• About

Roseleen

Roseleen

Archives de Catégorie: livre

La végétarienne, de Han Kang, 2007

14 samedi Mai 2022

Posted by Roseleen in avis de lecture, corée, lecture, litterature asiatique, livre

≈ 10 Commentaires

Un roman coréen paru en 2007, publié en Europe en 2015, trouvé par hasard et librairie d’occasion, une très chouette découverte.

Une jeune femme originaire de la campagne habite Séoul avec son mari. Solitaire, réservée, elle travaille quelques heures par semaine depuis chez elle comme graphiste, et consacre le reste de son temps à la lecture et aux tâches domestiques. 

Elle dort peu, en proie à de lourds cauchemars. Une nuit, elle se lève et vide le frigo et le congélateur de tous ses produits carnés. Elle a décidé de ne plus manger de viande et n’en cuisinera plus. Peu à peu, elle passe de végétarienne à végétalienne puis ne se nourrira plus que d’eau et de soleil sur sa peau qu’elle dévêt complètement le plus souvent possible. Elle veut devenir un végétal. Elle sera internée.

On suit l’histoire de cette jeune femme depuis les points de vue de trois protagonistes. Son mari, tout d’abord, un technocrate froid, égocentré, qui assistera, dépité par la perte de son petit confort, à la déchéance de sa femme et finira par demander le divorce. 
Le point de vue de son beau-frère, ensuite, un artiste vidéaste très taciturne, qui a toujours été secrètement amoureux de la jeune femme, obsédé par la tâche mongolique qu’elle a gardée adulte sur la peau de son dos (je ne savais pas que les enfants asiatiques naissaient souvent avec ces tâches bleues souvent situées sur le dos et qui disparaissent souvent à l’adolescence). Il va tisser un très étrange lien avec sa belle-soeur malade.

Le point de vue de sa soeur, enfin, femme du vidéaste, qui tient une boutique de produits de beauté, seule à maintenir le lien et à soutenir sa soeur jusqu’au bout malgré des évènements durs et des bouleversements de sa propre vie. C’est par le récit et les souvenirs de cette soeur que l’on saisira un peu l’origine des troubles de la jeune femme. Une enfance rurale rude limite violente, les chocs émotionnels, tout ce qu’elle ne peut digérer semble s’être enveloppé dans cette grave anorexie mentale.

C’est un roman dur, noir, envoûtant par sa plume sensuelle et contemplative qui renforce les émotions effleurées. Certaines scènes sont très difficiles, comme les tentatives de gavage, ce n’est pas un roman doux, c’est du rude, faut s’accrocher. 

C’est un texte fort qui traite de l’impact psychologique de certaines habitudes d’une société traditionnelle comme l’inclination face à l’autorité familiale, l’enfouissement total des émotions, le rejet du clan face à toute forme d’originalité vue comme désolidarisation. Très très intéressant. J’ai adoré.

La tournée d’automne, de Jacques Poulin, 1996

30 samedi Avr 2022

Posted by Roseleen in avis de lecture, lecture, livre

≈ 7 Commentaires

Un court roman de Jacques Poulin, auteur québecois que j’aime beaucoup, un petit bijou qui trénaillait depuis un bon moment au fond d’une étagère et qui m’a fait passer cette semaine deux bien agréables soirées au bord du fleuve Saint-Laurent.
Le Chauffeur, dont on le connaîtra pas le nom, est un homme d’une soixantaine d’années qui vit dans la vieille ville de Québec. Depuis des années, chaque saison, il part pour une tournée dans son vieux bibliobus que lui avait aménagé son père, prêter et récupérer des livres dans les régions reculées longeant le Saint-Laurent. Le Chauffeur adore la littérature et aime la diffuser. Bon, d’entrée de jeu, j’étais conquise par le personnage, hein.
À chaque tournée, il est heureux de cette vie de camping sauvage, de retrouver les petits villages, son réseau de lecteurs aux profils si variés. 
En cette fin d’été, le Chauffeur prépare la tournée d’automne. Mais il a décidé que ce serait la dernière, car il a pris une terrible décision, une bien triste décision.
Alors qu’un soir il déambule dans la ville de Québec, profitant des dernières soirées chaudes de l’été et de l’activité de la vieille ville, il tombe sur une troupe française qui fait une représentation sur une petite place.

