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Archives Mensuelles: juillet 2022

La Maison de Claudine, de Colette

25 lundi Juil 2022

Posted by Roseleen in avis de lecture

≈ 11 Commentaires

Dans un joyeux désordre chronologique, Colette raconte ses souvenirs d’enfance, un peu d’adolescence, et certains de sa vie d’adulte, autour de sa famille et surtout de sa mère, Sido, si maternante, angoissée, virevoltante, au caractère bien trempé, toujours en activité dans la maison ou avec ses livres, ou dans son beau jardin, toujours vêtue de son grand tablier bleu rafistolé de partout, aux poches remplies de graines, de boutures, d’outils et autres merveilles.

Colette nous plonge dans l’ambiance familiale chaleureuse de la maison de son enfance, dans un petit village de l’Yonne, ses grands frères et soeurs, son père, au pas d’amputé singulier, homme plein de rêves pour la société, si posé, aimant profondément sa fougueuse femme et ses enfants. 
Certains chapîtres sont également concentrés sur de beaux portraits d’habitants de la campagne, ou d’animaux. 

Les anecdotes sont drôles, comme l’attitude de Sido à la messe, qui terrosise le curé, ou plus graves, comme le déclin, la maladie, la mort. Les souvenirs sont riches, précis, emplis de sensualité champêtre, comme le mariage campagnard chez les employés, mais aussi de sensualité animale et végétale, si particulière à Colette, qui savait observer ce qui en valait vraiment le coup.
Colette nous laisse des traces de vie intemporelles, riches d’amour et de respect pour l’univers, l’homme et la nature, et qu’est-ce que c’est bon de plonger dans cette trentaine de courts chapîtres qui se dégustent comme de petites bouchées dont on découvre la saveur et la temporalité à chaque fois, qui font la surprise quand aux scènes, personnages et époques, des bouchées qui laissent toujours une trace en soi. C’est tout bonnement délicieux, presque incroyable.
C’est un magnifique récit autobiographique, une ode à sa mère, à la famille, à l’amour universel. On sent que Colette l’a écrit tard, à 49 ans. Il s’en dégage beaucoup de maturité et de recul, mêlés à des transcriptions de souvenirs d’enfance très précis, anecdotiques mais fondamentaux, des souvenirs dans leur jus et les mots d’alors, sans analyse, en zoomant juste sur les perceptions, ce qui renforce la puissance et l’intemporalité du récit, et résonne forcément dans les souvenirs et émotions du lecteur. 
Car Colette traite ici des petites et grandes choses que l’enfant ne peut comprendre, juste toucher, et que l’adulte qui à présent sait accueille, respecte, restitue et revit car là réside la vie et sa fraîcheur.
À lire et à relire.

La vie rêvée des plantes, de Lee SEUNG-U 

18 lundi Juil 2022

Posted by Roseleen in lecture, litterature asiatique

≈ 20 Commentaires

 » La vie rêvée des plantes », de Lee SEUNG-U. Publié en 2006 en Corée, en 2022 en France.

Kihyon revient vivre dans la maison familiale de la banlieue de Séoul après l’avoir quittée car il n’y trouvait pas sa place, écrasé par le silence de ses parents et la réussite de son grand-frère idolatré par sa mère.
Il retrouve une maison silencieuse où chacun vit de son côté. Son père joue en solitaire et s’occupe de ses plantes. Sa mère est absorbée par la gestion de son restaurant. 

Son grand-frère, photographe talentueux qui fit de splendides clichés durant le conflit civil contre le communisme, a perdu son envie de vivre et ses deux jambes au service militaire. Il ne sort plus de sa chambre et connait des crises de démence que seule peut réguler l’activité sexuelle. Kihyon découvre avec stupeur que sa mère l’emmène régulièrement voir des prostituées. 
Afin d’essayer de gagner sa vie, Kihyon a monté une petite entreprise de messagerie et de documentation. Il reçoit d’un mystérieux client la mission de suivre sa mère.
Peu à peu, Kihyon va déterrer des secrets familiaux. Il va également, par tous les moyens, tenter de redonner goût à la vie à son frère, allant même jusqu’à entrer en contact avec son ex-fiancée, dont il était fou amoureux, ce qui avait violemment brouillé les deux frères.
Dans la douleur et dans la grâce, progressivement et inconsciemment, Kihyon va faire revivre sa famille, et découvrir qu’on peut planter un arbre dont les racines grandissent et guident vers un bonheur immense, malgré l’âpreté de la vie.
C’est un roman intense. Délicat mais aussi violent,  très cru. La plume est limpide, épurée et précise, ponctuée de très belles métaphores sur la nature. L’histoire est très belle, l’atmosphère onirique extrêmement envoûtante. 
C’est une plongée fracassante dans les remugles de l’amour, sur lesquels peuvent flotter de belles et douces vapeurs. 

