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Archives de Catégorie: cinéma

 » Aristocrats « , de Yukiko Sode (2020)🎬

20 mercredi Avr 2022

Posted by Roseleen in cinéma, japon

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Je suis allée voir récemment « Aristocrats », pas Les Aristochats, hein, de la réalisatrice japonaise Yukiko Sode, sorti en France le 30 mars dernier, sorti au Japon en 2021. 

À priori assez peu distribué en France, ce film est un petit bijou qui traite tout en finesse de liberté sous l’angle des mariages arrangés qui se pratiquent encore à notre époque dans la haute société japonaise.

On suit Hanako, 27 ans, toujours célibataire, ce qui n’est pas du tout bien vu dans le milieu oligarche hyper traditionnel duquel elle est issue. 

La première scène se déroule lors du dîner familial du jour de l’an, Hanako roule dans un taxi, les rues de Tokyo sont vidées de leurs habitants repartis en province, elle arrive en retard, son fiancé vient de rompre, elle doit l’annoncer à sa famille qui, sans tenir compte des émotions et des envies d’Hanako, s’empresse de trouver des solutions, de critiquer son ex-fiancé, de lui parler de jeunes hommes de leur connaissance. 

Célibataire à 27 ans dans ce milieu, çà fait tâche, ça peut vouloir dire qu’il y a un problème ou anguille sous roche, il faut des réputations impeccables dans ces milieux. 
Lors de ce dîner, le contraste entre les mets délicieux et raffinés, servis dans une magnifique vaisselle dans une pièce traditionnelle épurée, entre en contradiction totale avec la violence des propos de la famille qui ne voient en aucun cas Hanako comme une personne mais comme un objet à caser pour perpétrer la bonne tradition. Sa soeur, divorcée, tente de lui venir en aide, mais personne ne l’écoute, elle est sortie des clous, son avis ne compte pas. Première scène saisissante qui annonce et résume toute la thématique du film.
Désemparée et lassée de chercher seule l’homme idéal, Hanako cède et accepte de rencontrer un jeune homme issu d’une famille de très riches industriels impliqués en politique.
A sa grande surprise, elle tombe amoureuse de ce jeune homme réservé comme elle et finit par accepter sa proposition de mariage.

Mais Hanako va découvrir qu’il entretient depuis des années une relation avec Miki, une ex-étudiante issue d’un milieu populaire de province, venue à Tokyo pleine de rêves mais qui a du interrompre ses études faute d’argent et travaille dans un bar à hôtesses chic. 

La rencontre fortuite de Miki, la sympathie qu’elle a pour elle, vont peu à peu faire prendre conscience à Hanako de la bulle dans  laquelle elle vit, d’un autre monde qui semble exister, avec d’autres codes et plus de liberté, la possibilité d’un Soi.

La première partie du film est centrée sur Hanako qui, par elle-même, essaie de rechercher un nouveau fiancé et accepte toutes sortes de rencontres, c’est parfois drôle, loufoque. La seconde partie est centrée sur son début de vie de femme mariée, son ennui, sa soumission aux pressions de la belle famille (tomber enceinte, notamment), son désarroi qui semble se transformer peu à peu en détermination. 

On entrevoit également tout le mal-être de son mari à qui on confie la succession industrielle et politique de la famille. Seul enfant masculin de sa famille, depuis sa naissance son destin était tracé. Tristes jeunes coupés de leur liberté et de leurs rêves par leur milieu…. Voilà un couple riche vivant dans un appartement somptueux de Tokyo, mais un couple vide, sans vie, ils n’arrive même plus à parler, de vrais pantins sociétaux.
Hanako doute, se demande par quel moyen retrouver une petite once de liberté. Et puis troisième partie magistrale. Une fin simple mais bouleversante qui se clôt sur un regard. Trois secondes qui résument tout, trois secondes qui m’ont retournée, fait pleurer, seul le cinéma japonais peut me faire çà. Magique.

