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Archives de Catégorie: lecture

La végétarienne, de Han Kang, 2007

14 samedi Mai 2022

Posted by Roseleen in avis de lecture, corée, lecture, litterature asiatique, livre

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Un roman coréen paru en 2007, publié en Europe en 2015, trouvé par hasard et librairie d’occasion, une très chouette découverte.

Une jeune femme originaire de la campagne habite Séoul avec son mari. Solitaire, réservée, elle travaille quelques heures par semaine depuis chez elle comme graphiste, et consacre le reste de son temps à la lecture et aux tâches domestiques. 

Elle dort peu, en proie à de lourds cauchemars. Une nuit, elle se lève et vide le frigo et le congélateur de tous ses produits carnés. Elle a décidé de ne plus manger de viande et n’en cuisinera plus. Peu à peu, elle passe de végétarienne à végétalienne puis ne se nourrira plus que d’eau et de soleil sur sa peau qu’elle dévêt complètement le plus souvent possible. Elle veut devenir un végétal. Elle sera internée.

On suit l’histoire de cette jeune femme depuis les points de vue de trois protagonistes. Son mari, tout d’abord, un technocrate froid, égocentré, qui assistera, dépité par la perte de son petit confort, à la déchéance de sa femme et finira par demander le divorce. 
Le point de vue de son beau-frère, ensuite, un artiste vidéaste très taciturne, qui a toujours été secrètement amoureux de la jeune femme, obsédé par la tâche mongolique qu’elle a gardée adulte sur la peau de son dos (je ne savais pas que les enfants asiatiques naissaient souvent avec ces tâches bleues souvent situées sur le dos et qui disparaissent souvent à l’adolescence). Il va tisser un très étrange lien avec sa belle-soeur malade.

Le point de vue de sa soeur, enfin, femme du vidéaste, qui tient une boutique de produits de beauté, seule à maintenir le lien et à soutenir sa soeur jusqu’au bout malgré des évènements durs et des bouleversements de sa propre vie. C’est par le récit et les souvenirs de cette soeur que l’on saisira un peu l’origine des troubles de la jeune femme. Une enfance rurale rude limite violente, les chocs émotionnels, tout ce qu’elle ne peut digérer semble s’être enveloppé dans cette grave anorexie mentale.

C’est un roman dur, noir, envoûtant par sa plume sensuelle et contemplative qui renforce les émotions effleurées. Certaines scènes sont très difficiles, comme les tentatives de gavage, ce n’est pas un roman doux, c’est du rude, faut s’accrocher. 

C’est un texte fort qui traite de l’impact psychologique de certaines habitudes d’une société traditionnelle comme l’inclination face à l’autorité familiale, l’enfouissement total des émotions, le rejet du clan face à toute forme d’originalité vue comme désolidarisation. Très très intéressant. J’ai adoré.

Impact, d’Olivier Norek, 2020

12 jeudi Mai 2022

Posted by Roseleen in avis de lecture, lecture, polar

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Un ancien militaire, qui a été confronté concrètement aux dégâts humains de la course aux énergies en Afrique, se pose à Paris avec sa compagne. 

Après le décès de leur fille pour cause de pathologie respiratoire liée à la qualité de l’air parisien, il se lance dans une opération de prise d’otage avec pour seule rançon de faire prendre de nouveaux engagements aux dirigeants industriels et financiers. Il devient la star des réseaux sociaux et l’idole d’une France ultra connectée et en colère.

Acheté en aérogare à la va-vite, parce que pas de livre dans mon sac à main (horreur !🤣), lu en quelques heures le temps d’un voyage, parce que rien d’autre sous le coude, seule raison qui m’a fait terminer cette lecture.

Présenté comme un thriller, ce roman est plutôt un mélo sur fond de policier, alimenté par une (grave et importante) question sociétale depuis des décennies, l’écologie, distillant des conceptions, comparaisons et interprétations parfois faciles sinon assez limites. Sur des sujets aussi graves et complexes, ça me fout en rogne. Mais bon, faut croire que les gens aiment et recherchent çà. La peur et le complot, c’est très vendeur.

