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En attendant Bojangles, d’Olivier Bourdeaut (2016)

27 mercredi Avr 2022

Posted by Roseleen in avis de lecture, lecture, littérature française, olivierbourdeaut, Uncategorized

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Jean-Pierre, squatteur perpétuel de mon fauteuil de lecture.

On en avait tellement entendu parler depuis sa sortie, le thème et les critiques si élogieuses m’avaient freinée, j’ai tendance à me méfier des critiques élogieuses, généralement mon avis est contraire, et puis bon, je l’ai trouvé en poche et d’occaz il y a quelques semaines alors zou j’ai tenté. Moins de 150 pages, en une soirée c’était lu, d’autant que ça se lit facilement.

Un homme mythomane tombe amoureux fou d’une femme aussi forte que lui dans ses mensonges et inventions. 

Autant l’homme s’amuse, autant pour la femme, il est très clair (enfin, de mon point de vue professionnel de psychologue, qui plus est travaillant avec des personnes psychotiques), qu’elle est de façon quasi permanente en délire hypomaniaque, ce délire si subtil à diagnostiquer et surtout à faire admettre car si plaisant pour la personne et bien souvent pour les proches, puisqu’il s’apparente fortement à une personnalité originale, fantaisiste, aventurière, sans limite, franche,  souvent passionnante, touchante, attirante. 

Sauf qu’à tous les coups, sans traitement et au moindre coup dur de la vie, il y aura malheureusement une chute, et une terrible, dès le début je connaissais la fin de cette histoire.
Décrivant sur un ton amusant la vie débridée du couple, ses excentricités, sa débauche, sa légèreté, son déni des moindres règles, une vie qui va conduire à son naufrage pour dettes et faire sombrer la patiente, l’auteur nous raconte les élans et écueils d’une personne bipolaire, alimentés par son mari amoureux fou qui parfois prend peur, sans jamais vraiment s’alerter pour sa femme ou leur enfant, il a peur de perdre sa vie de plaisir, les troubles de sa femme alimentant son propre tempérament fantaisiste.

Il semble égoïstement prendre peur avant tout pour lui, pour la perte de cette vie qui lui plaît tant, mais pas pour leur enfant, cet enfant qui nous raconte l’histoire de ses parents, sa vie de dingue à leurs côtés, un enfant pris au milieu de cette tourmente, qui sans autre reférence, aimé de ses parents et les aimant, trouve tout celà bien normal.

L’auteur surfe en permanence sur un amalgame extravagance/pathologie psychique, et ça m’a énormément dérangée. Cette vie folle et libre, pleine d’excentricités, qui fait rire, c’est une maladie, c’est pas rigolo du tout et ça détruit tout autour. L’enfant, décrit comme naïf et heureux, enfant descolarisé, dont les besoins physiques et affectifs sont bafoués, victime de négligence frôlant la maltraitance, clairement est en danger, victime de la folie de ses parents. Çà m’a mise terriblement mal à l’aise, cet enfant aimé certes, mais maltraité, utilisé comme objet d’amusement parmi d’autres par ses parents.
Alors oui, la plume est belle, très bien travaillée, originale avec ses petites rimes et ses antiques tournures de phrases dans les dialogues, un ton décalé original, oui l’auteur a beaucoup d’imagination et sait y faire en matière de cocasserie-loufoquerie, le lecteur est bien servi à ce niveau, mais mélanger cela avec des thèmes aussi tragiques que la maladie mentale et le respect des droits d’un enfant, pour moi çà ne l’a pas fait du tout, c’est pas des thèmes avec lesquels j’ai envie de me marrer, en tout cas certainement pas de cette manière, sur le dos de malades ou d’enfants innocents. 
Et puis vraiment, cet amalgame excentricité/pathologie mentale, que l’auteur nous sert tout au long de son texte, et ce discours à peine voilé sur l’inutilité des soins, çà m’a mise sacrément en pétard. 
Minimiser la maladie psychique, s’en servir pour vouloir amuser, car à priori beaucoup de lecteurs de sont bien amusés à la lecture de ce texte presentant ce couple si extravagant, et c’était peut-être le but, glauque, de l’auteur,  ben moi je dis NON, au nom de tous les malades qui se battent, et de leurs proches.