« Aristocrats » est un film subtil et original sur la différence des classes au Japon, des classes qui cohabitent sans jamais se croiser, s’absorber. On est plongés dans une jeunesse dorée, piégée, qui parfois, très rarement, s’interroge, s’émancipe.

 J’ai adoré ce film, les acteurs, la manière de filmer de la réalisatrice, son découpage, les scènes de nuit dans Tokyo, les tours de verre illuminées la nuit, la Tokyo Tower scintillante, quels souvenirs fabuleux, et puis la façon dont il raconte la dureté de la société japonaise, c’est rare les films qui vont au-delà des gros clichés sur le Japon.

En corps, de Cédric Klapisch (2022) 🎬

04 lundi Avr 2022

Posted by Roseleen in cinéma

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J’ai vu le dernier film de Cedric Klapisch, « en corps », sorti la semaine dernière au cinéma. 

On y suit Elise, une jeune femme de 26 ans, danseuse étoile, qui, perturbée par une trahison qu’elle vient de découvrir juste avant le lever de rideau, tombe et se blesse sévèrement à la cheville lors de la première représentation d’un ballet.
Le film raconte le deuil qu’Elise doit faire de sa carrière de danseuse étoile, deuil qui commence par du refus, de la peur, qui se mêle au deuil de son enfance, à des attentes fortes vis à vis de son père notamment, un deuil qui de plus se déroule dans un contexte sentimental très délicat.
Assez vite, Elise se rend compte qu’elle doit faire quelque chose de cette blessure, la laisser la guider pour sa vie future. On perçoit alors une jeune femme qui fait preuve de beaucoup de maturité. Elle va squizzer tous les conseils divers et variés qui  lui sont prodigués et suivre une amie et son compagnon, un couple extra, simple, très drôle, jusqu’en Bretagne. 

Ce couple d’amis tient un food truck de cuisine raffinée et propose à Elise de les accompagner pour une saison. Ils vont officier pour un grand gîte en bord de mer, un endroit qui accueille des artistes pour des stages. 

Elise va y croiser une troupe de danse moderne, et peu à peu revivre. 

C’est un beau film sur la transition de vie, sur la capacité à rebondir face aux coups durs de la vie, un film lumineux qui laisse beaucoup de traces de joie, grâce aux magnifiques scènes de danse et à la manière dont C. Klapisch filme les mouvements et les corps, grâce aussi à la magnifique prestation de l’actrice principale, Marion Bardeau, danseuse à l’Opéra de Paris.

Mais tout çà, je ne l’ai pas vu tout de suite. Parce que sur le coup, je me suis ennuyée ferme lors de ce film. Car bien sûr il y a des amourettes et une histoire familiale sensible, avec des petites scènes humoristiques, bref un côté « auberge espagnole » assez léger, avec des dialogues humoristiques auxquels je ne suis pas très sensible, du moins qui m’intéressent assez peu. 
Je n’ai zoomé que sur çà, durant le visionnage, et c’est bien dommage, car me suis ennuyée ferme, hormis les fabuleuses quelques scènes de danse, sur le coup je suis passée complètement à côté de ce beau film.
C’est quelques jours après, alors que le film me trottait encore beaucoup en tête, que j’ai compris que derrière cette légèreté, le vrai sujet traité était le lien entre le corps et les choix de vie qu’il peut nous amener à faire si on se montre capable de l’écouter quoiqu’il nous présente, sur la capacité qu’on a ou pas à s’adapter, à se confronter seul à soi et à suivre le chemin qui se présente alors naturellement. C’est vraiment très belle thématique, et très bien traitée.

Au final, j’ai adoré. 

Cinéma |  » Ouistreham « , d’Emmanuel Carrère

01 mardi Fév 2022

Posted by Roseleen in cinéma

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En 2010, j’avais lu et adoré le livre de Florence Aubenas « Le quai de Ouistreham », qui avait rencontré pas mal de succès.

La journaliste avait voulu montrer le quotidien des travailleurs invisibles, les agents de nettoyage, leurs conditions de travail, leurs vies, personnalités. Et pour celà, elle avait choisi une immersion complète.