Alors oui, Norek écrit fort bien, çà se boit comme du petit lait, il a un sacré talent narrateur, mais depuis qu’il surfe sur le social, ça ne le fait pas du tout pour moi.
Ses trois premiers opus, polars purs jus, vrais crus de banlieues, étaient extra, avec en plus sa connaissance du terrain qui rendait le truc bien plus vraisemblable que bien des polars.
Mais ses derniers romans, plus centrés sur une volonté d’approche sociétale, virent au mélodrame limite sentimental, et çà, c’est pas du tout mon truc. Et puis les personnages clichés, toujours les mêmes dans le roman policier, le flic forcément divorcé, la psy forcément nevrosée, le chef forcément aboyeur, bon sang pourquoi ?
Les faits dénoncés sont importants, très importants, trop à mon goût pour être exploités dans un scénario abracadabrant assez facile qui ne m’a pas du tout tenu en haleine. Et puis surtout, ce frôlage avec la légitimation du terrorisme, j’ai pas du tout apprécié, la société actuelle n’a pas franchement besoin de çà en ce moment. 

Je suis sortie très énervée de cette lecture.

Le Petit Joueur d’échecs, de Yôko Ogawa (2009 Japon/2013 France)

05 jeudi Mai 2022

Posted by Roseleen in avis de lecture, lecture, littérature japonaise

≈ 6 Commentaires

Cet étrange et singulier roman raconte la vie d’un enfant japonais orphelin, élevé par ses grands-parents pauvres, un enfant physiquement différent car venu au monde avec les lèvres soudées, il en garde des stigmates malgré une opération qui lui permet de parler. 

Très solitaire, cet enfant préfère interagir en pensées avec des êtres disparus, comme une éléphante de cirque à qui il aimait rendre visite avec sa mère, ou sa petite voisine décédée, qu’il imagine coincée entre les murs de leurs maisons mitoyennes. À 11 ans, la croissance physique de l’enfant s’arrêtera.
Cet enfant singulier va faire la rencontre d’un homme différent lui aussi, un homme obèse qui vit dans un bus aménagé. Patient, passionné et profondément gentil, cet homme va lui transmettre sa passion des échecs et l’enfant va s’avérer sacrément doué.
Toutefois, l’enfant a une spécificité : il ne peut jouer que caché. Ses sens très développés lui permettent de savoir ce que joue l’adversaire rien qu’au bruit du glissement des pièces sur l’échiquier. 
Devenu jeune adulte, son talent sera repéré et il se fera exploiter par un club de jeu qui développera une sacrée arnaque : une machine réputée infaillible aux échecs, une machine à l’intérieur de laquelle travaillera, recroquevillé, le petit joueur d’échecs.
Caché, inconnu de tous car assimilé à la machine, il rencontrera un succès immense, sera adulé dans être connu, traitement très subtil des thématiques de l’humilité et de la solitude. 
Le petit joueur d’échecs sera amené plus tard à s’affirmer et refuser certaines pratiques, à construire lui-même son destin.

J’aime beaucoup les romans étranges, décalés et très oniriques de l’auteure japonaise Yôko Ogawa, tout comme j’apprécie sa plume limpide, sensible et très poétique qui sait saisir en profondeur la psychologie des personnages. 
Ce roman presque conte traite habilement de la différence, de l’amitié, de la loyauté, de la transmission et de la disparition. Toutefois, il est beaucoup plus triste que les autres romans de l’auteure. Il est même très triste. La vie du personnage principal est marquée par les disparitions successives des personnes auxquelles il est le plus attaché. 
De plus, il y a énormément de très longues scènes de parties d’échecs, extrêmement détaillées, ainsi que beaucoup de descriptions techniques de la machine, qui apportent peu au propos et qui pour ma part m’ont prodigieusement ennuyée et laissé vers la fin juste une sensation de grande longueur, avec une forte hâte que le roman se termine. 
C’est vraiment dommage car cela gâche la si belle plume, la merveilleuse sensibilité et l’ambiance si originale, décalée, du roman. 

