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Archives de Catégorie: litterature asiatique

Maïmaï, l’ombre du chardon, d’Aki Shimazaki (2020)

18 mercredi Mai 2022

Posted by Roseleen in chronique lecture, japon, litterature asiatique, livre

≈ 6 Commentaires

Fraîchement sorti en France, le 4 mai, hop j’ai foncé, j’adore cette auteure.
Tarô est un jeune homme sourd-muet, artiste-peintre et mannequin, qui vit seul dans son petit appartement à Nagoya.

Il a été élevé par sa mère, une femme très indépendante, au tempérament fort, aimant lire, boire, fumer, qui tient une boutique de livres scientifiques d’occasion, et par sa grand-mère, une femme célibataire tendre et aimante, pleine d’humour, qui a toujours tenu avec amour la maisonnée pour sa fille et son petit-fils. 

Les deux femmes vivent toujours ensemble et Tarô vit pas très loin de la maison-boutique familiale. Il est très lié à sa mère et à sa grand-mère, qui l’ont beaucoup soutenu dans ses études et la gestion de son handicap, tout en favorisant son indépendance.  
Tarô est un « half », nom donné aux personnes métis au Japon. Il n’a pas connu son père, un espagnol décédé accidentellement juste avant de savoir qu’il allait être père, lui a expliqué sa mère. 
La vie coule agréablement et doucement pour cette petite famille singulière et touchante. Tarô s’apprête à annoncer aux deux femmes sa relation avec une jeune fille, mannequin tout comme lui, qu’il fréquente depuis plusieurs mois. 

Il a longtemps hésiter à leur en parler, malgré une certaine pression qu’elles lui mettent sur cette question, parce qu’il n’est pas bien sûr de vouloir s’engager plus avec cette petite amie.
Un matin, Tarô reçoit un appel paniqué de sa grand-mère. Sa mère est décédée dans son sommeil durant la nuit. Tarô va gérer les obsèques, soutenir sa grand-mère et s’installer auprès d’elle. Il décide de faire de la librairie son atelier et de se consacrer essentiellement à sa grand-mère et à la peinture. 
En rangeant les affaires de sa mère, Tarô va découvrir des pans de sa vie qu’il ne pouvait imaginer, que va lui expliquer sa grand-mère, en plus de lui révéler de gros secrets. 

Et puis Hanako, l’amie d’enfance de Tarô, qu’il n’a pas vue depuis près de 20 ans mais qu’il n’a jamais oubliée, vient lui présenter ses condoléances.

Ils étaient très liés jusqu’à leurs 7 ans, la mère d’Hanako venait acheter des livres à la boutique et Tarô et Hanako étaient devenus inséparables. Jusqu’au déchirement, lorsqu’Hanako avait dû partir en Europe, son père étant diplomate.

Le lien entre Hanako et Tarô reprend comme s’ils ne s’étaient jamais quittés, chamboulant complètement la vie affective de Tarô qui va enfin trouver un amour absolu et partagé, mais qui va, au fur et à mesure de certaines découvertes sur son histoire familiale, se retrouver piégé…
J’ai adoré retrouver la plume très délicate, épurée, fluide, hyper apaisante, d’Aki Shimazaki, auteure japonaise vivant à Montréal, qui écrit en français. Son écriture est si douce et rafraîchissante, çà se boit comme du sirop d’orgeat frais, c’est un vrai régal.
Aki Shimazaki nous offre ici une plongée captivante dans une famille japonaise de notre époque, une famille heureuse malgré sa singularité et ses épreuves. 

Les bons petits plats traditionnels cuisinés par la grand-mère effleurent les narines, comme sa soupe miso, ses hiyashi-chûka (nouilles de sarrasin froides aux légumes assaisonnés, plat d’été, délice suprême), les tatamis crissent sous les pieds, on sent la chaleur humide du mois d’août japonais dans les rues, la fraîcheur des tissus des yakutas dans lesquels on s’enveloppe le soir, on perçoit le coulissement du bois fin des placards où sont rangés les futons en journée, bref l’écriture est très sensuelle, pleine de vie, très très immersive et çà fait un bien fou. 

Les personnages sont originaux mais simples, touchants, emplis de joie, c’est un bonheur de passer du temps avec eux.

Aki Shimazaki sait entretenir un petit mystère sur ce qui va arriver aux personnages, sur ce qu’ils vont découvrir et devoir affronter. C’est une réalité tragique qui vient frapper Tarô, mais l’auteure sait le traiter sans aucun pathos, tout en délicatesse, avec recul et sérénité.
C’est un très beau roman sur l’amour et les secrets familiaux, si vous aimez le Japon et les histoires simples mais fortes, je vous le recommande chaudement.

Quant à moi, je file en librairie me procurer le début de cette saga, « l’ombre du chardon », dont Maïmaï est le 4è tome je crois, tant pis pour le budget, c’est une urgence, là….

La végétarienne, de Han Kang, 2007

14 samedi Mai 2022

Posted by Roseleen in avis de lecture, corée, lecture, litterature asiatique, livre

≈ 10 Commentaires

Un roman coréen paru en 2007, publié en Europe en 2015, trouvé par hasard et librairie d’occasion, une très chouette découverte.

Une jeune femme originaire de la campagne habite Séoul avec son mari. Solitaire, réservée, elle travaille quelques heures par semaine depuis chez elle comme graphiste, et consacre le reste de son temps à la lecture et aux tâches domestiques. 

Elle dort peu, en proie à de lourds cauchemars. Une nuit, elle se lève et vide le frigo et le congélateur de tous ses produits carnés. Elle a décidé de ne plus manger de viande et n’en cuisinera plus. Peu à peu, elle passe de végétarienne à végétalienne puis ne se nourrira plus que d’eau et de soleil sur sa peau qu’elle dévêt complètement le plus souvent possible. Elle veut devenir un végétal. Elle sera internée.

On suit l’histoire de cette jeune femme depuis les points de vue de trois protagonistes. Son mari, tout d’abord, un technocrate froid, égocentré, qui assistera, dépité par la perte de son petit confort, à la déchéance de sa femme et finira par demander le divorce. 
Le point de vue de son beau-frère, ensuite, un artiste vidéaste très taciturne, qui a toujours été secrètement amoureux de la jeune femme, obsédé par la tâche mongolique qu’elle a gardée adulte sur la peau de son dos (je ne savais pas que les enfants asiatiques naissaient souvent avec ces tâches bleues souvent situées sur le dos et qui disparaissent souvent à l’adolescence). Il va tisser un très étrange lien avec sa belle-soeur malade.

Le point de vue de sa soeur, enfin, femme du vidéaste, qui tient une boutique de produits de beauté, seule à maintenir le lien et à soutenir sa soeur jusqu’au bout malgré des évènements durs et des bouleversements de sa propre vie. C’est par le récit et les souvenirs de cette soeur que l’on saisira un peu l’origine des troubles de la jeune femme. Une enfance rurale rude limite violente, les chocs émotionnels, tout ce qu’elle ne peut digérer semble s’être enveloppé dans cette grave anorexie mentale.

C’est un roman dur, noir, envoûtant par sa plume sensuelle et contemplative qui renforce les émotions effleurées. Certaines scènes sont très difficiles, comme les tentatives de gavage, ce n’est pas un roman doux, c’est du rude, faut s’accrocher. 

C’est un texte fort qui traite de l’impact psychologique de certaines habitudes d’une société traditionnelle comme l’inclination face à l’autorité familiale, l’enfouissement total des émotions, le rejet du clan face à toute forme d’originalité vue comme désolidarisation. Très très intéressant. J’ai adoré.

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