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Archives Mensuelles: octobre 2021

Les tendres plaintes, de Yôko Ogawa (1996)

29 vendredi Oct 2021

Posted by Roseleen in lecture, littérature japonaise

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Rukiko, calligraphe à son compte, s’enfuit de Tokyo et de son mari froid et volage. Avec quelques sacs remplis de ses affaires les plus importantes, le taxi la dépose devant le vieux chalet de campagne de sa famille, où quasiment plus personne ne vient.

Elle se balade, travaille beaucoup, se ressource, se remémore son enfance, les joies familiales dans cet endroit, occulte peu à peu la sourde violence conjugale qu’elle a subi. La vieille patrone de l’auberge d’à côté, avec qui elle sympatise, lui apporte ses courses et veille sur elle.

Rukiko va faire la rencontre d’un voisin, facteur de clavecin, de son assistante et de leur vieux chien très affectueux. Avares de paroles, ils vivent en autarcie, se concentrant sur leur travail. Rukiko est fascinée par le travail du bois qu’ils réalisent, par la précision exigée pour sortir le bon son, par la musique jouée par l’assistante. Tous trois vont se lier fortement. Peu à peu, chacun va lever les mystères l’entourant et se révéler à l’autre. Des liens intenses parfois impossibles vont se développer entre ces trois personnages ayant mis l’activité manuelle au coeur de leurs vies pour calmer leurs esprits. Auprès d’eux, Rukiko va apprendre à se connaître mieux,va retrouver la chaleur humaine et la douceur qui manquaient à sa vie, s’affirmer.

Comme toujours avec Yôko Ogawa, l’écriture est très immersive et sensuelle. Les riches personnages solitaires, la nature, l’attachement aux petits détails font vibrer le texte. La forêt, le vent, le bois du chalet qui craque, le bruit du travail de menuiserie, les sonorités du clavecin, la bave du chien, la douce plume de la calligraphe, les plats partagés, les habits bien chauds, les feuilles, la neige, le thé… enivrante écriture.

Un roman de Yôko Ogawa, c’est du bouillon de vie pur, un condensé de culture shinto dans lequel je me replonge toujours avec délices et émotion.

C’est un très beau roman sur la liberté, le retour à soi, le renoncement, le renouveau. J’ai adoré.

Les guerres intérieures, de Valérie Tong Cuong

27 mercredi Oct 2021

Posted by Roseleen in lecture

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#lecture#chroniquelecture

Pax est un acteur de série télé cinquantenaire, qui a renoncé à la gloire. Pour arrondir ses fins de mois, il bosse dans la boite de formation d’une amie et intervient dans les entreprises. Un après-midi, il reçoit un appel miraculeux de son agent. Un grand réalisateur américain s’intérresse à lui, il est à Paris et veut le rencontrer de suite. Pax rentre vite fait chez lui se changer.

Pressé, il n’intervient pas lorsqu’il entend au-dessus de chez lui des bruits importants et des cris. Il part en se persuadant de pensées bien réconfortantes et déculpabilisantes : les voisins déménagent, montent des meubles… Pax apprendra en rentrant qu’une agression très sauvage a eu lieu dans l’appartement du dessus. 

Interrogé comme témoin par la police, il a honte de sa lâcheté et ment sur son horaire de passage chez lui, dit ne rien avoir entendu. Il ne dit pas non plus qu’il a certainement vu furtivement l’agresseur, de dos dans l’escalier, alors qu’il partait vite à son rendez-vous.

Emi, franco-japonaise, est une femme divorcée, responsable RH d’une entreprise en restructuration qui doit faire face au décès au travail d’un de ses salariés sur le lieu de travail. Elle détient un élément très important sur cette affaire, quelque chose d’assez anodin auquel sur le moment elle n’avait porté que peu d’attention, quelque chose qu’elle n’avait pas fait remonter, mais qui explique bien des choses. Emi gère également la santé très compliquée de son fils de 20 ans. 
Deux personnes, deux petits secrets devenus mensonges, deux culpabilités qui se développent et vont ronger les vies.