Il sympathise avec ces adorables musiciens de fanfare, jongleurs et équilibristes amateurs, venus passer l’été au Québec, vivant chichement au gré de ce que leur donne le public après les représentations.

Le Chauffeur sympathise particulièrement avec Marie, une femme de son âge, régisseuse bénévole de la petite troupe.
La troupe va décider de rester un peu plus longtemps au Québec et de suivre le Chauffeur dans sa tournée d’automne, en suivant le bibliobus avec un vieux bus aménagé. 
Au fur et à mesure de la tournée, Marie et le Chauffeur vont ressentir une attirance, une connivence de plus en plus grande, qui pourrait bien bouleverser les plans de chacun.

J’ai aimé retrouver l’écriture limpide, épurée, laissant pudiquement deviner les sentiments, de Jasques Poulin. Très descriptive sur les gestes du quotidien mais aussi sur la nature environnante, elle est très immersive, on est plongés dans la vie de tous ces personnages, on aime prendre un café, discuter, dormir dans ce bibliobus bourré de livres, on adore  les balades au bord de l’estuaire du Saint-Laurent, faire les courses dans les épiceries des petits villages, on entend le clapotis de l’eau, le vrombissement des bateaux, on peut voir passer au loin les baleines, ah la la, quelle ambiance de rêve !
C’est une histoire très simple, très belle, pleine de mystères, qui avance lentement mais laisse traîner un petit suspens, avec  des personnages intéressants auxquels on ne peut que s’attacher, une très chouette évasion tant par l’ambiance saltimbanque, maritime, mais aussi vintage, être replongée dans les si chouettes années 90, moi j’adore, je crie, je réclame, bref j’ai beaucoup aimé cette lecture.

C’est lundi que lisez-vous ? | 14 septembre 2021

13 lundi Sep 2021

Posted by Roseleen in livre, tag

≈ 9 Commentaires

Qu’avez vous-la semaine passée ?

J’ai lu le dernier bouquin de Nina Bouraoui, « Satisfaction », et je n’ai pas du tout aimé, j’en parle dans le billet précédent. On m’a dit de persévérer sur l’auteure, que ses autres ouvrages pouvaient me plaire, je suivrai peut-être ces conseils .

J’ai également lu un très court roman, le tout premier de Faïza Guène,  » kiffe kiffe demain », très tendre plongée dans la vie d’une adolescente de banlieue aux conditions de vie difficiles. Frais, joyeux, authentique, optimiste, beaucoup aimé.

Que lisez-vous en ce moment ?

Un truc que j’aurais jamais cru lire ni aimer, et avec lequel je m’éclate. Un livre qui était dans ma grosse pile de livres à déposer en boîte à livres. Avant d’y aller, j’y ai rejeté un petit coup d’oeil, à ma pile, vu celui-ci, ouvert et impossible à refermer. 

C’est de la SF, une uchronie de Pierre Bordage,  » Ceux qui sauront ». Les aventures de deux ados dans une France où la royauté a repris le pouvoir. Une France où le peuple laborieux, exploité par la caste supérieure, n’a pas le droit d’apprendre à lire et écrire, n’a pas accès à la modernité, une France pas loin d’une nouvelle énième insurrection du peuple. Super bien écrit, beaucoup de rebondissements, fine réflexion sur les travers de nos sociétés contemporaines et les contradictions de l’humain, de la très bonne SF.

Que lirez-vous ensuite ?

Peut-être bien Virginie Despentes, mais rien n’est sûr.

Et vous, que lisez-vous ? Vous connaissez Pierre Bordage ?

Belle semaine !

Chat sauvage

12 samedi Déc 2020

Posted by Roseleen in lecture, livre

≈ 17 Commentaires

Je continue d’essayer de rattraper mon gros retard de chroniquage (j’crois bien qu’çà s’dit pas mais çà me plaît alors j’le dis) de mes lectures des dernières semaines.

Jack, la cinquantaine, vit dans le Vieux Québec. Il est écrivain public, rédige CV ou lettres pour autrui, réalise parfois quelques traductions. [Jack ressemble étrangement, avec deux décennies de plus, au personnage traducteur de « Les grandes marées », qui était isolé sur une île – j’avais fait une chronique le mois dernier-, avec son chat Matousalem, d’ailleurs le chat de Jack porte le même nom, j’aime ce fil entre les deux romans]. 