Elle avait plaqué pour quelques mois sa vie aisée de parisiennne, loué un studio à Caen en incognito et avait recherché du boulot comme femme de ménage. 

Elle avait joué le jeu, usé son corps pendant des mois à nettoyer les ferries durant leur courtes escales à Ouistreham, déréglé son sommeil par des horaires infernaux,  compté chaque euro de sa maigre paye, sympathisé avec des collègues fortes, admirables, intelligentes, joyeuses, résignées. 

Elle avait décidé d’arrêter l’expérience le jour où elle décrocherait un CDI, pour ne pas piquer le boulot à quelqu’un qui en aurait bien plus besoin qu’elle.

Elle avait montré la vraie vie d’une grosse partie de la population. Celle que j’aime, que je retrouve  au boulot, quand les médecins du travail les mettent « inaptes au poste » et qu’il faut penser à la reconversion. 

Cela avait été une excellente lecture, un incroyable travail journalistique, une véritable plongée dans la vie des ces travailleurs invisibles, qui usent leur santé pour des boulots non reconnus mais si nécessaires à tous, qui peinent à remplir leur frigo, ne peuvent se payer aucune sortie ou loisir, ils n’ont de toute façon absolument pas le temps, pris par les horaires décalés, les obligations de la vie et souvent les heures sup pour essayer tenir le mois financièrement.

En ce début d’année, je me suis précipitée en salle pour voir cette adaptation ciné par Emmanuel Carrère, dont j’admire le travail. Je suis contente de l’avoir vu car il est assez peu distribué.

Emmanuel Carrère a fort bien réussi à rendre sur image le contenu du livre de Florence Aubenas. C’est sobre, poignant, amplifié par le superbe jeu des acteurs non professionnels, ex-collègues de Florence Aubenas lors de son expérience pour son livre il y a environ 13 ans.

Juliette Binoche,  dans le rôle de Florence Aubenas, est formidable. Nature, sans maquillage, elle lave les toilettes, change les draps, admire ses collègues devenues copines, se fond en elles, change de classe.

Et c’est cela qui fait la force de cette adaptation. Car Emmanuel Carrère a développé, amplifié, la thématique du transfuge de classe, un transfuge inverse par rapport à ce que l’on a l’habitude de voir en littérature ou au ciné, où habituellement on rencontre une personne qui se hisse socialement. 

Ici, le personnage « régresse » (oui, terme atroce, pas trouvé d’autre, en même temps, c’est çà) socialement. Et y trouve du plaisir. De l’amitié vraie. Une solidarité incroyable. On sent qu’elle vit un truc qui marquera sa vie. Elle le sent, elle le sait. Et elle en souffre. Car elle sait qu’elle est transfuge, qu’elle repartira dans son petit confort, elle sait qu’elle trahit toutes ces belles personnes pour son objectif, son bouquin. Elle gagnera notoriété et reconnaissance avec son excellent livre. Mais connaîtra une brisure personnelle terrible.
La fin choisie par Emmanuel Carrère est très forte,  violente, même si physiquement il n’y a aucune violence. C’est une fin très engagée, qui m’a marquée.

J’ai adoré ces thématiques de transfuge de classe inversé et de caste sociale développées par Emmanuel Carrère. 

J’ai passé un excellent moment de cinéma, j’aime par-dessus tout quand ce genre de thématiques sociales est traité en profondeur, en littérature et cinéma. 

Cinéma | « Adieu Monsieur Haffmann », de Fred Cavayé

29 samedi Jan 2022

Posted by Roseleen in cinéma

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« Adieu Monsieur Haffmann » est l’adaptation cinéma par Fred Cavayé de la pièce de théâtre éponyme de Philippe Daguerre, qui avait rencontré un sacré succès.

Le film est sorti en France le 12 janvier 2022.

Paris  sous l’occupation. 

Monsieur Haffmann (Daniel Auteuil), un bijoutier parisien, juif, voyant l’étau se resserrer, décide de « vendre » sa boutique à son employé, en lui donnant l’argent pour acheter. En échange, il lui demande de pouvoir récupérer sa boutique et son appartement à la fin de la guerre. 