Le sourire du scorpion, de Patrice Gain (2020) + CONCOURS

21 jeudi Avr 2022

Posted by Roseleen in avis de lecture, lecture, thriller, Uncategorized

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Un suspens très prenant sous une plume dense et fluide, qui nous plonge dans l’atrocité d’une guerre européenne relativement récente, je me suis régalée avec ce thriller français.

Tom, 15 ans, mène avec ses parents et sa soeur jumelle Luna une vie de bohème heureuse. La famille vit dans un ancien camion de cirque aménagé et vogue au gré des rencontres et envies des parents qui vivent de petits boulots saisonniers et de débrouille. Ils forment un clan uni et autonome. 

Les enfants changent souvent de collège mais pas besoin d’amis, Tom et Luna sont les meilleurs amis du monde. Ils aiment cette liberté que leur offrent leurs parents et permise par la location de leur appartement à Lyon. Tout n’est pas si rose car on apprendra que les services sociaux ont dû se mêler de la vie de cette famille et que les enfants ont souffert durant l’enfance, mais il y a de l’amour dans cette famille. 
Les parents, altruistes, un peu naïfs, dépannent, accueillent, partagent, ont des amis partout, comme Goran, leur ami serbe qui cet été là emmène la famille au Montenegro pour faire du rafting dans un merveilleux canyon aux paysages de rêve et aux eaux fougueuses. 
Le père et les ados sont enchantés mais la mère, pourtant aventurière, apparaît angoissée et fait vite part d’un mauvais pressentiment. Qui s’avèrera fondé.
Un drame va survenir. Tom va devoir se confronter au deuil, à sa souffrance et à celle des siens. Il va assister au naufrage de sa famille, va devoir se débrouiller un peu seul au retour de la famille en France, tout en s’efforçant de soutenir les siens.
Progressivement, le doute va s’immiscer dans l’ esprit de Tom quant à la nature réelle du drame. Les éléments vont s’emboiter au gré de son observation des attitudes de chacun et de petites découvertes. 

On plonge lentement mais sûrement au coeur de la noirceur dont peut être capable l’être humain, dans les affres d’une guerre pas si terminée que çà. 

C’est palpitant, avec des rebondissements réguliers, c’est fort bien écrit, très bien documenté. La plume est belle et agréable, très poétique, louant la nature mais relatant en même temps des faits atroces ayant existé (âmes sensibles s’abstenir, certaines scènes (très peu nombreuses) sont atroces, d’autant qu’on sait qu’elles ont existé et il y a également un peu de maltraitance animale, certains passages, heureusement courts, sont très difficiles, fallait que je le dise). 
C’est un roman très addictif, très dur, très noir et en même très humain. J’ai beaucoup aimé.

CONCOURS : comme ce livre m’a été offert dans le cadre d’en échange-découverte de livres lus, j’ai moi aussi envie de vous le faire découvrir. Si ce livre vous intéresse, je vous propose de le gagner. Il suffit de me laisser un petit commentaire pour me dire que vous participez, disons jusqu’à dimanche matin où je ferai un tirage au sort. Je répondrai au gagnant en commentaire et enverrai le livre la semaine prochaine. Bonne chance !

Lecture | » Lambeaux », de Charles Juliet

06 dimanche Fév 2022

Posted by Roseleen in avis de lecture, lecture, Uncategorized

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Dans ce très court texte de 124 pages, paru en 1995, Charles Juliet rend hommage aux deux femmes à qui il doit la vie. Il nous raconte leur histoire, leur personnalité, puis explique comment elles lui ont permis d’accomplir son rêve de devenir écrivain. 