Emi et Pax vont se rencontrer alors que Pax intervient pour l’entreprise d’Emi. Ils vont tomber follement amoureux. Mais cette rencontre va les lier bien plus que prévu, exacerber remords et culpabilité. Une rencontre qui ne pourra que faire exploser les personnages.

C’était très prenant de suivre la lente dérive de ces deux protagonistes, de découvrir cet élément qui les lie et les détruit sans qu’ils le sachent.
La plume est épurée, sensible, l’histoire est très ancrée dans la réalité, sauf certains points de gestion RH, mais çà n’altère en rien le récit.

Un chouette roman sur la lâcheté, sur la culpabilité qui hante et peut détruire des vies si on n’y remédie pas.

Ce n’est pas un coup de coeur, mais j’ai bien aimé.

C’est lundi que lisez-vous ? 25 octobre 2021

25 lundi Oct 2021

Posted by Roseleen in lecture, tag

≈ 12 Commentaires

Un rendez-vous repris et géré par Millina, qu’on peut retrouver chez pas mal de bloggers littéraires, comme ici :

 https://wp.me/p6iEek-3YM

1/ Qu’avez-vous lu la semaine dernière ?

Un très chouette roman irlandais,  » Best Love Rosie », de Nuala O’Faolain, une histoire et une plume qui réchauffent le coeur tout en s’amusant, sans jamais être gnangnan, un beau roman sur la vie, la vieillesse, sur l’amour, sur ce qui est important. Je le chronique bientôt.

2/ Que lisez-vous en ce moment ?

J’ai débuté hier soir le dernier roman de Catherine Cusset, une de mes auteures françaises chouchoute,  « la définition du bonheur ». Ouh la la il est prenant…je n’ai pas pu éteindre ma lunière avant 1h du matin, je suis pas bien fraîche ce matin…

3/ Que lirez vous ensuite ?

Absolument aucune idée.

Et vous, que lisez-vous ?

Je vous laisse avec un de mes petits collages et vous souhaite une très bonne semaine !

Écriture | le foulard vert

24 dimanche Oct 2021

Posted by Roseleen in Uncategorized

≈ 6 Commentaires

Un petit défi écriture vu  chez Marie https://wp.me/p3RSTt-ejL

Un défi initialement proposé par Evy, sur son blog consacré à l’écriture https://plume-de-poete.over-blog.com/

J’adore y participer quand je le peux.

Cette fois-ci, le thème est le souvenir, et les mots à placer les suivants : rejaillir, jardin, odeur, sentir, récolter, veiller, parler, trésor, carte, entasser.

C’est parti.

 » Jeune fille au foulard vert », de Moïse Kisling.

Elle ne pouvait évidemment plus aller bosser après ce qui s’était passé. Le médecin du travail lui avait dit de se reposer et qu’après on verrait. Elle savait par expérience que c’était pas bon signe, quand on vous disait « on verra après ». Mais bon, elle avait besoin de ce temps pour se raccorder après ce terrible après-midi.

Chez la psy, impossible de parler, mais elle se raccrochait comme une flie à son rocher aux explications et conseils prodigués, qu’elle mettait directement en application comme de précieux trésors à bichonner, elle était tellement paumée. 

Le matin elle marchait dans les rues en écoutant ses musiques préférées, faisait vite fait ses petites emplettes alimentaires, profitant de l’heure creuse, juste après les personnes âgées, juste avant le rush des salariés. Des pâtes, du pain, du fromage, du jambon et des bananes, voilà à peu près tout ce qu’elle pouvait avaler, les courses étaient vite faites, çà l’arrangeait.

L’après-midi, elle triait ses affaires. Elle passait ses soirées à dessiner puis colorier des fleurs un peu psychédéliques, son carnet en était rempli,  tout en regardant des reportages animaliers, Croquette, son vieux matou, vrombissant de plaisir contre sa cuisse.

Elle ne pouvait plus lire ni se concentrer sur un film, çà la rendait encore plus malheureuse même si on lui affirmait que çà allait revenir. Elle « cultivait son petit jardin personnel » avec application, comme conseillé. Et il est vrai qu’elle sentait rejaillir parfois des prémices de joie et d’apaisement, comme des petites étincelles furtives.