Le petit secret de Jack est de s’inspirer de belles phrases piochées dans les correspondances de grands écrivains, dont il est très friand. 

Jack mène une vie simple, en compagnie de son chat et de son amie-amante Kim, qui vit au dernier étage de l’immeuble.

Un jour, Jack reçoit la visite d’un vieux monsieur très étrange, qui lui demande de rédiger une lettre d’amour pour sa femme disparue. Ce vieux monsieur, calechier pour touristes dans la vieille ville, va intriguer Jack qui va se mettre à enquêter sur le bonhomme et se retrouver projeté dans son passé.

J’ai adoré retrouver l’atmosphère si particulière des romans de Jacques Poulin : une atmosphère douce, remplie de livres, de mots, de chats qui ont toujours une place centrale, de personnages originaux très attachants : Kim la psy aux méthodes bizarres qui ne reçoit que la nuit, une jeune fille perdue, affamée surgie de nulle part, qui erre en ville, vient se poser et bouquiner chez Kim, ce SDF un peu zinzin devenu ami avec Jack, qui surveille/squatte sa voiture lorsqu’il ne l’utilise pas, une ambiance unique, un peu vintage (ce roman est paru en 1986), une histoire très  originale, un brin barrée tout en restant simple, très ancrée dans le quotidien, le tout sous une plume posée, sobre, limpide et fine, j’aime vraiment lire cet auteur, c’est un vrai régal. 

Peu de suspens dans les livres de Jacques Poulin. Tout est dans l’ambiance, faut se laisser porter, rentrer dans les petites et grandes aventures de gens simples mais uniques, avec brio l’auteur sait faire ressortir toute la magie d’évènements anodins, parfois on effleure le surréalisme, c’est ultra bon, faut aussi accepter les fins très mystérieuses, avec d’autres auteurs j’aime pas, avec Jacques Poulin çà peut se finir que comme çà, j’en raffole et en redemande, c’est dire.

Jacques Poulin, c’est pour moi une expérience de lecture unique, un petit ovni littéraire croustillant, doux, intelligent, bourré de tendresse humaine et animale, savoir écrire comme çà j’en bave, pour le moment je n’ai lu que trois romans de cet auteur classique québecquois né en 1937, je peux déjà affirmer que ce sont mes plus belles lectures de l’année 2020, je suis pas du genre salon du livre mais si çà revenait, ce genre d’évènements, si il s’y rendait, si je pouvais y aller, ben je braverais volontiers la foule rien que pour le rencontrer même trente secondes, lui dire merci, parce que je sens que c’est un homme sacré, un sacré homme et je serais honorée de le croiser avant qu’il ne nous quitte.

Trois jours chez ma mère

03 jeudi Sep 2020

Posted by Roseleen in avis de lecture, lecture, littérature française, livre, Uncategorized

≈ 8 Commentaires

Ce roman, Goncourt 2005, consiste en un long monologue d’un écrivain cinquantenaire qui a eu son heure de gloire mais ne parvient plus à écrire. 

Ses éditeurs attendent ses manuscrits, son banquier ne peut plus faire grand chose pour lui éviter la saisie, sa femme et ses deux filles ne savent plus comment le secouer. 

Lui dort jusque l’après-midi, multiplie les coucheries dès qu’il sort, délaisse ses amis, sa famille. Plus que désabusé, il semble clairement dépressif.

Il a le projet depuis longtemps de se rendre quelques jours chez sa mère, qui le réclame et qu’il voit trop peu, par flegme. Il a débuté pour celà un manuscrit qu’il a intitulé « trois jours chez ma mère », mais tourne autour du pot, nous raconte ses souvenirs, ses regrets, disgresse beaucoup, et n’écrit pas finalement. C’est original, cette idée de faire un roman de la difficulté que l’auteur a eu à l’écrire, de l’état d’esprit dans lequel il était à ce moment, car c’est très certainement autobiographique.

Ce temps chez sa mère, le destin va le contraindre à le prendre, de façon imprévue. 

Je ne savais pas quoi penser de ce livre…Le personnage est inbuvable. Ses nombreuses disgressions insupportables. Çà m’a énervée. Et en même temps, sa sensibilité est très  belle. Des questions profondes sur la vie, les rapport familiaux, la condition humaine sont soulevées. Les pointes d’humour sont subtiles, l’écriture fluide, très littéraire, vraiment agréable. 