L’auteur nous raconte tout d’abord la triste vie de sa mère biologique, qu’il n’a pas connue, et dont il a appris la véritable et tragique histoire qu’une fois adulte, par hasard. 
Sa mère biologique était l’aînée d’une famille de paysans, qui a dû assurer toutes les corvées ménagères et prendre soin de ses soeurs, ses parents travaillant toute la journée à la ferme. 
Sans affection, sans écoute, elle a dû jeter à la poubelle ses rêves d’études, son besoin d’apprendre, de culture, d’expression intime. Seule et désespérée, elle écrivait ses pensées sur des bouts de papier pour se parler à elle-même. 

L’auteur n’apprendra ce fait qu’une fois adulte, lui-même étonnament engagé dans le métier d’écrivain. 

Cette mère biologique épousera un paysan frustre qui lui fera enfant sur enfant, la délaissant des semaines entières. Épuisée par les grossesses et l’éducation des petits, seule, elle tombera dans une dépression profonde et sera internée en hôpital psychiatrique un mois après la naissance de l’auteur. Elle y décèdera de faim plusieurs années plus tard, sous l’occupation allemande, atroce procédé utilisé pour éliminer les personnes atteintes de troubles psychiques durant la guerre. Environ 40 000 personnes sont ainsi décédées en France durant la seconde guerre mondiale…

Puis l’auteur nous raconte la mère qui l’a sauvé, sa mère d’adoption, paysanne également, femme travailleuse,  joyeuse, heureuse en ménage, qui bien que déjà mère de famille nombreuse, le reccueillera et l’élèvera avec amour et attention, le considérant comme son propre fils. Une femme simple et lumineuse, qui lui donnera le goût de la vie.
Pour finir, l’auteur nous raconte brièvement son parcours. Son enfance paysanne, l’école militaire où il a eu la chance d’être sélectionné, les études de médecine abandonnées pour répondre au besoin impérieux d’écriture, son difficile cheminement d’écrivain en lutte contre les démons et les fantômes qui l’empêchèrent longtemps d’écrire malgré tout son bouillonnement interne. Le combat personnel et seul contre la dépression, puis, enfin,  la délivrance, l’ouverture à soi-même sans retenue.. celle que n’aura pas eu la chance de connaître sa mère biologique.
 » Lambeaux » est un texte très fort sur la résilience et le développement de soi, dont la puissance est due tout autant aux personnages forts présentés qu’à la proximité toute spéciale avec eux permise par l’emploi inhabituel de la seconde personne du singulier. La plume simple, épurée, très sensible et sûre renforcent ce récit percutant qui touche aux fondamentaux de la construction du psychisme.

 J’ai beaucoup aimé.

Coups de coeur culturels de novembre

01 mercredi Déc 2021

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Voici un petit partage de mes coups de coeur culturels du mois de novembre.

🍁 Je regarde assez peu de séries car je me lasse très très vite et abandonne souvent après 2 ou 3 épisodes, mais j’ai beaucoup aimé cette mini-série japonaise (6 épisodes de 50 minutes, parfait),  » La maison de la rue en pente « , diffusée gratuitement sur le site d’Arte jusqu’en septembre 2022.

Cette série raconte l’histoire d’une jeune mère au foyer qui est sélectionnée pour être jurée dans le procès d’une femme coupable d’infanticide. Sa vie et sa confiance en elle vont être chamboulés. Un très bon suspens psychologique traitant de la place bien spéciale de la femme dans la société très patriarcale japonaise. Glaçant.
Voici le lien : https://www.arte.tv/fr/videos/RC-021502/la-maison-de-la-rue-en-pente/

🍁 Niveau lecture, sur les 6 romans lus ce mois-ci, incontestablement mon chouchou fut le Livre 2 du  » Meurtre du Commandeur » de Haruki Murakami, j’en ai déjà parlé ici.