« De cette histoire, il est possible de ne récolter que les meilleurs fruits » lui avait dit la psy à la première séance, visiblement informée des faits. Toute à sa frayeur et sa sidération du début, elle se demandait chez qui elle avait atterri, ça sentait l’oracle et la boule de cristal, en bonne scientifique elle avait tout çà en horreur. 

Mais  elle était revenue, avait fait confiance, suivi les conseils comme des prophéties. Elle sentait qu’elle coupait peu à peu les mauvaises branches et commençait à croire que de petits bourgeons puissent apparaître.

Cet après-midi là, elle avait décidé de s’attaquer à une de ces grosses boites à bazar du fond du placard, celles dans lesquelles on entasse tous les petits souvenirs, les choses devenues inutiles, des boites qu’on peine à fermer après un certain nombre d’années. Babioles achetées sur un coup de tête, modes d’emploi d’ustensiles techniques, cartes postales, vieux bijoux passés de mode, objets à réparer, piles, chaussettes orphelines, vieilles cassettes, ceintures en fin de vie, porte-clés, vêtement à raccommoder oublié, livrets d’exposition, billets d’avion, boutons,  cailloux ramenés de voyages…hop hop elle triait, petite boite ou sac poubelle, çà dépotait.

C’est tout au fond de la boite, caché sous un programme de concert de Brahms et une vieille jupe dont elle devait refaire l’ourlet depuis des années qu’elle retrouva le foulard de sa grand-mère, ce précieux foulard qu’elle cherchait depuis des années. Rafistolé, troué par endroits, le vieux foulard de soie vert, qu’elle portait à son cou dès qu’elle sortait de sa petite maison jouxtant la voix ferrée, hiver comme été, sentait encore légèrement son odeur de violette poudrée, c’est sûr, sa grand-mère veillait encore sur elle où qu’elle soit. 

Elle s’y réfugia, roulée en boule sur le canapé, le nez collé à la soie, s’enivrant des dernières effluves et pleura pleura pleura des heures durant, joie mêlée de tristesse, souvenirs savoureux cotoyant l’atrocité, tourbillons de fumées de vie dans lesquels elle s’évanouit. Elle dormi douze heures d’affilée. Mieux que le Xanax du psy.

Deux jours plus tard, c’est la tête haute, le cou emmitouflé de soie verte qu’elle alla donner sa démission aux lâches penauds qui n’avaient pas su la protéger ce jour-là.

Voilà. À vous de jouer si çà vous dit, moi je vais goûter…

Chevreuse, de Patrick Modiano

18 lundi Oct 2021

Posted by Roseleen in lecture

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C’est le dernier Patrick Modiano, sorti la semaine dernière, hop déjà englouti. Adoré.

Jean Bosmans, le narrateur septuagénaire de cette histoire, se souvient de son amie Camille, dite « Tête de mort « , qu’il a fréquentée dans les années 60. On ne sait pas trop comment il l’a connue, le roman est plein de mystères, mais Camille fréquentait des gens pas bien nets, qui se réunissaient la nuit dans un appartement à Auteuil où il avait parfois été invité,  sans trop se poser de question, trop content qu’on s’intéresse à lui. 
Se souvenir de Camille amènera Jean Bosmans à se rappeler des éléments très étranges de cette époque de sa vie. Fréquenter Camille et son milieu l’avait en effet projeté physiquement dans ses souvenirs d’enfance, comme dans cette maison en vallée de Chevreuse où il avait vécu et où une amie de Camille emménage, ou encore cette visite du bureau d’un monsieur qui avait beaucoup compté pour lui, ou bien  la mention de vieux noms souvent entendus dans son enfance, une enfance dont on ne saura rien si ce n’est qu’elle fut très solitaire et que l’on devine triste. Écriture mystérieuse où les détails n’ont pas besoin d’être là, les impressions s’emboitent et  suffisent, grandiose.
Jean Bosmans se pose des questions sur Camille et ses proches. Devient-il fou ? Cherche-t-on à lui faire passer des messages ? On effleure au début l’idée qu’il est en train de rêver, ou bien d’entrer en sénilité, erreur. 