Il fait partir sa famille en zone libre en lui promettant de la rejoindre dès que les papiers pour la boutique seront mis en ordre. Mais il ne parviendra pas à fuir et devra revenir  le soir même à la boutique, dejà occupée par son employé et sa femme. Le couple accepte de le cacher dans la cave.

Monsieur Haffmann n’a pas le choix. Il est en confiance. Mais il ne se doute pas de ce dont son ex-employé, homme sympathique, honnête, travailleur, est capable, appâté par l’argent et la reconnaissance.

Bon. Ce film raconte donc la naissance d’un salaud, désolée, y a pas d’autre mot. L’évolution du personnage est intéressante et bien menée, même si très classique, mais surtout soutenue par l’interprétation vraiment excellente de Gilles Lellouche.  Toutefois, le rythme est assez monotone et je n’ai pas été tenue en haleine, j’ai même ressenti pas mal d’ennui.

Daniel Auteuil est absolument parfait dans le rôle de Monsieur Haffmann, coupé de sa famille, progressivement contraint à travailler pour son ex-employé, à partir de pierres issues de bijoux volés aux juifs. Une très belle interprétation, puissante, digne. 

Sarah Giraudeau, en revanche, dans le rôle de la femme du salaud, naïve, gnangnan, m’a clairement insupporté.

Les décors intérieurs sont trés réussis, en revanche à l’extérieur, les rues de Paris vides, reconstituées, aseptisées, ne sont pas du tout réalistes. La fin est prévisible.

Bref, un film sympa mais sans plus, qui ne m’a pas vraiment captivée, beaucoup moins dense et profond que « Le dernier métro » ou  » Mr Klein », bien meilleurs sur la même thématique. 

L’Amour c’est mieux que la Vie, de Claude Lelouch

24 lundi Jan 2022

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Trois copains qui se sont connus dans des circonstances bien singulières, unis pour la vie. L’un des trois (Gérard Darmon dans le rôle masculin principal, excellent !) apprend qu’il lui reste peu de temps à vivre. Ses copains, en douce, vont vouloir qu’il rencontre l’amour une dernière fois.

Un film drôle,  fin, enjoué, plein de cocasseries et de petits délires, de super musique, on y croise Dieu, le diable (Béatrice Dalle, détonnante!), qui vont tirer  les ficelles de ces quelques jours de rencontre amoureuse presque due au hasard. 

Sandrine Bonnaire, dans le rôle feminin principal est sublime, très naturelle. Les thèmes de la mort, de l’amour, de l’amitié y  sont traités avec une grande subtilité et un humour déjanté, j’ai adoré.

On sent que tous les acteurs sont eux-mêmes dans leur rôle et ravis d’être dirigés par Claude Lelouch pour son cinquantième film, ils s’éclatent et c’est un vrai bonheur.

Ah çà fait du bien de retrouver du grand et bon Lelouch ! 

C’est en salle en ce moment et je recommande, c’est un très bon anti-dépresseur !

Films de juin (1/2) : ADN, Trois Visages, Gare du Nord

27 dimanche Juin 2021

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​Zou, première partie du bilan cinéma de juin, avec la joie de pouvoir en visionner certains en salle, j’ai pu y aller à deux reprises ce mois-ci, gros bonheur.

J’ai donc vu :

 » ADN  » de Maïwenn, avec Maïwenn, Fanny Ardent, Louis Garel, 2020.
Vu au cinéma du Panthéon, chouette petite salle art et essai du quartier latin, avec sa petite librairie attenante où on a l’impression qu’on va croiser Alain Delon, belle découverte lors d’une fabuleuse virée parisienne solo.

On suit Neige, une femme divorcée qui élève seule ses 3 enfants, qui va être chamboulée par le décès de son grand-père, un homme algérien qui a fait sa vie en France. C’est lui qui l’a élevée, la protégeant de ses parents toxiques. 

Entre un deuil difficile et les méandres d’une famille très compliquée qui ne s’entend pas, ne s’écoute pas, Neige va révéler ses failles identitaires et peu à peu perdre pied. 