🍁 Niveau musique, je suis raide dingue du dernier album de Juliette Armanet, fraîchement sorti. Boudiou çà fait bien longtemps que j’avais pas écouté ainsi en boucle un album. Textes, musique, arrangements, tout est excellent, wouch quelle artiste !

Toujours niveau musique, j’ai également découvert cette chouette chaîne YT de musique douce jazzy qui accompagne parfatement mes séances de lecture et me permet grâce au casque un petit cocon isolant très relaxant:

🍁 Niveau cinéma, je suis allée voir quelques films. Énorme coup de coeur pour le dernier film de Jacques Audiard,  » Les Olympiades  » qui nous plonge au coeur de la vie de trentenaires multiculturels vivant dans ce quartier du 13è arrondissement parisien. Acteurs remarquables, plans, zooms, extras, et ne parlons pas de la musique planante de Rone. Ce film est une merveille.

J’ai également eu la chance de pouvoir voir en avant-première le dernier film de Pedro Almodovar,  » Madres Paralelas », qui sort officiellement aujourd’hui en salle, un bon Almodovar, je le recommande.

🍁 Niveau film documentaire, gros coup de coeur pour  » Le royaume de Malika « , disponible en replay gratuitement sur le site Arte,  voici le lien :

On y croise Malika, septuagénaire, qui tient un petit café-buvette tout simple dans le désert algérien, à proximité d’un axe routier reliant deux grandes villes. Malika accueille les voyageurs, souvent des habitués, les requinque, les écoute. Elle livre un peu sa vie, ce qui l’a conduite dans ce « trou perdu ». Une femme incroyable, un documentaire trés touchant.

🍁 Enfin, un téléfilm à ne surtout pas manquer, extrêmement drôle, limite absurde comme j’aime, mais toujours très fin, un film qui file la pêche, parfait en cette fin d’année plutôt…euh … contrariante ?

C’est  » Basse saison », avec la pétillante Emmanuelle Devos, au top de son art, c’est également sur Arte, et puis gratuit donc hop on profite, voici le lien :

Bon mois de décembre !

Le meurtre du commandeur, Livre 2, de Haruki Murakami

21 dimanche Nov 2021

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J’avais beaucoup aimé le Livre 1, « Une idée apparaît », lu en avril, où des choses bien mystérieuses arrivaient au narrateur, un jeune peintre en plein divorce venu habiter un temps dans la maison de montagne du père d’un de ses amis, très vieux peintre connu, placé en maison de retraite car ayant perdu ses fonctions cognitives.

Le narrateur avait découvert dans la maison une fascinante toile cachée, incontestablement oeuvre du vieux peintre, une toile bien enveloppée et dissimulée dans le grenier, qui décrivait une scène de meurtre. Un des personnages de cette toile,  » Le Commandeur », s’était manifesté dans la réalité pour discuter avec le narrateur, dans un jargon absolument truculent. Chacune de ses apparitions est un pur délice littéraire, fin et drôle.  

Grâce à l’aide d’un voisin richissime solitaire, le narrateur découvrait également dans le Livre 1 une étrange fosse bétonnée enfouie dans le jardin, où sonnait régulièrement une petite cloche.

Un grand mystère se mettait en place dans ce Livre 1.

Dans ce Livre 2,  » La métaphore se déplace », place à l’aventure. Marié, la jeune fille dont le narrateur travaille à faire le portrait, disparaît. Parallèlement, le vieux peintre chez lequel vit le narrateur est en train de mourir dans sa maison de retraite, à plus d’une centaine de kilomètres de là. Pourtant, le narrateur le voit assis une nuit dans l’atelier, contemplant sa toile secrète extraite du grenier.
Le narrateur sent qu’il doit aller lui rendre visite.