Camille « Tête de mort » parle peu. Il n’ose pas lui parler de ses soupçons et de sa déroute, c’est un jeune homme solitaire et très réservé. Mais malgré sa froideur, Camille percevra son trouble et lui dira juste de faire attention à lui. Jean cherche à en savoir plus en se rendant en journée à l’appartement d’Auteuil. Il se lie d’amitié avec Kim, la baby-sitter de l’enfant du locataire. Sans en dire plus, Kim le met clairement en garde contre ce dernier et ses amis. Elle fournit à Jean le numéro actuel de l’appartement où elle peut l’appeler, en journée. Celui dont il dispose, l’ancien, Auteuil 28-15, n’amène que des voix du passé peu recommandables.

Peu à peu, Jean prend conscience que tous ces gens qu’il fréquente depuis qu’il connaît Camille le connaissent. Il va analyser les éléments de son passé et finir par comprendre qu’ils veulent lui faire retrouver et leur fournir un souvenir très précis de sa petite enfance, durant la guerre.
J’ai raffolé de ce thriller nostalgique enchanteur, très addictif par la plume floue, onirique mais extrêmement sûre,  par la montée progressive de souvenirs décousus- pièces de puzzle, par l’ambiance mélancolique d’un Paris suranné, par les personnages intrigants, que l’on soupçonne bien glauques et dont on n’ose imaginer les activités. Un roman déroutant, sombre, solaire, vibrant. Chabrolien. 

Je me suis enfoncée avec délices dans cet univers charmant et mystérieux, la magie a directement opéré, je me demandais où diable aller m’emener l’auteur, tout lui faisant  totalement confiance, il y a des plumes qui ne trompent pas, dès les premiers mots t’as compris que tu tiens du vrai grand entre les mains.

C’est lundi que lisez-vous ? 18 octobre 2021 + expo

18 lundi Oct 2021

Posted by Roseleen in lecture, tag

≈ 12 Commentaires

Le rendez-vous webesque hebdo des accros de la page, initié par Galléane, à présent géré par Millina.

https://lesparaversdemillina.com/2021/10/18/cest-lundi-que-lisez-vous-192/
Zou, les 3 petites questions.

1/ Qu’avez-vous lu la semaine dernière ?

J’ai terminé le thriller français qui se passe au Groenland (cf.billet précédent), c’était pas mal même si plus vraiment ma came, le policier-thriller. Suis contente d’être repassée à de la littérature blanche (pourvu que les stups ne lisent pas ce billet, j’aurais droit à une perquiz et j’ai que du bon chocolat à offrir en plus du café).

Je l’ai terminé tôt dans la semaine, alors j’ai eu le temps de lire deux courts romans, tous deux excellents : le dernier Patrick Modiano, fabuleux, chronique à venir ce soir ou demain, et un roman de Valérie Tong Cuong.

Bref, ce fut une bien chouette semaine de lecture.

2/ Que lisez-vous en ce moment ?

Hé bien figurez-vous que mon défi « zéro achats de livres en octobre » est un fiasco total, si ce n’est un gros foirage, puisque j’ai acheté déjà 2 brochés qui m’attiraient (dont le Modiano), et que samedi dernier je me suis refait une virée parisienne où j’ai trouvé dans un Booköff  6 romans pour 6 euros (çà se refuse pas), dont celui-ci, débuté hier soir :

Une auteure irlandaise que je découvre, l’histoire d’une quinquagénaire qui a vécu à l’étranger et rentre à Dublin s’occuper de sa vieille tante qui l’a élevée et dont l’état se dégrade. Je suis happée pour le moment.

3/ Que lirez-vous ensuite ?

Comme d’habitude, aucune idée. Çà dépendra de mes humeurs et de mes envies du moment. 

Et vous, chouettes lectures ?