C’est un film très intime (Maïwenn y livre beaucoup d’éléments de sa propre vie), un film authentique, touchant, intelligent dans les questionnements soulevés sur la famille, très bien mené et remarquablement interprété par une belle brochette d’acteurs qui nous font vraiment vivre de l’intérieur ce drame familial. On en oublie que c’est un film, on est avec eux emportés dans leur tourbillon familial, le décès, les obsèques, les jours qui suivent, difficiles. 

Quelques scènes familiales drôles et caustiques, parfois loufoques, apportent un peu de légèreté à la gravité de la situation. C’est un très beau film sur la vie qui peut-être très difficile, sur les bouées que l’on peut trouver, sur la distance qu’il faut savoir mettre mais qui est si difficile à poser. Maïwenn est superbe, solaire, son visage change en fonction des émotions qu’elle traverse, à un moment même je ne l’ai pas reconnue, elle est vraimeent impressionnante. Fanny Ardent dans le rôle de la mère toxique, froide, hystérique, est truculente, Louis Garel est pétillant et drôle dans le rôle de l’ex soutenant, détournant habilement l’émotion par l’humour.

Je suis sortie bouleversée, comme si j’avais vécu les evènements avec cette famille.

TROIS VISAGES de Jafar Panahi, 2018.  

Vu sur la plate-forme Arte TV. 

Trois Visages est une aventure en voiture,  sur les routes de montagnes reculées d’Iran, pour tenter de retrouver une jeune fille qui a disparu. 

Il s’agit d’une jeune fille qui veut devenir artiste, projet auquel sa famille et sa communauté s’opposent fortement. 

Jafar Panahi est censuré par les autorités iraniennes, assigné à résidence, mais continue à tourner et à diffuser son cinéma avec ses petits moyens.  Beaucoup de scènes sont tournées depuis l’intérieur du véhicule, il nous embarque ainsi dans les régions les plus reculées d’Iran. 

C’est un road-movie semé de petites et grandes embûches, de rencontres très pittoresques, c’est rempli de poésie, un film à la forme proche du documentaire qui dénonce très finement la condition des femmes dans son pays et la puissance du patriarcat.

C’est un film intelligent, malicieux, bourré de tendresse et d’amour pour ce pays et ses habitants. C’est le premier film que je visionnais de ce réalisateur et j’ai hâte de voir « Taxi Téhéran ».

 « Gare Du Nord » de Claire Simon, 2013, avec Nicole Garcia, Reda Kateb, François Damiens.

Vu sur la plate-forme Universciné.

Ismaël est un thèsard en sociologie qui réalise des sondages à la Gare du Nord pour financer ses études. Il est fasciné par cette gare, les vies qui s’y croisent, ses petits secrets. Il en  connait chaque recoin et tout le petit  monde qui fait fonctionner cet univers mouvant. 

Un jour, Ismaël interview Mathilde qui sort du RER. Mathilde, prof de fac, la cinquantaine, traverse une période de vie difficile et a du temps à remplir. Elle va plonger dans la passion d’Ismaël et une relation forte va se créer entre les deux personnages. 

On va également suivre un homme qui recherche désespérément sa fille ado qui a fugué, ainsi qu’une mère de famille débordée par le travail, qui passe beaucoup de temps dans cette gare, partageant sa vie professionnelle entre Lille, Londres et Paris.

On y croisera aussi des gens qui triment, qui traficotent, des migrants qui risquent leur vie pour tenter de passer en Angleterre, des originaux, des fous, mais aussi des fantômes.

 J’ai adoré ce film qui retranscrit vraiment l’ambiance de la gare du Nord, fait ressortir toute l’humanité qu’il y a derrière ces milliers de gens qui y passent chaque jour ou y travaillent. La réalisatrice fait vraiment ressortie le cœur de la vie contemporaine que cristallise cette gare.

