Point sur deux lectures récentes. Il s’agit de deux romans français contemporains récents.
Une lecture plutôt sympa avec le dernier Michel Houellebecq, et un flop avec un premier roman, mais j’en parle tout de même…
- « Sérotonine » de Michel Houellebecq, 2019, Flammarion
De l’Espagne à Paris jusqu’à la Normandie, on suit les pérégrinations d’un quadragénaire dépressif qui tient le coup grâce aux conseils de son psychiatre singulier et franchement hilarant, le Docteur Azote.
Ce quadra qui se pense fini fuit sa dernière relation avec une toute jeune femme japonaise bien bien spéciale, dont il a découvert les secrets et sa trahison.
Au fil de son parcours d’errance, il revisite ses anciennes amours et renoue avec son seul ami et camarade de promo, devenu agriculteur et qui peine à s’en sortir.
Le cynisme est bon, souvent très drôle, et le regard porté sur les problématiques et aberrations de notre monde contemporain, ici principalement sur le désespoir des agriculteurs face à l’Europe et à la mondialisation, est très intéressant.
Avec Houellebecq, il faut juste passer outre ses scènes de sexe provocatrices, qui gavent un peu car elles apportent peu (ou pas) au propos (j’ai jamais bien bien compris çà chez Houellebecq mais bon, c’est sa patte, faut faire avec, enfin là il y va fort dans le trash, quand même…).
Ce qui m’attire toujours chez l’auteur, c’est son angle de vision du monde si pertinent, ses personnages secondaires simples, qui pourraient être nos voisins, ses observations et reflexions fines. On sent qu’il sort vraiment du périphérique parisien et des lieux de regroupement classiques des bobos et çà, çà me plait toujours chez un auteur. Houellebecq est vraiment proche de la réalité de notre société contemporaine qu’il regarde avec beaucoup de sensibilité et tendresse derrière le cynisme et la provoque, et c’est beau.
- « Çà raconte Sarah », de Pauline Delabroy-Allard, Les éditions de Minuit
Une histoire d’amour fulgurante, passionnelle, obsessionnelle, destructrice entre la narratrice, une jeune professeure dont on ne connaît pas le nom, et Sarah, une violoniste brillante, fantasque, fougueuse.
La première partie raconte la rencontre, le bouleversement de la vie de la narratrice, qui vit avec son compagnon et sa petite fille, nous décrit Sarah, sa fougue, son feu, son exhubérance, la passion qui les consumme, la bulle qu’elles se créent, leur vie parisienne, le suivi des déplacements de Sarah lors de ses concerts partout dans le londe. C’est plutôt sympa. L’écriture est brute, courte, assez répétitive, originale (sauf l’inclusion de petits paragraphes qui d’un coup définissent un lieu, un auteur, un mot, bizarre). On attend le dénouement de la vie de Sarah, car dès le début on sait que Sarah va tomber malade.
Puis vient la seconde partie, qui raconte la folie dans laquelle sombre la narratrice. Sa fuite en Italie, son installation dans un appartement non occupé de Prieste. Elle abandonne tout. Son job, son portable, sa fille. Pas très crédible. Elle s’enfonce dans la folie au fur et à mesure qu’elle écoute de la musique, boit des Spritz, regarde la mer, seule. Elle tergiverse sur sa passion et sa haine pour Sarah, le tourbillon sans lequel elle l’a entraînée, sa maladie et sa mort probable, insupportable et en mêle temp soulageante. C’est confus et ennuyeux cette seconde partie, j’avais hâte que çà s’arrête car j’ai vite compris qu’on ne saurait pas ce qu’est devenue Sarah, comment elle a vécu sa maladie.
Bref, je suis complètement passée à côté de ce roman…
Et voilà pour ce point-lecture !
Depuis hier, je suis plongée dans le JK Rowling pour le club de lecture de janvier et je peux déjà vous dire que je suis ravie de retrouver la plume de l’auteure et de m’immerger dans l’ambiance anglaise.
Bonne journée et belles lectures !