Ce n’est pas du tout le meilleur roman que j’aie lu de Yôko Ogawa (le dernier lu, « Les tendres plaintes », était vraiment génial), même si je me suis tout de même plutôt régalée à retrouver la plume et surtout l’ambiance si particulière que sait instaurer l’auteure.

La tournée d’automne, de Jacques Poulin, 1996

30 samedi Avr 2022

Posted by Roseleen in avis de lecture, lecture, livre

≈ 7 Commentaires

Un court roman de Jacques Poulin, auteur québecois que j’aime beaucoup, un petit bijou qui trénaillait depuis un bon moment au fond d’une étagère et qui m’a fait passer cette semaine deux bien agréables soirées au bord du fleuve Saint-Laurent.
Le Chauffeur, dont on le connaîtra pas le nom, est un homme d’une soixantaine d’années qui vit dans la vieille ville de Québec. Depuis des années, chaque saison, il part pour une tournée dans son vieux bibliobus que lui avait aménagé son père, prêter et récupérer des livres dans les régions reculées longeant le Saint-Laurent. Le Chauffeur adore la littérature et aime la diffuser. Bon, d’entrée de jeu, j’étais conquise par le personnage, hein.
À chaque tournée, il est heureux de cette vie de camping sauvage, de retrouver les petits villages, son réseau de lecteurs aux profils si variés. 
En cette fin d’été, le Chauffeur prépare la tournée d’automne. Mais il a décidé que ce serait la dernière, car il a pris une terrible décision, une bien triste décision.
Alors qu’un soir il déambule dans la ville de Québec, profitant des dernières soirées chaudes de l’été et de l’activité de la vieille ville, il tombe sur une troupe française qui fait une représentation sur une petite place.

Il sympathise avec ces adorables musiciens de fanfare, jongleurs et équilibristes amateurs, venus passer l’été au Québec, vivant chichement au gré de ce que leur donne le public après les représentations.

Le Chauffeur sympathise particulièrement avec Marie, une femme de son âge, régisseuse bénévole de la petite troupe.
La troupe va décider de rester un peu plus longtemps au Québec et de suivre le Chauffeur dans sa tournée d’automne, en suivant le bibliobus avec un vieux bus aménagé. 
Au fur et à mesure de la tournée, Marie et le Chauffeur vont ressentir une attirance, une connivence de plus en plus grande, qui pourrait bien bouleverser les plans de chacun.

J’ai aimé retrouver l’écriture limpide, épurée, laissant pudiquement deviner les sentiments, de Jasques Poulin. Très descriptive sur les gestes du quotidien mais aussi sur la nature environnante, elle est très immersive, on est plongés dans la vie de tous ces personnages, on aime prendre un café, discuter, dormir dans ce bibliobus bourré de livres, on adore  les balades au bord de l’estuaire du Saint-Laurent, faire les courses dans les épiceries des petits villages, on entend le clapotis de l’eau, le vrombissement des bateaux, on peut voir passer au loin les baleines, ah la la, quelle ambiance de rêve !
C’est une histoire très simple, très belle, pleine de mystères, qui avance lentement mais laisse traîner un petit suspens, avec  des personnages intéressants auxquels on ne peut que s’attacher, une très chouette évasion tant par l’ambiance saltimbanque, maritime, mais aussi vintage, être replongée dans les si chouettes années 90, moi j’adore, je crie, je réclame, bref j’ai beaucoup aimé cette lecture.

En attendant Bojangles, d’Olivier Bourdeaut (2016)

27 mercredi Avr 2022

Posted by Roseleen in avis de lecture, lecture, littérature française, olivierbourdeaut, Uncategorized

≈ 26 Commentaires

Jean-Pierre, squatteur perpétuel de mon fauteuil de lecture.

On en avait tellement entendu parler depuis sa sortie, le thème et les critiques si élogieuses m’avaient freinée, j’ai tendance à me méfier des critiques élogieuses, généralement mon avis est contraire, et puis bon, je l’ai trouvé en poche et d’occaz il y a quelques semaines alors zou j’ai tenté. Moins de 150 pages, en une soirée c’était lu, d’autant que ça se lit facilement.