J’écris cette chronique deux semaines après avoir terminé le livre. Tout juste refermé, je me disais « mouaif », mais en écrivant tout ceci, je me dis  que c’est bon parfois de s’énerver, çà peut signifier que le contenu est dense et important, çà permet peut être de mieux faire sentir, ressortir les éléments fondamentaux pointés par l’auteur. Il y a des lectures, comme çà, qu’il faut laisser mijoter pour laisser s’en aller les premières impressions et approcher ses vrais ressentis, savoir au final si on a aimé ou non.

J’ai aimé, en fait.

Mes habitudes de lecture

26 mercredi Août 2020

Posted by Roseleen in book, book talk, lecture, livre, tag

≈ 24 Commentaires

Un petit tag qui m’a bien plu chez Marie (de Champagne ! ) https://wp.me/p3RSTt-b8o, qui le tient de Colette (du Québec !), deux bloggueuses que j’apprécie beaucoup.
Zou !

As-tu un coin-lecture chez toi ?

J’ai un fauteuil avec repose-pieds dans le salon, j’adore bien m’y installer pour lire, car il est orienté vers la baie vitrée qui donne sur notre petit jardin. Je peux voir les oiseaux venir manger les graines ou miettes de pain qu’on leur donne ou bien boire, faire leur toilette dans le bassin, là j’y suis en écrivant ce billet et je vois deux libellules tourner autour du bassin, c’est très sympa. 
Mais ce spot idéal est facilement pris d’assaut par mes hommes ou désormais  par Georgette la Paupiette (pas folle la guêpe, c’est en plein soleil tout l’après-midi, çà chauffe bien le poil, c’est parfait pour les roupillons entre les bêtises), alors bon, le canapé du salon ou celui de mon bureau font aussi très bien l’affaire pour lire. 

Ceci-dit, mon coin lecture favori depuis toujours, c’est dans mon lit sous la couette le soir quand tout le monde est endormi, que tout est calme, quel bonheur.

Marque-page ou morceau de papier à l’arrache ?

Marque-page ! Je le choisis scrupuleusement à chaque début de lecture. C’est soit un marque-page en bonne et due forme, j’en ai plusieurs que j’affectionne particulièrement, soit une carte reçue, ou achetée dans un musée, ou un ticket de musée, de ciné, généralement ceux-là je les laisse dans le livre une fois la lecture terminée, si je retombe dessus par hasard c’est bien agréable de me rappeler qui m’avait écrit, quel film ou expo j’avais été voir tandis que je lisais ce livre.

Peux-tu t’arrêter de lire à n’importe quel moment ou dois-tu attendre la fin d’un chapître ou un certain nombre de pages ?

Aucun problème pour m’arrêter n’importe quand, j’ai l’habitude car à vrai dire je suis souvent dérangée lorsque je lis en journée. Et puis le soir, comme la lecture est mon somnifère depuis toujours, je pose mon livre dès que mes yeux ne peuvent plus rester ouvert, quand le sommeil pointe le bout de son nez, çà attend pas la fin d’un chapître. C’est d’ailleurs absolument exquis de s’effondrer ainsi de sommeil sur sa lecture, ça garantit une bonne nuit. C’est le Saint-Graal de la journée.

Est-ce que tu bois ou manges en lisant ?

Manger, non. Çà coupe la lecture. Mais un petit café ou thé à portée de main, j’aime bien. Un petit biscuit voire deux avec, volontiers, si çà fait pas trop de miettes, hein, sinon c’est pénible, çà déconcentre, la madeleine par exemple est une excellente accompagnatrice de lecture. Mais durant le repas, non, je peux pas lire. 

Un instant-lecture précieux est de pouvoir avoir un temps libre ET seule juste après le déjeûner, en tout début d’après-midi. Je prends alors mon café (et parfois un ou deux carrés de chocolat noir, puis un autre café) en enchaînant les pages durant une petite heure voire deux si c’est possible, dans le fauteuil face au jardin, c’est délicieux. 

Mais c’est assez rare. J’y arrive parfois le week-end, ou les mercredis après-midi quand je peux terminer à midi, en tout cas dès que j’en ai la possibilité, je me fais mon petit café-lecture solo. Çà se termine facilement en petite sieste le week-end, d’ailleurs.