Et là, mammamia quelle histoire ! Le Commandeur, ce petit bonhomme de 60 cm au si délicieux jargon, tout de kimono 16è siècle et de sabre vêtu, va lui dire comment se sortir de ce bourbier dans lequel il s’est fourré. Avec de sacrées épreuves et sacrifices annoncés. 

La scène du tableau doit être reproduite pour que la trappe s’ouvre, qui permettra au narrateur de refermer la brèche qu’il a créee en dévoilant la toile, seule solution pour que tout revienne à la normale dans le monde réel, et qu’on retrouve Marié. 
Merveilleuse odyssée mystérieuse, envoûtante,  qui entraîne au coeur des forces noires présentes en chaque humain, sclérosées par des traumatismes parfois indicibles qui ne peuvent alors ressortir que sous forme de métaphore comme un tableau, et qu’il ne faut alors surtout pas toucher.

Allez, pour être un peu plus concrète, on va notamment croiser certains évènements de la seconde guerre mondiale, ou de certains combats contre la Chine.

Plûme envoûtante comme toujours, récit inscrit dans un réalisme magique puissant et fin, qui fait réfléchir en profondeur sur l’humain, un style si spécifique à l’auteur,  Haruki Murakami, mon chouchou incontesté depuis toujours en littérature japonaise contemporaine. Adoré.

Conseillé aux contemplateurs férus de petits détails n’ayant pas peur d’interroger les frontières du réel. Egalement conseillé aux amateurs d’omelettes japonaises et de musique sur platine.

Écriture | le foulard vert

24 dimanche Oct 2021

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Un petit défi écriture vu  chez Marie https://wp.me/p3RSTt-ejL

Un défi initialement proposé par Evy, sur son blog consacré à l’écriture https://plume-de-poete.over-blog.com/

J’adore y participer quand je le peux.

Cette fois-ci, le thème est le souvenir, et les mots à placer les suivants : rejaillir, jardin, odeur, sentir, récolter, veiller, parler, trésor, carte, entasser.

C’est parti.

 » Jeune fille au foulard vert », de Moïse Kisling.

Elle ne pouvait évidemment plus aller bosser après ce qui s’était passé. Le médecin du travail lui avait dit de se reposer et qu’après on verrait. Elle savait par expérience que c’était pas bon signe, quand on vous disait « on verra après ». Mais bon, elle avait besoin de ce temps pour se raccorder après ce terrible après-midi.

Chez la psy, impossible de parler, mais elle se raccrochait comme une flie à son rocher aux explications et conseils prodigués, qu’elle mettait directement en application comme de précieux trésors à bichonner, elle était tellement paumée. 

Le matin elle marchait dans les rues en écoutant ses musiques préférées, faisait vite fait ses petites emplettes alimentaires, profitant de l’heure creuse, juste après les personnes âgées, juste avant le rush des salariés. Des pâtes, du pain, du fromage, du jambon et des bananes, voilà à peu près tout ce qu’elle pouvait avaler, les courses étaient vite faites, çà l’arrangeait.

L’après-midi, elle triait ses affaires. Elle passait ses soirées à dessiner puis colorier des fleurs un peu psychédéliques, son carnet en était rempli,  tout en regardant des reportages animaliers, Croquette, son vieux matou, vrombissant de plaisir contre sa cuisse.

Elle ne pouvait plus lire ni se concentrer sur un film, çà la rendait encore plus malheureuse même si on lui affirmait que çà allait revenir. Elle « cultivait son petit jardin personnel » avec application, comme conseillé. Et il est vrai qu’elle sentait rejaillir parfois des prémices de joie et d’apaisement, comme des petites étincelles furtives.

« De cette histoire, il est possible de ne récolter que les meilleurs fruits » lui avait dit la psy à la première séance, visiblement informée des faits. Toute à sa frayeur et sa sidération du début, elle se demandait chez qui elle avait atterri, ça sentait l’oracle et la boule de cristal, en bonne scientifique elle avait tout çà en horreur. 