J’ai beaucoup aimé.

Bilan culturel de juin

13 mercredi Juil 2022

Posted by Roseleen in bilan culturel

≈ 21 Commentaires

Il est encore temps pour le bilan culturel de juin, même si on approche de la mi-juillet. 

Zou.

Niveau lecture  

J’ai lu 7 romans assez courts, je choisis toujours des romans de moins de 250 pages lorsque je suis dans un mois bien chargé et que je sais que je n’aurai pas autant de temps pour lire que je le souhaiterais.

Çà me permet d’éviter de rester des semaines entières sur un gros roman, ce que je déteste. Je reserve les « gros » romans pour les moments où je sais que j’aurai du temps pour me prélasser dans la lecture. C’est une technique que j’utilise depuis plusieurs mois et çà m’évite bien des frustrations quand je manque de temps.

Ce furent des lectures agréables, à l’exception de « Mamma Maria » de Selena Giuliano. L’auteure rencontre un vif succès, j’ai voulu tenter. C’est du feel-good, un genre que je n’aime pas du tout. De plus, l’auteure surfe sur plein de clichés, exacerbés à souhait, case toutes les thématiques « tendance » du moment (pour mieux vendre ?), tout est prévisible, c’en était risible, bref j’ai détesté. Je ne ferai pas de chronique sur ce roman que la plupart adorent, ce n’est pas mon truc du tout mais il en faut pour tous les goûts.

Il me reste à chroniquer ici « Comedia » de Thierry Jonquet, ainsi que  » Fuki-no-tô » d’Aki Shimazaki, çà arrive prochainement.

Pour les autres titres, mes chroniques sont dans les billets précédents si ça vous intéresse.

Niveau cinéma

J’ai revu avec grand plaisir et ai bien rigolé avec les « Blues Brothers », qui passait sur la chaîne Arte. Une comédie musicale rocambolesque et déjantée, sortie en 1980, à voir et à revoir, qui file la pêche et donne envie de chanter et de danser avec James Brown, Aretha Franklin, Ray Charles ou encore John Lee Hooker, un vrai bonheur.

En salle, je suis allée voir le dernier film de Quentin Dupieux, « Incroyable mais vrai », et j’ai bien aimé cette histoire de maison mystérieuse et la thématique traitée du temps qui passe. C’est original, profond et grave derrière l’apparente comédie, et surtout, j’adore les mises en scènes, décos et ambiances si particulières dans lesquelles nous plonge Quentin Dupieux dans son cinéma. Benoît Magimel est particulièrement extra dans ce film.

Niveau musées 

J’ai visité la belle exposition que le musée Picasso de Paris consacre en ce moment (jusqu’au 31 décembre) au lien entre l’artiste et sa fille chérie Maya, qu’il a beaucoup peinte lorsqu’elle était enfant, « Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo », une expo très intéressante sur la relation entre le père et la fille, et qui présente plein d’oeuvres inédites de l’artiste. 

Le tout dans le superbe hôtel particulier du Marais qu’occupe le musée, vraiment ce fut une belle visite.

Sinon, en juin je suis partie quelques jours à Londres et j’ai pu découvrir le sublime musée d’art Victoria&Albert Museum, avec sa belle cour intérieure où on peut déguster de délicieux scones.

J’ai pu aussi contempler de magnifiques toiles au British Museum, découvrir de jolis parcs dont celui où avait l’habitude de se promener Virginia Woolf et revoir Big Ben enfin sorti de son long chantier de rénovation, tout beau et scintillant.

Bref, un bien chouette mois de juin culturellement parlant !

À bientôt !