Musique, télé, durant ta lecture ?

Niet. Silence requis. Impossible de me concentrer sinon.

Un livre à la fois ou plusieurs en même temps ?

Un livre, parfois deux, jamais plus.
Lire à la maison ou lire partout ?

Partout ! Quand je pars, emener un livre est tout aussi important qu’emener ma brosse à dents ou mes culottes. 😂 Mon endroit favori pour lire hors de la maison, c’est dans un train. Je raffole des voyages en train pour cette raison. 

Lire à voix haute ou silencieusement dans ta tête ?

Y a des gens qui lisent pour eux-mêmes à voix haute ? Ceci-dit pourquoi pas… Lecture silencieuse dans ma tête quand je lis pour moi. À voix haute, le processus cognitif est différent puisqu’il faut intégrer les fonctions langagières orales (prosodie, intonations, hé hé on le sent que j’ai étudié et adoré la psycholinguistique, nan?), c’est plus fatigant. Toutefois, j’adore lire pour autrui même si j’ai rarement l’occasion de le faire.

Est-ce qu’il t’arrive de sauter des pages ?

Ah çà oui, si ça traîne trop en longueur ou que le texte n’apporte rien à l’histoire et/ ou que je n’aime pas le style d’écriture, je saute, voire j’arrête. La lecture, ce doit être que du plaisir, pas de l’ennui, déjà que c’est dur de trouver le temps de lire.

Casser, plier le dos d’un livre ou non, il doit rester comme neuf ?

Un dos cassé, plié, une couverture abîmée, des pages un peu cornées, ça ne me dérange pas du tout, çà veut dire que le livre a été beaucoup lu, a été aimé, qu’il a eu et a encore une belle vie. C’est comme les rides, ça veut dire qu’on a profité de la vie et qu’on a la chance de pouvoir encore la savourer !

Écris-tu dans tes livres ?


Non. Je me dis que si je le prête [ce qui est rare, je dé.te.ste prêter mes livres, c’est assez rare que je prête un livre, faut que j’ai sacrément confiance pour proposer de prêter, un gros stress pour moi est quand on regarde ma bibliothèque et qu’on me dit « tiens, je peux t’emprunter celui-là ? », gloups, pas le choix que de céder alors qu’au fond de moi je me dis « zut, c’est MES livres, chuis pas une médiathèque ! ». Moi-même je pose jamais cette question à quelqu’un, je suis sans doute ringarde mais je trouve çà « sans-gêne », je ne le fais pas à autrui alors j’aime pas qu’on me le fasse. Et puis aussi, certains livres, je veux garder rien que pour moi l’émotion qu’ils ont suscité, ceux-là d’ailleurs je ne les chronique même pas, je garde çà pour moi, c’est très intime certains rapports aux livres je trouve]. Ouch, j’ai bien bifurqué, là…

Pour revenir à la question, non, je n’écris pas dans mes livres, ça peut gêner le futur lecteur si jamais ô grand jamais je le prêtais,  ou bien le donnais ou si je décidais de le revendre. Par contre si certains passages me marquent, hop, post-it kawaï.

Bon…c’est déjà terminé ? Je pourrais parler livres durant des heures…N’hésitez pas à reprendre ce petit questionnaire sur vos blogs ou ici en commentaires, çà m’intéresse !

« Fin de ronde » de Stephen King

22 samedi Août 2020

Posted by Roseleen in avis de lecture, book, book talk, lecture, littérature américaine, livre, passion lecture, roman, stephen king, suspens, thriller

≈ 7 Commentaires

[attention aux spoils si vous n’avez pas lu et que vous comptez lire les tomes 1 et 2, « Mr Mercedes » et « carnets noirs » ]

« Fin de ronde » est le dernier tome de la trilogie « Mr Mercedes » de Stephen King. Nous voilà 5 ans après le massacre perpétré par l’affreux Brady au volant d’une Mercedes. On y retrouve Bill et Holy qui tiennent désormais une agence de détectives privés.