L’expo Georgia O’Keeffe, au centre Pompidou. Merveille.
Et puis la vue du 5è étage…💕 Je suis dingue du centre Pompidou. J’aime m’élever au-dessus de Paris par les escalators de ses gros boyaux, parfois j’y rentre rien que pour çà.

BELLE SEMAINE !


Qaanaaq, de Mo Malø

13 mercredi Oct 2021

Posted by Roseleen in lecture

≈ 8 Commentaires

Meurtres imitation ours-dévoreur d’ouvriers de plate-formes pétrolières internationales, montée de nationalisme chez les inuits, corruption politico-financière et soif de pouvoir, voilà ce que va devoir affronter Qaanaaq, flic danois envoyé au Groenland pour appuyer la police locale dans la résolution des meurtres. 

Qaanaaq sait qu’il est né au Groenland et qu’il a été adopté à l’âge de 3 ans par une famille danoise (le Groenland est administré par le Danemark), mais ne connait pas son histoire. Il va devoir s’y confronter en plus de gérer ce dévorage d’ouvriers. 

Intrigue bien ficelée, écriture limpide agréable, belle plongée dans le quotidien du peuple inuit, nuit polaire magique, courses en traineau sur la banquise, personnages intéressants et petit humour sympa, j’ai plutôt apprécié ce roman policier malgré les longueurs de la fin.

Pas trop (ou plutôt plus du tout) adepte du policier/thriller, j’ai surtout beaucoup apprécié l’immersion dans ce pays mystérieux, le Groenland, grâce au gros travail de documentation géographique, historique, économique, culturelle et sociale réalisé par l’auteur, qui malgré le pseudo, est français.

C’est lundi que lisez-vous ? 11 octobre 2021

11 lundi Oct 2021

Posted by Roseleen in lecture, tag

≈ 23 Commentaires

Le rendez-vous blogguesque des lecteurs, auparavant géré par Galléane, dorénavant géré par Millina.

https://lesparaversdemillina.com/2021/10/11/cest-lundi-que-lisez-vous-190-2/

Hop c’est parti.

1/ Qu’avez-vous lu la semaine dernière ?

Depuis la semaine dernière, je suis plongée dans un thriller-policier vraiment chouette qui se déroule au Groenland.

Il est super prenant et bien écrit. Je pense venir à bout de ce pavé de presque 600 pages ce soir ou demain.

2/ Que lisez-vous en ce moment ?

Qaanaaq, donc. Çà fait super longtemps que j’avais pris plaisir à lire du policier/thriller. J’ai été tellement déçue de la plupart des grands pontes du genre français que j’ai pu lire depuis deux ans, aux scénarii si improbables, trop emberlificotés et parfois mal écrits, bourrés de longueurs. Rien de tout çà ici, c’est bien agréable.

3/ Que lirez-vous ensuite ?

Hé bien j’ai lamentablement perdu mon défi de n’acheter aucun livre ce mois-ci. Samedi dernier lors de ma virée parisienne, j’ai craqué sur deux ouvrages de la rentrée littéraire.

Je pense que je vais embrayer avec le Modiano. Je l’ai entendu en interview sur France Culture la semaine dernière et j’ai très envie de découvrir son dernier opus.

Et vous, vous lisez quoi ?

Belle semaine !✌

Je me ferais bien moi aussi une petite semaine au chaud dans un panier cosy  sur une petite couverture de laine, tiens…

Exposition « Cherry Blossom » de Damien Hirst

09 samedi Oct 2021

Posted by Roseleen in art

≈ 7 Commentaires

Damien Hisrt, l’artiste contemporain anglais, celui qui il y a quelques années présentait des animaux coupés en deux conservés dans un espèce de gel formolé bleu (je  me suis ainsi retrouvée fortuitement à circuler entre les entrailles d’une vache à Oslo il y a 3 ans 😱), présente actuellement à la Fondation Cartier à Paris ses énormes tableaux de cerisiers en fleurs, série titanesque qu’il a entreprise en 2017.
Multitude de tâches de peintures posées sur des branches marrons, petites, moyennes, aérées ou resserées, aux luminosités variées en fonction du moment du jour, hésitantes, touffues ou aérées en fonction du moment de la floraison, virevoltantes sur la fin, cédant la place aux feuilles, quel tourbillon  ! 