Un homme mythomane tombe amoureux fou d’une femme aussi forte que lui dans ses mensonges et inventions. 

Autant l’homme s’amuse, autant pour la femme, il est très clair (enfin, de mon point de vue professionnel de psychologue, qui plus est travaillant avec des personnes psychotiques), qu’elle est de façon quasi permanente en délire hypomaniaque, ce délire si subtil à diagnostiquer et surtout à faire admettre car si plaisant pour la personne et bien souvent pour les proches, puisqu’il s’apparente fortement à une personnalité originale, fantaisiste, aventurière, sans limite, franche,  souvent passionnante, touchante, attirante. 

Sauf qu’à tous les coups, sans traitement et au moindre coup dur de la vie, il y aura malheureusement une chute, et une terrible, dès le début je connaissais la fin de cette histoire.
Décrivant sur un ton amusant la vie débridée du couple, ses excentricités, sa débauche, sa légèreté, son déni des moindres règles, une vie qui va conduire à son naufrage pour dettes et faire sombrer la patiente, l’auteur nous raconte les élans et écueils d’une personne bipolaire, alimentés par son mari amoureux fou qui parfois prend peur, sans jamais vraiment s’alerter pour sa femme ou leur enfant, il a peur de perdre sa vie de plaisir, les troubles de sa femme alimentant son propre tempérament fantaisiste.

Il semble égoïstement prendre peur avant tout pour lui, pour la perte de cette vie qui lui plaît tant, mais pas pour leur enfant, cet enfant qui nous raconte l’histoire de ses parents, sa vie de dingue à leurs côtés, un enfant pris au milieu de cette tourmente, qui sans autre reférence, aimé de ses parents et les aimant, trouve tout celà bien normal.

L’auteur surfe en permanence sur un amalgame extravagance/pathologie psychique, et ça m’a énormément dérangée. Cette vie folle et libre, pleine d’excentricités, qui fait rire, c’est une maladie, c’est pas rigolo du tout et ça détruit tout autour. L’enfant, décrit comme naïf et heureux, enfant descolarisé, dont les besoins physiques et affectifs sont bafoués, victime de négligence frôlant la maltraitance, clairement est en danger, victime de la folie de ses parents. Çà m’a mise terriblement mal à l’aise, cet enfant aimé certes, mais maltraité, utilisé comme objet d’amusement parmi d’autres par ses parents.
Alors oui, la plume est belle, très bien travaillée, originale avec ses petites rimes et ses antiques tournures de phrases dans les dialogues, un ton décalé original, oui l’auteur a beaucoup d’imagination et sait y faire en matière de cocasserie-loufoquerie, le lecteur est bien servi à ce niveau, mais mélanger cela avec des thèmes aussi tragiques que la maladie mentale et le respect des droits d’un enfant, pour moi çà ne l’a pas fait du tout, c’est pas des thèmes avec lesquels j’ai envie de me marrer, en tout cas certainement pas de cette manière, sur le dos de malades ou d’enfants innocents. 
Et puis vraiment, cet amalgame excentricité/pathologie mentale, que l’auteur nous sert tout au long de son texte, et ce discours à peine voilé sur l’inutilité des soins, çà m’a mise sacrément en pétard. 
Minimiser la maladie psychique, s’en servir pour vouloir amuser, car à priori beaucoup de lecteurs de sont bien amusés à la lecture de ce texte presentant ce couple si extravagant, et c’était peut-être le but, glauque, de l’auteur,  ben moi je dis NON, au nom de tous les malades qui se battent, et de leurs proches.

Blackwater, tome 1, La Crue, de Michael Mcdowell (2022)

24 dimanche Avr 2022

Posted by Roseleen in avis de lecture, lecture

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1919. 
Perdido, une petite ville d’Alabama, est dévastée par une gigantesque crue de sa rivière. 

