalie Sarraute

10 mardi Août 2021

Posted by Roseleen in avis de lecture, lecture

≈ 11 Commentaires

Il trénaillait dans ma PAL depuis des années, souvent ouvert puis refermé,  » c’est quoi ce truc ? », réouvert ce week-end, englouti d’une traite.

« disent les imbéciles » est un court « roman », une pensée de 152 pages tournant autour de la vérité de la pensée, de l’acceptation de ses propres préjugés et de ceux des autres. 

Nathalie Sarraute, une des grandes figures du Nouveau Roman, décédée en 1999, l’a écrit alors qu’elle avait 75 ans. 

C’est du Nouveau Roman. Donc explosion de tout code littéraire pour laisser la place à la pensée seule et convoquer celle du lecteur. 

Çà déroute, faut vraiment s’accrocher, mais j’ai aimé la suivre dans le cheminement de cette longue cogitation qui se lit comme un souffle, qu’on imagine écrite d’une traite, sans relecture, le thé refroidissant à portée de main, car s’appuyant sur la maturité de toute une vie. 

Ici, pas de personnages auquels s’accrocher, pas de temporalité, pas d’intrigue, juste une scène initiatique, des enfants réunis autour de leur grand-mère, la choyant, la carressant, s’émerveillant. 

Puis une phrase lâchée, qui fera tout basculer. « Elle est mignonne ». Des voix se narguent alors, explorant la notion d’objectivité, des mots qui ne peuvent qu’enfermer la pensée et conduire tout à chacun au préjugé, à être imbécile parfois, souvent même, mais l’est-on moins si on en est conscient ? Et puis d’abord, y-a-t-il une vérité puisque chacun a sa propre expérience et vision des choses, des gens ? 

Passionnant sujet de philo mis en scène sous une structure romanesque. Original et savoureux, étonnant.
C’est une lecture déconcertante, très exigeante, sans accroche autre celle à notre propre réflexion, faut sortir ses crampons et ça fait du bien.

J’ai été  happée par cette lecture qui m’a fait entrevoir toute la finesse de l’analyse du monde de Nathalie Sarraute, ainsi que son humour.

Audacieux et extrêmement brillant, dit l’imbécile.

C’est lundi que lisez-vous | 9 août 2021

09 lundi Août 2021

Posted by Roseleen in lecture, tag

≈ 11 Commentaires

Qu’as-tu lu la semaine dernière ?

Ben j’ai commencé des trucs très bien (« Le gang des rêves », puis le tome 2 de la trilogie écossaise de Peter May), mais qui m’ont profondément ennuyée, alors je les ai refermés. Et j’ai réfléchi. T’aimes plus lire, ma p’tite fille ? (Yo Mahie !), t’aimes plus les histoires ? 

J’ai réfléchi, donc. Si, j’aime lire. Çà m’est indispensable au quotidien, comme d’autres font leur sport ou lavent leur salle de bains. 

J’aime les mots bien plus que les histoires. J’aime les assemblages de mots qui se connectent parfaitement, sonorité, sens, graphie, paf c’est la transe. J’ai besoin de rave-party de phonèmes et de graphèmes, de boum boum sémantico-sensitifs, faut que je  m’abreuve de mots qui s’emboitent de façon évidente, le sens çà vient ensuite, des fois çà vient pas, pas grave.

Je veux du lyrisme, des mots qui chantent, qui jonglent habilement avec prosodie et sémantique, qui me font vibrer comme une musique envoûtante, peu importe l’histoire qu’on me raconte, je veux l’ivresse d’un rythme parfait même si destructuré.

Les histoires, faut dire, je les retiens jamais ou rarement, c’est la sensualité de la plume, la voix de de l’auteur que je veux palper, qui m’intéresse au plus haut point et me retient. Je veux qu’il titille ma sensibilité, fasse jaillir sous ses lettres sa manière d’observer le monde, qu’il fasse vrombir mes perceptions.

Besoins qui changent ? Je crois pas. Qui s’affinent plus certainement.

Ben dis-donc… Du coup, tu lis quoi ?

J’ai laissé tomber mes 2 romans en cours et me suis ruée sur Sarraute 💕.

OK, très bon réflexe. Et après, tu vas lire quoi ?

Du classique probablement. J’ai été faire une ptite razzia lors d’une délicieuse escapade parisienne totalement imprévue, les meilleures.

Pas sûr que j’ai envie de lire le livre du mois que j’ai proposé, gloups. On verra. 

Les lectures programmées, je me rends compte que çà marche pas du tout pour moi, çà m’oblige çà m’oppresse, j’avais déjà arrêté le premier club de lecture proposé ici il y a quelques années pour cette raison, j’ai voulu refaire un essai, voilà.

Et vous, bonnes lectures ? 

le dernier amour d’Attila Kiss, de Julia Kerninon

05 jeudi Août 2021

Posted by Roseleen in lecture

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le dernier amour d’Attila Kiss,  Julia Kerninon, la brune au rouergue, 2016.

Budapest. Attila Kiss, 51 ans, a vécu une vie underground. Apprenti pâtissier, il tombe amoureux de la fille d’un mafieux qui l’associera à ses affaires. Acculé à quitter cette vie, il plaque tout, femme, maîtresse, enfants. Il se réfugie dans la grande ville, loue un petit appartement où il peint frénétiquement le jour et ne sort que la nuit pour aller travailler dans la  grande banlieue de Budapest, à trier des poussins pour une usine à foie gras. 

Attila n’attend plus rien de la vie et du monde. Du moment qu’il a ses toiles, ses tubes, ses pinceaux et les boites de conserves qui le nourissent depuis des années, çà lui va bien.

Et voilà qu’un matin tôt, à la terrasse d’un café où il a l’habitude de prendre une dose de caféine après sa nuit de boulot, il va croiser Théodora. Riche héritière viennoise, fille d’un célèbre chanteur d’opéra décédé dont elle contrôle la promotion à travers le monde, élevée dans le luxe, cotoyant l’aristocratie, tout les oppose. Mais ces deux-là vont s’attirer, se découvrir, s’emboîter, se suffire. Sur fond de conflit historique entre la Hongrie et l’Autriche qu’Attila n’a jamais réussi à surmonter, cet amour va aussi faire ressortir toute la colère d’Attila et son amertume sur sa vie. 
Magnifique plongée dans l’histoire austro-hongroise, mêlée à la puissance de l’amour de son pays et des origines, saupoudrée d’acceptation de son destin inscrit dans celui d’un peuple, j’ai adoré.

Écriture superbe, riche, univers très singulier, décidément j’aime beaucoup Julia Kerninon, que j’avais découverte avec son beau roman, « Liv Maria ».

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