L’artiste  a voulu faire ressortir le sens de cette floraison printannière qui ne dure que 10 jours, qui nous fascine tous chaque année tant par sa somptuosité et l’annonce du printemps, que par la tristesse du message qu’elle nous envoie : que la vie est très éphémère. 

Il faut donc en profiter et c’est ce que l’artiste nous  propose en amalgant ses tâches sur ses toiles, des toiles énormes qui mettront une dizaine d’années à sécher et feront ainsi vivre ses cerisiers par les craquelures qu’occasionnera le séchage au fur et à mesure du temps mais aussi par l’évolution des couleurs en fonction des différents airs que les oeuvres rencontreront. Quelle idée super, laisser l’environnement finir la toile, la faire vivre, et permettre l’art de faire perdurer ce qui doit mourir. Quel beau message.

J’y suis allée aujourd’hui à l’occasion d’une virée parisienne et vous recommande chaudement cette visite envoûtante si vous passez par Paris.

Bon week-end !🌸

« Rendez-vous à Parme », de Michèle Lesbre + réflexions attentes en littérature

06 mercredi Oct 2021

Posted by Roseleen in lecture, tag

≈ 8 Commentaires

Laure, la narratrice de ce très court roman de 96 pages (qui se lit, pfiout le temps d’un grosse théière et d’une sieste de chat bien ronronnante), découvre le carton de livres que Léo, son vieil ami décédé quelques mois plus tôt, lui a légué. « Voici les livres dont je me souviendrai au paradis. Ils sont pour toi« , lui a-t-il laissé sur un petit mot. Quel magnifique, si ce n’est le meilleur, cadeau d’amitié, waouh 🙏.

Parmi les précieux livres de Léo se trouve « La Chartreuse de Parme ». Cette découverte replonge Laure dans un souvenir bien enfoui de son adolescence, alors qu’un été elle avait fait la connaissance sur une plage d’un monsieur qui lisait à voix haute ce roman. Fascinée, Laure l’avait écouté des heures durant. Avant de se quitter, l’homme lui avait dit « Quand vous serez grande, vous irez à Parme. Il faut lire ce roman de Stendhal à Parme. »
Laure décide sur un coup de tête de quitter Paris, de prendre un train pour Parme et d’y passer quelques jours. Ce voyage sera l’occasion de se remémorer son amitié avec Léo, leur passion commune du théâtre et de la littérature, de se recentrer sur les choses importantes de sa vie, comme cet homme lecteur de Stendhal qui sans le savoir a joué un rôle très important dans sa construction personnelle. En quête de mouvement et de sens, Laure va entreprendre des recherches pour retrouver cet homme.
« Rendez-vous à Parme » est une très belle excursion non pas à Parme, qui n’est que prétexte, mais dans les souvenirs et l’intimité d’une femme libre, indépendante, intelligente, qui avance sereinement vers la fin de sa vie avec le souci de ne rien regretter, de comprendre comment tout s’emboite, de vivre pleinement chaque seconde sans s’encombrer. Passionnant. Résonnant.
L’écriture de Michèle Lesbre est très douce et limpide, elle enrobe et met immédiatement dans la peau et les émotions de la narratrice, tout en connectant à soi-même et à sa propre place dans le monde, rendant la lecture très apaisante malgré toute la nostalgie du texte. J’aime ressentir cela dans mes lectures, de l’apaisement mêlé à de la nostalgie. Quand je ressens çà avec une lecture (c’est assez rare), je me dis que l’auteur est entré dans le sel de la vie, et je trouve çà extrêmement réconfortant. Je me dis que c’est peut-être parce que c’est personnellement ce que je recherche en littérature : approcher le sel de la vie et réconforter en faisant résonner sa propre vie. Et vous, vous attendez quoi de la littérature ?
Voilà. Vous avez 3h. Coefficient 5. 

🤣

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