Dans la ville évacuée, Elinor, une sublime jeune femme inconnue, est retrouvée. Elle explique être venue en ville juste avant la crue en vue de postuler au poste d’institutrice, et s’être fait piéger par la montée des eaux. 
Dans la petite ville en pleine reconstruction, tout le monde tombe sous le charme d’Elinor, une femme adorable et puissante, qui sait faire pousser des arbres dans la boue et traverser à la nage ou en barque les eaux tumultueuses et tourbillons de la rivière. 

Tout le monde adore Elinor, sauf Mary-Love, la matriarche du clan des « riches », qui se méfie de cette femme mystérieuse aux long cheveux roux comme la boue de la rivière, qui semble envoûter tout le monde et creuser trop naturellement sa place dans la petite communauté. 

En plus, Elinor et son fils Oscar sont tombés amoureux, paf, et souhaitent se marier, ce qui met  Mary-Love plus qu’en rogne.

J’avoue, je me suis fait avoir par la « hype » autour du tome 1 de cette saga sortie en 1983 aux Etats-Unis, pour la première fois éditée en France en avril 2022 par les éditions « Monsieur Toussaint Louverture ». 

L’objet livre, tout scintillant, au poids et à la taille absolument parfaits, à la mise en page impeccable offrant un chouette confort de lecture, est sublime, c’est aussi ce qui m’a fait l’acheter et me faire oublier que neuf fois sur dix, avec des romans style « young adult » et « fantastique », je m’ennuie, et plutôt ferme. 

Ça a été le cas. Abandon après 150 pages, pas du tout mon style, pas assez profond et un peu trop binaire à mon goût (les riches/les pauvres, les blanc/les noirs, les hommes/les femmes, bouh…)

Pô grave !🤗

Toutefois, pour les amateurs, j’avoue qu’il a tout pour plaire. 

Le sourire du scorpion, de Patrice Gain (2020) + CONCOURS

21 jeudi Avr 2022

Posted by Roseleen in avis de lecture, lecture, thriller, Uncategorized

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Un suspens très prenant sous une plume dense et fluide, qui nous plonge dans l’atrocité d’une guerre européenne relativement récente, je me suis régalée avec ce thriller français.

Tom, 15 ans, mène avec ses parents et sa soeur jumelle Luna une vie de bohème heureuse. La famille vit dans un ancien camion de cirque aménagé et vogue au gré des rencontres et envies des parents qui vivent de petits boulots saisonniers et de débrouille. Ils forment un clan uni et autonome. 

Les enfants changent souvent de collège mais pas besoin d’amis, Tom et Luna sont les meilleurs amis du monde. Ils aiment cette liberté que leur offrent leurs parents et permise par la location de leur appartement à Lyon. Tout n’est pas si rose car on apprendra que les services sociaux ont dû se mêler de la vie de cette famille et que les enfants ont souffert durant l’enfance, mais il y a de l’amour dans cette famille. 
Les parents, altruistes, un peu naïfs, dépannent, accueillent, partagent, ont des amis partout, comme Goran, leur ami serbe qui cet été là emmène la famille au Montenegro pour faire du rafting dans un merveilleux canyon aux paysages de rêve et aux eaux fougueuses. 
Le père et les ados sont enchantés mais la mère, pourtant aventurière, apparaît angoissée et fait vite part d’un mauvais pressentiment. Qui s’avèrera fondé.
Un drame va survenir. Tom va devoir se confronter au deuil, à sa souffrance et à celle des siens. Il va assister au naufrage de sa famille, va devoir se débrouiller un peu seul au retour de la famille en France, tout en s’efforçant de soutenir les siens.
Progressivement, le doute va s’immiscer dans l’ esprit de Tom quant à la nature réelle du drame. Les éléments vont s’emboiter au gré de son observation des attitudes de chacun et de petites découvertes. 

On plonge lentement mais sûrement au coeur de la noirceur dont peut être capable l’être humain, dans les affres d’une guerre pas si terminée que çà. 