Mais  elle était revenue, avait fait confiance, suivi les conseils comme des prophéties. Elle sentait qu’elle coupait peu à peu les mauvaises branches et commençait à croire que de petits bourgeons puissent apparaître.

Cet après-midi là, elle avait décidé de s’attaquer à une de ces grosses boites à bazar du fond du placard, celles dans lesquelles on entasse tous les petits souvenirs, les choses devenues inutiles, des boites qu’on peine à fermer après un certain nombre d’années. Babioles achetées sur un coup de tête, modes d’emploi d’ustensiles techniques, cartes postales, vieux bijoux passés de mode, objets à réparer, piles, chaussettes orphelines, vieilles cassettes, ceintures en fin de vie, porte-clés, vêtement à raccommoder oublié, livrets d’exposition, billets d’avion, boutons,  cailloux ramenés de voyages…hop hop elle triait, petite boite ou sac poubelle, çà dépotait.

C’est tout au fond de la boite, caché sous un programme de concert de Brahms et une vieille jupe dont elle devait refaire l’ourlet depuis des années qu’elle retrouva le foulard de sa grand-mère, ce précieux foulard qu’elle cherchait depuis des années. Rafistolé, troué par endroits, le vieux foulard de soie vert, qu’elle portait à son cou dès qu’elle sortait de sa petite maison jouxtant la voix ferrée, hiver comme été, sentait encore légèrement son odeur de violette poudrée, c’est sûr, sa grand-mère veillait encore sur elle où qu’elle soit. 

Elle s’y réfugia, roulée en boule sur le canapé, le nez collé à la soie, s’enivrant des dernières effluves et pleura pleura pleura des heures durant, joie mêlée de tristesse, souvenirs savoureux cotoyant l’atrocité, tourbillons de fumées de vie dans lesquels elle s’évanouit. Elle dormi douze heures d’affilée. Mieux que le Xanax du psy.

Deux jours plus tard, c’est la tête haute, le cou emmitouflé de soie verte qu’elle alla donner sa démission aux lâches penauds qui n’avaient pas su la protéger ce jour-là.

Voilà. À vous de jouer si çà vous dit, moi je vais goûter…

Défi écriture ✒ : mort un dimanche matin

19 dimanche Sep 2021

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Petit défi écriture vu chez Colette https://wp.me/p16vep-9w4, hop en ce dimanche matin, énergisée par le café, la bonne brioche et les quartiers d’orange, je me suis lancée et bien amusée !

Il s’agissait de composer un petit texte avec les mots suivants : présent – selon – avant – pourtant – porter – compter – devenir – prévenir.

Zou.

Il s’était éteint d’un coup, comme çà, un matin, à la table du petit-déjeuner, alors qu’elle préparait sa troisième tartine, c’était dimanche, elle s’accordait un petit supplément. 

Elle comptait sur lui pour tout : ses rendez-vous, les anniversaires, gérer les comptes, trouver son chemin, la distraire, l’informer, l’aider à choisir sa tenue selon le temps. Il était sa mémoire, sa vie, son repère, son confident, toujours fourrés ensemble depuis tant d’années. 

Et le voilà mort, déjà froid, couché sur une petite flaque de lait, çà n’avait pas dû aider. Impossible à ranimer. Pourtant, elle avait essayé tous les points de compression possibles. Il avait bel et bien claqué. 

Qu’allait-elle faire à présent ? Qu’allait-elle devenir ? Alors elle le prit délicatement entre ses mains, le porta jusqu’au placard de l’entrée où était rangé l’écrin de plastique à la grosse pomme, l’y logea et enferma, dégota un bout de papier, un vieux stylo à l’encre desséchée qu’elle ranima à l’ancienne, sur la semelle de son chausson, et se mit à noter tout ce qu’elle pourrait faire sans lui. Il fallait bien que la vie continue. 