On se laisse porter par les portraits, situations loufoques parfois, par les liens improbables qui se créent, par les joies et les peines des personnages qui butent sur la vie. Est-ce réel, irréel ? On ne sait pas très bien mais c’est ce qui fait la magie des tourbillons dans les gares, une magie que j’adore regarder, où j’aime m’immerger. Ce film m’a énormément plu.

Suite des films de juin dans un prochain billet.

 

 

 

Les films de mai

06 dimanche Juin 2021

Posted by Roseleen in cinéma

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En mai, je n’ai pas eu trop le temps ni l’envie de voir des films, toutefois j’en ai vu quatre bien sympas…

Cosmos, de Zulawski Gombrowicz (2015)

J’ai passé un délicieux moment de cinéma avec ce film complètement absurde.

Deux jeunes parisiens plutôt originaux viennent se reposer au Portugal et tombent sur une vieille pension de famille aux habitants totalement déjantés.

Une folle épopée bourrée de poésie surréaliste, truffée de clin-d’oeils aux classiques, un régal.

Sabine Azéma et Jean-François Balmer y sont épatants.

À voir gratuitement sur la plate-forme Arte TV jusqu’au 27 juin.

🎬

Adieu les cons, d’Albert Dupontel (2020)

Premier film revu en salle ! 🤗

Suze, 43 ans, apprend qu’elle est atteinte d’une maladie auto-immune qui la détruit à petit feu. Elle a trop inhalé de laque dans son salon de coiffure. Elle décide de rechercher l’enfant dont elle a accouché lorsqu’elle avait 15 ans et que ses parents l’avaient forcée à abandonner. Elle est prête à tout pour le voir juste une fois avant de mourir.

Dans sa quête, elle va croiser la route d’un quinquagénaire en plein burn-out et d’un archiviste aveugle plus qu’enthousiaste. À trois, ils vont vivre de sacrées aventures.

Un film intelligent, absurde, caustique, engagé, qui fait réfléchir sur bien des travers de notre société contemporaine, une mise en scène vraiment belle et très originale, du très  bon Dupontel !

À voir au cinéma en ce moment.

🎬

Garden of Words, de Makoto Shinkai (2013)

Un très beau film d’animation japonaise, un court-métrage de 46 minutes traitant d’une complicité naissante entre un lycéen qui sèche les cours car il ne songe qu’à commencer un apprentissage pour devenir cordonnier, et une femme de 27 ans, seule, en détresse, mystérieuse.

Ils se croisent dans un parc de Tokyo, c’est la saison des pluies, chaque jour ils viennent passer le temps dans un petit abri en bois du parc.

Les dessins sont sublimes, flamboyants, très réalistes, on peut sentir les odeurs de la pluie dans ce parc, effet amplifié me concernant car je me suis baladée dans ce parc justement un jour de pluie.

Ce film est une pétite, une vraie poésie visuelle enrichie d’une magnifique musique, très envoûtante.

À voir sur la plate-forme Netflix.

🎬

Pour finir, Retour chez ma mère, d’Eric Lavaine et Alexandra Lamy (2016). Impossible de mettre l’image, tant pis.

C’est le genre de film (comédie) vers lequel je ne vais pas spontanément, voir que je fuis, mais un soir alors que je crochetais, tranquille sur le canapé, le husband en zappant est tombé sur ce film, on a regardé 2 minutes puis accroché et au final passé un bon moment.

C’est une comédie plutôt bien réussie traitant des conflits dans une fratrie, de la sexualité des séniors, de l’entraide. Les scènes comiques sont fines et vraiment amusantes, les sujets sont traités avec délicatesse, la mise en scène est impeccable et surtout, le duo d’actrices Josiane Balasko / Alexandra Lamy est excellent, çà sonne très vrai.

Un moment de détente sympa que l’on peut j’imagine voir en replay sur le site de TF1, mais j’ai pas vérifié.

Et voilà pour mon bilan ciné de mai. Et vous, vous avez vu des films sympas ?

Bilan cinéma

15 jeudi Avr 2021

Posted by Roseleen in cinéma

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Hormis la lecture, une autre de mes passions est le cinéma. Depuis plusieurs mois je m’en donne à coeur-joie sur mes temps libres. 