C’est palpitant, avec des rebondissements réguliers, c’est fort bien écrit, très bien documenté. La plume est belle et agréable, très poétique, louant la nature mais relatant en même temps des faits atroces ayant existé (âmes sensibles s’abstenir, certaines scènes (très peu nombreuses) sont atroces, d’autant qu’on sait qu’elles ont existé et il y a également un peu de maltraitance animale, certains passages, heureusement courts, sont très difficiles, fallait que je le dise). 
C’est un roman très addictif, très dur, très noir et en même très humain. J’ai beaucoup aimé.

CONCOURS : comme ce livre m’a été offert dans le cadre d’en échange-découverte de livres lus, j’ai moi aussi envie de vous le faire découvrir. Si ce livre vous intéresse, je vous propose de le gagner. Il suffit de me laisser un petit commentaire pour me dire que vous participez, disons jusqu’à dimanche matin où je ferai un tirage au sort. Je répondrai au gagnant en commentaire et enverrai le livre la semaine prochaine. Bonne chance !

Nous sommes l’eau, de Wally LAMB, 2013

15 vendredi Avr 2022

Posted by Roseleen in avis de lecture, lecture, litterature américaine

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Gros coup de coeur pour ce roman américain.

Annie a élevé ses trois enfants et tenu le foyer durant des décennies, dans une petite ville des Etats-Unis. De tempérament solitaire, très secrète, elle aimait profondément sa famille, toutefois sa situation de femme au foyer, pourtant choisie, l’étouffait énormément. 

Pour s’isoler et se défouler, Annie s’était aménagé un petit espace dans le sous-sol, près de la machine à laver, où dès que possible elle s’enfermait pour composer frénétiquement des assemblages à partir d’objets de récupération. Par hasard, son art sera repéré et Annie deviendra une artiste d’art contemporain renommée.

Le roman se déroule sur les quelques journées juste avant le remariage d’Annie, alors qu’elle est maintenant âgée d’une cinquantaine d’années. 
En effet, quelques années plus tôt, Annie est tombée amoureuse de Viveca, la galeriste new-yorkaise qui l’a découverte et qui vend ses oeuvres. Les deux femmes s’apprêtent à célébrer leur mariage.

Le roman nous projette successivement dans les pensées, les souvenirs et les doutes d’Annie, mais aussi dans ceux de son ex-mari et de chacun de leurs trois enfants. Tout un tas de personnages intéressants gravitent également autour d’eux.
On découvre les liens familiaux, les failles de chacun et peu à peu émerge la terrible enfance d’Annie, sa construction personnelle singulière avec des drames, leurs repercussions sur sa vie. Sont peu à peu dévoilés certains de ses agissements terribles envers un de ses enfants, mais aussi les traces laissées par les drames d’enfance d’Annie sur chacun des enfants.
La famille n’a pas été réunie depuis un long moment et avec stupeur, Annie découvre la fragilité de ses enfants malgré leur vie d’adulte à première vue épanouie. Avec horreur, son ex-mari découvre ce qu’Annie a pu faire vivre à leurs enfants et qu’il n’a jamais soupçonné, accaparé par son travail.
C’est un roman dramatique passionnant, bouleversant, mais jamais glauque, extrêmement humain. Wally Lamb, avec sa plume si riche et subtile (lire absolument le fabuleux « Le chagrin et la grâce ») raconte un personnage qui, le milieu de sa vie passé, affronte enfin ses démons et ses erreurs pour tenter de passer à une autre vie. 

C’est un texte puissant sur le traumatisme, la rédemption, la liberté, qui nous happe par le dévoilement progressif des personnages, par les anecdotes de vie dévoilées, par son suspens psychologique, mais aussi par les petites aventures qui arrivent aux personnages sur ces quelques journées.

J’ai adoré nager dans ce fleuve familial tourmenté mais très beau et extrêmement lumineux. 

« Paris-Briançon », de Philippe Besson, 2022

06 mercredi Avr 2022

Posted by Roseleen in avis de lecture, lecture, littérature française

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Arghhhh ! Il me faisait de l’oeil depuis des semaines, le dernier roman de Philippe Besson !…Pô pu attendre sa parution poche, craqué le week-end dernier. Paf. Et je ne regrette pas…

 » La nuit je mens », disait Bashung. Ben c’est pas le cas de cette poignée de gens qui embarque ce vendredi soir gare d’Austerlitz dans le train de nuit pour Briançon. 