Dans le tome 2, « carnets noirs », Brady, ce désaxé ultra déterminé dans le massacre de masse, avait voulu remettre çà sur une autre modalité, auprès d’une foule d’adolescentes en délire. Brady finissait le cerveau fracassé, mode légume, dans un service spécialisé dont il ne pourrait jamais ressortir. Paf. Bien joué Holy.
Seulement voilà. À la fin de ce tome 2, King nous laissait entendre que Brady développait des pouvoirs télékinésiques du fond de son lit d’hôpital, laissant à penser que l’horrible  Brady n’était peut-être pas si hors d’état de nuire que çà…

J’avais adoré les 2 premiers tomes car il s’agissait d’enquêtes policières ultra palpitantes et originales, sans une once de surnaturel. Sous la plume kingesque que j’adore, c’était que du bonheur. 

À la fin du tome 2 et cette hypothèse de certains pouvoirs surnaturels chez Brady, je redoutais fortement que King nous embarque à fond là-dedans dans le tome 3, moi qui n’aime pas trop (du tout) çà. 

Bingo. Il y va à fond. Çà ne m’a pas du tout accrochée. Pas mon truc. Me suis bien ennuyée du coup, niveau histoire. Mais j’ai été heureuse de retrouver Bill, l’ancien flic inflexible et humaniste et l’étrange et génialissime Holy, ainsi que tous les autres personnages. Et bien sûr l’écriture de King, son humour, sa vision si pertinente du monde et de l’humain, çà c’était vraiment un gros plaisir. 
Mais selon moi, c’était un tome de trop. King a sans doute voulu nous faire retrouver les personnages (il a raison, ils sont géniaux) et finir sur une lutte à mort Bill/Brady (çà se comprend, c’est mi-achevé à ce niveau dans le tome 2). Il n’avait pas d’autre choix pour celà que d’inclure du paranormal de ce dernier tome. Et puis il adore çà, le King, c’est son fond de commerce après tout, le surnaturel. Une petite touche ne m’aurait pas déplu mais là, ça va vraiment bien trop loin à mon goût. Ceci-dit, pour les amateurs de surnaturel ou paranormal, je suis sûre que çà plaira.

La punition qu’elle mérite

08 samedi Août 2020

Posted by Roseleen in book, book talk, lecture, livre, thriller

≈ 12 Commentaires

Près de 900 pages, quel pavé, j’en voyais pas la fin, d’autant que ça se traine pas mal parfois, certains développements apportent peu à l’histoire (mais en même temps, les personnages, l’univers et la plume de l’auteure sont si délicieux que tu t’accroches). 

Il m’aura duré tout le mois de juillet, entrecoupé d’autres lectures, parce qu’il fallait que je reprenne régulièrement du souffle pour le finir et ne pas résister à la tentation qui m’effleurait parfois de l’abandonner.

Au final, j’ai apprécié cette lecture. Plume toujours au top, intrigue idem, jolies pointes d’humour et réalité crue, c’est toujours un plaisir d’être plongée dans un Elizabeth George.

Pour cette vingtième aventure, le Sergent Barbara Havers, qui n’en fait qu’à sa tête et a pas mal déraillé dans la précédente enquête, est sur le grill. Menacée à la moindre bifurcation d’être mutée à Perpète-les-Zouilles. Couic.   

Alors on la sépare de son protecteur, l’aristocrate-intellectuel mais si simple Inspecteur Linley. On envoie Barbara en mission avec sa commissaire, Isabel Ardery – qui l’a dans le pif  -, dans une petite ville universitaire de province où la jeunesse picole un peu trop et où seul un ilôtier de police fait régner l’ordre, restrictions de budget obligent. 

Elles sont envoyées là-bas pour enquêter sur le suicide d’un diacre, accusé de pédophilie, lors d’une garde-à-vue. La Commissaire compte bâcler l’affaire car elle a bien des soucis personnels à régler, comme récupérer la garde de ses fils, et compte rentrer au plus vite à Londres. 

Barbara va néanmois enquêter en douce, fouiner un peu trop et découvrir quelques trucs pas bien clairs. Elle essaie de se tenir à carreau, est terrorisée à l’idée d’être mutée dans un bled paumé, mais son flair de limier lui indique qu’elle doit un peu sortir des prégoratives que lui donne sa chef…
Pour ce vingtième tome, l’Inspecteur Linley est en retrait. L’auteure a zoomé pour mon plus grand plaisir sur Barbara Havers, ma chouchoute débraillée aux t.shirts provocateurs, qui se coupe elle même les cheveux et raffole de la street-food bien grasse (et qui, scoop, s’est mise, un peu contre son gré, aux claquettes !). 