« La pluie, avant qu’elle tombe », de Jonathan Coe

12 mardi Juil 2022

Posted by Roseleen in avis de lecture

≈ 15 Commentaires

Angleterre, années 2000. 

Rosamond vient de mourir dans le petit cottage où elle vivait seule depuis la disparition de sa compagne il y a quelques années. 

Sa médecin, qui passait régulièrement la voir pour le suivi de ses troubles cardiaques, l’a retrouvée un matin assise dans son fauteuil habituel, avec posé près d’elle un vieil appareil enregisteur à cassettes encore en marche, ainsi qu’un verre de scotch. 

Rosamond avait visiblement procédé à des enregistrements juste avant son décès.

Par testament, Rosamond confie à Gill, sa nièce la plus proche, les enregistrements. 
Gill doit retrouver Imogen, membre de la famille jusqu’ici inconnu de tous, afin de les lui remettre. 

Gill tente de retrouver Imogen, sans succès. Elle décide alors d’écouter les cassettes et va découvrir tout un pan inconnu de l’histoire de sa famille. 

Les enregistrements, transformés en texte pour le roman, s’adressent en effet à Imogen, une petite fille aveugle pleine de vie et de sérénité, avec qui Rosamond jeune adulte a été très liée.
Sentant que sa fin est proche, Rosamond souhaite raconter à Imogen son passé, qu’elle ne peut connaître, on découvrira pourquoi.

Pour ce faire, Rosamond a sélectionné 20 photos, ayant chacune un lien avec Imogen, même si elle n’y apparait pas. 

Au gré des descriptions très précises des photos (Imogen, aveugle, ne pourra les voir) et des souvenirs associés, Rosamond  raconte l’histoire de la mystérieuse petite fille qui a disparu des radars familiaux. Elle souhaite permettre à Imogen, qui doit à présent être sexagénaire comme Gill, de comprendre son passé. 

Gill parviendra-t-elle finalement à retrouver Imogen, à savoir ce qu’elle a pu devenir, à lui remettre les enregistrements ? Le mystère demeure entier jusqu’au bout.

C’est un roman très prenant qui nous plonge dans les petits secrets et les failles d’une famille pourtant unie et heureuse, ce sur trois générations, des années trente aux années quatre-vingt. 

Jonathan Coe y traite du déterminisme familial, de l’acceptation de la différence, des coups du destin, d’amour maternel et des terribles répercussions face à son absence. 
La construction du texte à partir de vieilles photos est vraiment originale, les thématiques sont traitées de façon fine avec une touche d’humour bien agréable, pas du tout lourd. Les personages, dont Rosamond, que l’on découvre au fur et à mesure, sont très intéressants et attachants.  

Vraiment ce fut un bon moment de lecture.

Baby Jane, de Sofi Oksanen, 2005

05 mardi Juil 2022

Posted by Roseleen in avis de lecture

≈ 6 Commentaires

Helsinki, années 90, le monde de la nuit, les mouvements underground, les bars, les boites, la bière finlandaise et le rhum.

La narratrice de ce roman nous raconte son amour fou pour Piki, reine de la nuit aux multiples conquêtes. 

Peu à peu, Piki va développer des angoisses massives qui vont l’amener à ne plus sortir de chez elle. 

L’argent vient à manquer. 

Folle amoureuse, son amie va se démener pour imaginer une activité rémunératrice qu’elles pourraient exercer depuis l’appartement de Piki. 

Les deux femmes vont développer un commerce par correspondance complètement dingue, exploitant les faiblesses et fantasmes masculins. 
Le projet tiendra un temps Piki loin de ses affres, mais progressivement, son état va se dégrader.
Un roman déjanté et amusant d’apparence, mais qui en réalité aborde très finement un trouble psychiatrique assez méconnu : le trouble panique et le handicap qu’il génère.
Ce roman de Sofi Oksanen est très différent de « Purge », qui avait eu énormément de succès et que j’avais adoré. L’auteure ne traite pas ici de l’histoire de son pays, liée à celle de sa voisine, l’Estonie. Elle explore juste la maladie psychique et son impact sur une relation amoureuse, et c’est très intéressant. 
On y retrouve par contre son style cru et incisif, une noirceur absolument pas morose, juste réaliste et un brin punk, et vraiment, c’est très bon si on apprécie ce style très particulier.

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