Ces heures devant soi, ce temps qu’on a pas souvent, la promiscuité, le roulis régulier du train corail, la pénombre, la fatigue du jour, de la semaine, de la vie parfois, c’est propice à se poser, se lâcher, à se regarder soi, les autres, et puis souvent c’est plus facile de confier des trucs à des inconnus qu’on reverra pas. Alors çà se rapproche un peu et çà cause. 

On est vraiment dans ce train, dans ces vies roulant dans la nuit à travers la France, vers les montagnes, Philippe Besson écrit si bien, on est happés.
Dans ce wagon, un couple de jeunes retraités qui part une semaine à la montagne se ressourcer, quatre étudiants de Nanterre qui veulent faire un saut en Italie profitant d’une maison prêtée, un commercial éreinté qui rejoint sa famille, un jeune médecin parisien qui vient régler une affaire familiale, un moniteur de ski venu une journée à la capitale pour un examen de santé et qui a loupé son tgv de retour, une jeune femme seule avec ses deux enfants. 
De vraies vies qui se croisent, des discussions, des confidences, des secrets, des petites ou grandes douleurs qui peuvent se dire. Passionnants et intéressants personnages. Très réalistes. 
Mais dès le début du roman, l’auteur nous met clairement au jus. Le lendemain matin, dans cette petite troupe, deux auront perdu la vie. Comment est-ce possible ? Que va-t-il bien pouvoir de passer chez ces personnes si sympathiques, attachantes ? Un sacré suspens se met en place dès les premières pages.
Écriture limpide, chapîtres courts, enchaînement progressif de situations, quel suspens, quel page-turner ! Terminé en une nuit, pas pu faire autrement, tant pis pour le manque de sommeil, le mode zombie au boulot.
Je suis sortie toute chamboulée de ce court roman de 200 pages qui se boit limpidement, enivre progressivent sans qu’on s’en rende vraiment compte et nous retient dans ses filets de l’horreur. 

L’horizon, de Patrick Modiano (2010)

01 vendredi Avr 2022

Posted by Roseleen in avis de lecture, lecture, littérature française

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Dans ce roman de Modiano, paru en 2010, Jean Bosmans note sur un carnet les bribes de souvenirs qui remontent. 

Ressurgit ainsi Margaret Le Coz, qu’il fréquenta dans leur vingtaine. Tous deux fuyaient des personnages qui les harcelaient. Margaret fuyait Boyaval, un gars pas bien net qui la suivait partout, Bosmans fuyait sa mère et son amant, qui le rackettaient.

Les souvenirs remontent, s’assemblent, nous font découvrir la vie de Margaret, bretonne née à Berlin, élevée en pensionnats, sa solitude, sa fuite en Suisse pour fuir Boyaval, l’arrivée à Paris, pour l’anonymat, où elle rencontrera Bosmans dans le métro. 

Place à leurs quelques mois de vie parisienne, la vie qui coule, incognito et les rencontres bizarres, avant la fuite subite de Margaret à Berlin.

Fort de ces souvenirs, Bosmans décide de rechercher Boyaval. Il va le dégoter à Paris, pas loin de chez lui,  dans une vie bien rangée. Il décide alors de partir à Berlin, voir ce qu’est devenue Margaret.

Plaisir de retrouver la plume décousue si charmante de Modiano, sa perpétuelle et passionnante enquête sur le temps et la mémoire, ses personnages étranges mais on est tous étranges selon l’angle qu’on regarde et j’aime cet angle que sait prendre naturellement Modiano. 

Un roman étrange, envoûtant, subtil et flottant, mêlant mélancolie et joie, bref du bon Modiano. Il  sait saisir et raconter l’essence de la vie à base de ses petites bribes disparates et à chaque fois je suis charmée limite bouleversée.

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