J’ai décidé de partager ici mes coups de coeur cinéma, en voici deux, vus dernièrement. Zou.

« Conte de cinéma », du réalisateur coréen Hong Sang-Soo, 2005.

Sur le site Arte TV jusque fin mai.

A Séoul, deux jeunes gens, anciens petits amis, se recroisent par hasard après plusieurs années. Ils dînent ensemble, boivent pas mal, passent la nuit ensemble. Le lendemain, le jeune homme annonce à son amie qu’il a depuis un moment le projet de se suicider. Elle se livre alors sur sa propre détresse et ils décident de se suicider ensemble. Après quelques jours d’errrance et d’hésitation, ils passent à l’acte. La jeune fille se réveille et appelle le père de son ami pour tenter de le sauver, puis s’enfuit.

La deuxième partie, par un jeu très malin, nous présente cette séquence comme un scénario de cinéma. On retrouve quelques années plus tard les protagonistes de cette histoire. Ils mènent leurs vies de façon distincte, on ne sait pas bien si cette histoire de suicide a vraiment existé ou si elle relève uniquement d’un projet cinématographique. On voit à nouveau sur les lieux de la première histoire, les objets, noms, plats, tout s’entremêle, les scènes dans Séoul, la brume, la musique, sont magnifiques et rendent très puissante cette confusion entre réalité et fiction qu’a voulu montrer le réalisateur. 

C’est un film très lent, subtil, mystérieux, malicieux, j’ai beaucoup aimé.

« Mammuth », de Gustave Kervern et Benoît Delépine, 2010

(Vu sur la plate-forme UniversCiné, à laquelle je suis abonnée).

Comment ai-je pu passer depuis 11 ans à côté de cette pépite de poésie ? Mystère et boule de gomme…

Serge vient de prendre sa retraite. Lui qui a toujours bossé, il est perdu, désoeuvré. D’autant que sa femme continue de travailler, elle est un peu plus jeune. Serge s’ennuie ferme à la maison. C’est un sauvage, un taiseux, un doux brut, un gars qu’a pas été habitué à profiter de la vie. Parce qu’elle lui a appris que quand çà roule, çà t’apporte de la douleur. 

Serge, Gérard Depardieu, est magnifique, saisissant dans ce personnage, avec ses cheveux longs et son gros bide. Il m’a beaucoup touchée.
Voilà qu’il lui manque des papiers de ses anciens employeurs pour pouvoir toucher sa retraite. Sa femme n’a pas le temps de s’en occuper. Elle l’incite à ressortir sa moto du garage et à aller réclamer lui-même ses papiers. C’est parti pour un road-movie qui nous fait découvrir son passé, ses anciens employeurs pas nets, son hallucinante famille, son drame, ses fantômes. 

C’est merveilleux. Décalé, loufoque, bourré de sensibilité. Ce film m’a enchantée. Yolande Moreau, que j’adore, est superbe dans son rôle de caissière amoureuse transie préoccupée par la vie, les factures, les bêtises du boulot. La relation de Serge et sa femme est très touchante. J’ai aimé ce film décalé servi par des acteurs que j’adore, y a même Benoît Poelvoorde et puis Miss Ming, deux acteurs que j’apprécie énormément. Bref j’ai passé un moment absolument extra avec « Mammuth » et je le reverrai sûrement, je regarde souvent plusieurs fois les films avec Yolande Moreau, cette femme me fascine.

Les avez-vous vus ?

N’hésitez pas à me faire part de vos derniers coups de coeur-ciné, je suis toujours à la recherche de bons films…

Men&Chicken

28 dimanche Juin 2020

Posted by Roseleen in cinéma, culture

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Une petite pépite qui a fait mon bonheur du week-end. Amateurs d’humour déjanté, d’absurde mais aussi de drame et de tendresse, foncez, c’est du bon.