Un gros zoom est fait également sur la Commissaire Ardery et son problème d’alcoolisme, très très bien traité.

Que les fans de Linley se rassurent, il a tout de même sa place dans le récit.

Pour ceux qui connaissent pas, je recommande vraiment cette série policière d’Elizabeth George que je suis assidûment depuis le début (presque 20 ans il me semble, le premier tome s’intitule « enquête dans le brouillard », on le trouve en poche).

Voilà ! Je retourne sous mon ventilo, avec un petit podcast de bruits de la mer et un thé glacé à portée de main, on s’y croirait presque !🏖🏝

Le vieil homme et son chat boivent du petit lait

29 mercredi Juil 2020

Posted by Roseleen in avis de lecture, book, book talk, lecture, livre, passion lecture

≈ 5 Commentaires

Daikichi, instituteur retraité et veuf, vit sur l’île des pépés et des mémés, avec son chat Tama, qui veille sur lui depuis le décès de son épouse qui adorait les chats. On apprendra dans un court chapître très émouvant comment celle-ci a disparu il y a deux ans.

Chaque chapître trace des moments de la vie quotidienne de Daikichi et Tama, avec beaucoup de tendresse et d’humour. Au fil des saisons, on suit avec délice la vie quotidienne sur la petite île, paradis des chats, où tout le monde se connaît. 

Dans ce tome, la petite épicerie va fermer, les propriétaires, amis de tous, prenant leur retraite sur le continent. 

Daikichi va se proposer de prendre le ferry pour aller ravitailler les pépés et les mémés. Heureusement, il va croiser d’anciens élèves, qui, le voyant dépassé, vont lui filer un sacré coup de main. 

Et puis voilà qu’une jeune et jolie serveuse va arriver dans la gargotte où tout le monde a ses habitudes. Evidemment, elle va être scrutée et un peu attendue au tournant. Elle s’avèrera  être une cuisinière et une pêcheuse hors-pair qui va épater mémés et pépés. 
Une lecture comme un petit havre de douceur, très immersive, je sentais presque l’air marin, l’odeur si singulière des maisons en bois japonaises, le fumet de la soupe miso. 
Les planches simples au crayon et les couleurs pastel à l’aquarelle sont très belles, s’alliant parfaitement à la simplicité et à douceur de vivre sur cette petite île, où j’irais volontiers passer quelques mois.

Jeune fille à l’ouvrage

15 mercredi Juil 2020

Posted by Roseleen in avis de lecture, lecture, littérature japonaise, livre, passion lecture, yôko ogawa

≈ 7 Commentaires

Le repas d’anniversaire d’une vieille tante originale qui vit au fond d’une forêt, un centre d’hébergement où l’on se voit retirer sa « glande ressort » de l’oreille à l’arrivée, une petite fille que l’on présente à un concours de beauté contre son gré, une habituée de bibliothèque qui lit et relit « l’encyclopédie des vers parasites », une  brodeuse silencieuse un centre de  soins palliatifs…

Autant de scènes vie singulières donnant du carburant à dix superbes nouvelles, parues il y a plus de vingt ans au Japon, publiées en France en 2016. 

La plume comme toujours très raffinée, épurée de Yôko Ogawa nous entraîne tout en douceur et pudeur dans les profondeurs de l’être humain, avec comme thèmes centraux la mémoire, la transmission, le respect entre génerations. 

L’auteure nous embarque à certains moments dans du fantastique frisant parfois l’horreur, ça m’a surprise, elle nous a pas habitués à ça, j’ai adoré être remuée comme çà. 

Comme toujours avec ses mots très précis et son attention aux détails rendant le texte ultra sensitif, Yôko Ogawa crée des ambiances très particulières, souvent étranges, des personnages profonds et puissants. 

Je pensais le déguster à petite dose, ce recueil. Me prendre une petite bouffée de magie de temps en temps, quand besoin, le temps d’une nouvelle. Mais non, ça se lit d’une traite, comme un souffle qu’on ne peut interrompre. C’est excellent.