Elle passa un fabuleux dimanche à lire, écrire à ses quelques amis qu’elle ne voyait plus beaucoup, trier ses habits, bijoux, foulards pour créer de nouvelles tenues, concocter un délicieux repas avec les restes de son frigo, dont elle porta une portion à sa vieille voisine si gentille, écouter la radio et quelques vieux CD du temps passé. Elle n’avait pas vu passer cette journée que d’habitude elle détestait. Ses collègues le lendemain la trouvèrent transformée, radieuse et motivée comme jamais, lui demandèrent son secret.

C’est ainsi que peu à peu la pomme se rabougrit tandis que la vie d’Eva se transforma en un crumble tiède, doux et croustillant en permanence, dont chacun lui enviait la recette.

Pour finir, un petit collage, qui tombe à pic (ou à plume !)

Bon dimanche !

Le guitariste

26 jeudi Août 2021

Posted by Roseleen in Uncategorized

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Un petit défi écriture. Çà faisait longtemps. Çà fait du bien.
Vu chez l’amie Colette :

 https://wp.me/p16vep-9tf

Thème : guitariste

Mots à placer : 

revenir, égayer, gratter, note, voûte, immobiliser, apaiser, complainte, consoler, murmurer.

Zou.

                       🎸 Le guitariste 🎸

Qu’elle était bien, en ce soir de juin. Heureuse, bien dans ses Doc Martens trouvées d’occaz au kiloshop, une vraie aubaine, même si elles avaient bien entamé ses économies de baby-sitter.
Ses parents l’avaient autorisée ou plutôt encouragée à sortir ce soir, après tout elle avait seize ans, et puis il fallait bien décompresser un peu, elle avait beaucoup travaillé pour le bac français toute cette année. Ce matin, c’était l’écrit, elle avait gratté comme une folle et était contente de sa copie.  » La poésie d’Apollinaire s’invente-t-elle en rejetant le passé ? » Ah comme elle s’était éclatée ! 
« Ah comme tu as besoin de te consoler »… Lui avait dit son père après l’annonce du sujet, lui tendant deux pièces de dix francs « pour qu’elle aille s’amuser ».
Elle n’avait rien mangé à midi ni au dîner et sa mère s’inquiétait, elle la trouvait bien pâlote depuis quelques semaines, plus rien n’égayait sa fille, toujours fourrée dans ses bouquins ou ses musiques, à plus sortir avec ses copines, sauf pour aller réviser, là elle rentrait toujours enjouée. Bah l’appétit finira toujours par revenir, pensait sa mère.
Dès demain elle entamerait le bachotage intensif pour l’oral, dans dix jours. Elle avait hâte, elle adorait étudier. D’autant que Julien lui avait proposé de réviser ensemble l’oral.  
Pour ses parents, elle était censée retrouver ses copines et butiner de bar en bar à boire des cocas ou des diabolos orgeat, dans la joyeuse cacophonie de la fête de la musique. 
Sous la voûte bleue à peine nuageuse qui peu à peu se teintait de notes mauves et oranges tandis que le soleil déclinait, elle marchait, apaisée, accompagnée de l’éternelle complainte des mouettes et du long klaxon du dernier ferry en partance pour Portsmouth, se mêlant à Depeche Mode qu’elle écoutait sur son walkman sony bleu. 
Au fur et à mesure qu’elle approchait du centre-ville, elle ressentait dans son corps les puissantes vibrations des basses des groupes jouant devant les bars, jamais elle se s’était autant sentie vibrer, elle s’imaginait pouvoir s’envoler.
 » À 21 h aux trois marches ». Julien lui avait murmuré çà ce midi vite fait, sans même la regarder, il semblait pressé, sans doute voulait-il se reposer et répéter, il avait vite filé, alors qu’à la fin de l’épreuve la petite troupe débrieffait devant le lycée des sujets de français. 