Voici le résumé qu’en fait Arte Cinéma, sur le site duquel on peut en France visionner gratuitement ce génial film danois :

Gabriel, professeur de faculté solitaire, vit avec son frère Elias, un marginal à tendance masturbatoire compulsive. À la mort de leur père, ils découvrent via un message vidéo que celui-ci n’est pas leur géniteur. Gabriel et Elias décident de partir sur les traces de leur père biologique. Mais ils rencontrent surtout trois demi-frères, des asociaux plus affectés encore qu’Elias, qui vivent dans un manoir en ruines au milieu d’animaux génétiquement modifiés et qui ne semblent connaître que la violence comme moyen de communication (…)

Le réalisateur danois Anders Thomas Jensen, distingué dès son troisième court métrage par un Oscar en 1999, réunit le même casting (dont Mads Mikkelsen et David Dencik, vu dans la seconde saison de Top of the Lake) que pour ses précédents films. Il explore à nouveau l’absurde et l’étrange pour traiter des rapports humains. Ici, les dialogues marchent à sens unique, les poules ont des pieds de mouton et les hommes, sans éducation, sont eux-mêmes en partie animaux. Mais plus l’on s’enfonce dans le fantastique, plus l’on est touché par l’humanité qui se dégage de cette fratrie misérable à qui la vie n’a rien épargné, sauf l’amour.

C’est truculent. J’ai ri à gorge déployée en même temps que j’ai été très émue, j’aime et recherche ce grand écart dans le cinéma. Aucun temps mort. Des décors type urbex comme j’aime, des prises de vue et lumières emplie de poésie, une histoire complètement dingue mais qui retombe parfaitement sur ses pieds, des acteurs incroyables, j’ai adoré ce film sur lequel je suis tombée par pur hasard hier après-midi, surfant à la recherche d’un bon film à regarder tandis que cuisait mon gâteau aux pommes, héhé. Çà m’a rappelé un peu les films de Jeunet et Caro niveau ambiance, mais en bien plus délirant.

Voilà, je voulais partager ici ce gros coup de coeur ciné. Belle fin de week-end !

Allez, un ptit bonus : ma gardienne de bibliothèque…

(En fait, elle vise le ruban de mon chapeau accroché à la lampe. Elle l’a eu. Rien ne l’arrête.😂🙈)

Doubles vies

09 samedi Fév 2019

Posted by Roseleen in cinéma, culture, olivier assayas

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Un de mes objectifs de 2019 est d’aller plus au cinéma. J’ai un cinéma  « art et essai » à 25 mn à pied de chez moi, ce serait vraiment  dommage de se priver. 

En plus, çà fait de l’activité physique. Et puis le billet est à 6 e. Bref, çà vaut le coup.

Cet après-midi, je suis allée voir le dernier film d’Olivier Assayas avec Juliette Binoche et Guillaume Canet, « Doubles vies ». 

Sur le coup, je me suis un peu ennuyée. Mais en réfléchissant après le repas du soir, je me rends compte que j’ai les personnages bien en tête, et surtout leurs reflexions. Et l’ambiance. Ce qui me fait dire qu’en fait, c’est un bon film. Du genre qui doit mijoter.

On suit 2 couples dont l’activité professionnelle ou les passions tournent autour du livre ou de la culture. On est dans un monde parisien bobo presque bourgeois. Ils adorent dîner entre eux, parler des derniers bouquins à la mode, de leurs blogs, débatent du pouvoir du numérique, essaient d’en tirer profit, sont pour la plupart accros à leurs portables et à leurs likes, mais ne savent pas situer Laval sur la carte de France. C’est drôle. Très satirique. 

Juliette Binoche est éblouissante, comme d’habitude. Elle a 54 ans. On lui donne 35. C’est fou. Guillaume Canet par contre m’a profondément énervée, j’avais oublié que j’avais du mal avec cet acteur. Les autres personnages sont absolument extra.
C’est un film où il ne se passe pas grand chose, à part les petites trahisons extra-conjugales des uns et des autres. Et l’amour et la tendresse, derrière.

C’est un film qui traite vraiment bien de notre société contemporaine. Au final, j’ai bien aimé.

L’avez-vous vu ?

Belle soirée les amis !

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