← Articles Précédents

Souscrire

  • Articles (RSS)
  • Commentaires (RSS)

Archives

  • mai 2022
  • avril 2022
  • mars 2022
  • février 2022
  • janvier 2022
  • décembre 2021
  • novembre 2021
  • octobre 2021
  • septembre 2021
  • août 2021
  • juillet 2021
  • juin 2021
  • mai 2021
  • avril 2021
  • mars 2021
  • février 2021
  • janvier 2021
  • décembre 2020
  • novembre 2020
  • octobre 2020
  • septembre 2020
  • août 2020
  • juillet 2020
  • juin 2020
  • mai 2020
  • avril 2020
  • mars 2020
  • février 2020
  • janvier 2020
  • décembre 2019
  • novembre 2019
  • octobre 2019
  • août 2019
  • juillet 2019
  • juin 2019
  • mai 2019
  • avril 2019
  • mars 2019
  • février 2019
  • janvier 2019
  • décembre 2018
  • novembre 2018
  • octobre 2018
  • septembre 2018
  • août 2018
  • juillet 2018
  • juin 2018
  • mai 2018
  • avril 2018
  • mars 2018
  • février 2018
  • janvier 2018
  • décembre 2017
  • novembre 2017
  • octobre 2017
  • septembre 2017
  • août 2017
  • juillet 2017
  • juin 2017
  • mai 2017
  • avril 2017
  • mars 2017
  • février 2017
  • janvier 2017
  • décembre 2016
  • novembre 2016
  • octobre 2016
  • septembre 2016
  • août 2016
  • juillet 2016
  • juin 2016
  • mai 2016
  • avril 2016
  • mars 2016
  • février 2016
  • janvier 2016

Catégories

  • art
  • art de vivre
  • automne
  • avis de lecture
  • écriture
  • état d'esprit
  • évasion
  • bien-être
  • bilan lecture
  • bonheur
  • book
  • book talk
  • cadavre exquis
  • carnet creatif
  • chroniquelecture
  • cinéma
  • club de lecture
  • collage
  • corée
  • coups de coeur
  • créativité
  • crochet
  • cuisine
  • culture
  • daily art
  • daily life
  • dans ma maison
  • dans mon jardin
  • découverte
  • développement personnel
  • exposition
  • féminisme
  • haruki murakami
  • humeur
  • inthekitchen
  • introspection
  • islande
  • japon
  • jardin
  • jardinage
  • jeu littéraire
  • lecture
  • littérature américaine
  • littérature française
  • littérature japonaise
  • littératureaméricaine
  • litterature américaine
  • litterature asiatique
  • livre
  • londres
  • maison
  • Minceur
  • mucha
  • musée
  • musée zadkine
  • nature
  • neige
  • olivier assayas
  • olivierbourdeaut
  • oliviernorek
  • oxanna hope
  • paris
  • partage
  • passion lecture
  • patrick lapeyre
  • Pauline Delabroy-Allard
  • pâtisserie
  • peinture
  • perte de poids
  • petits bonheurs
  • petits souvenirs
  • philosophie
  • photo
  • photographie
  • pkj
  • plage
  • plaisir
  • plantes
  • poésie
  • podcast
  • point lecture
  • polar
  • porto
  • portugal
  • postapo
  • potager
  • printemps
  • psychologie
  • ptit bonheur
  • ptits bonheurs
  • ptits souvenirs
  • recette
  • recette facile
  • relaxation
  • retrospective
  • roman
  • roman anglais
  • roman contemporain
  • roman fantaisie
  • roman français
  • roman historique
  • roman jeunesse
  • roman psychologique
  • roxane dambre
  • science-fiction
  • serge joncour
  • silent sunday
  • simone de beauvoir
  • souvenir
  • souvenirs
  • spa
  • steampunk
  • stephen king
  • stockholm
  • suede
  • suisse
  • suspens
  • tag
  • temple
  • terroir
  • thriller
  • tokyo
  • tourisme
  • tranche de vie
  • uchronie
  • Uncategorized
  • vacances
  • végétarien
  • veggie food
  • vintage
  • virée parisienne
  • voyage
  • vrac
  • week-end
  • yôko ogawa
  • zulma

Méta

  • Inscription
  • Connexion

Propulsé par WordPress.com.

Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies
  • Suivre Abonné
    • Roseleen
    • Rejoignez 245 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • Roseleen
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…