Elle n’en revenait pas d’avoir osé lui demander s’il jouait ce soir. Julien. Ses longs cheveux blonds, son allure de dandy grunge inimitable avec son pantalon de smoking plissé sur ses Docks bleues, sa grosse chemise de bûcheron, ses doigt musclés de guitariste, ses bracelets brésiliens colorés délavés, son air si doux, si sensuel lorsqu’il se mettait à chanter après quelques accords, « The sound of silence », « Mrs Robinson », merveilles de merveilles, il était son Paul Simon.
Elle était dingue du « nouveau » depuis le début de l’année. Il arrivait du sud, de Marseille, ça la fascinait, elle aimerait tant voyager. Timide, elle n’osait pas lui parler, il l’impressionnait, et puis il s’était rapproché d’elle au moment des révisions du bac français, réviser à ses côtés l’illuminait, çà l’immobilisait aussi, quoi dire, quoi faire, ah qu’elle s’énervait elle-même, le nombre de fois où elle aurait pu tenter un truc, effleurer doucement sa main, remettre innocemment en place une longue mèche de cheveux, quand elle lui tendait ses fiches çà aurait été possible, chaque soir elle remettait au lendemain, l’embrasser elle y songeait même pas, sauf la nuit, parfois, dans ses rêves. 
Elle leur imaginait une vie de bohème,  lui sur les routes pour donner ses concerts partout en Europe, elle, écrivaine, le suivant, travaillant le matin, visitant l’après-midi, l’écoutant le soir. Et voilà qu’il l’invitait à son concert ce soir !
Fébrile, la tête embrumée de musiques et de doux rêves, énergisée par Personal Jesus dans son casque,  elle avançait sur le boulevard, n’était plus très loin désormais des « Trois marches », d’ailleurs elle voyait un bel attroupement devant le bar, le groupe juste avant semblait avoir du succès.

Il était temps d’éteindre son walkman, de rajuster sa tenue et sa coiffure, jean troué, chemise chipée à son grand-père, cheveux crêpés, sac en osier, mince une envie de faire pipi urgente, çà lui faisait toujours çà quand elle était en stress. Le concert commençait dans quinze minutes, elle avait largement le temps de passer aux toilettes du théâtre, situé à deux rues. C’est en traversant la rue qu’elle les vit, juste en face du passage piéton sur lequel elle était engagée,  enlacés sous le porche de la librairie, adossés au rideau de fer, ils s’embrassaient, les longs cheveux de Julien masquant le visage de Daphné, ses beaux doigts de guitariste posés sur ses épaules, entourant sa nuque.
L’homme qui la retint au moment où elle se mettait à courir empêcha la Renault 5 rouge de la percuter de plein fouet. Le conducteur effrayé avait hurlé, klaxonné furieusement, avant de continuer sa route. Elle resta serrée longtemps dans ses bras, à trembler, sur le trottoir, bien après que la foule ameutée se soit dissipée, les amoureux envolés. 
C’est ainsi qu’elle avait rencontré Thomas, qui partait jouer dans un bar, plus bas.

Danse avec la foudre, de Jérémy Bracone

22 jeudi Juil 2021

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Une petite ville de Lorraine. Son usine de robots ménagers qui la fait vivre depuis au moins deux générations, son rade, son lotissement de maisons d’ouvriers, ses jardins-potagers collectifs. 
Figuette (c’est un gars, c’est son surnom), la vingtaine, a connu des jours heureux avec Moïra, sa compagne femme-enfant immature au comportement de feu, dont il est fou amoureux,  ainsi avec ses potes-collègues de l’usine où il est cariste. 
Seulement voilà. Moïra s’est barrée, le laissant seul avec leur petite Zoé de 4 ans, et l’usine  va fermer, victime de la mondialisation. 
C’est le mois d’août et tous les salariés s’attendent à ce qu’on profite des congés pour vider les lieux et envoyer les lettres de licenciement. Pas grave, une petite magouille s’est développée depuis des mois dans l’usine pour gruger les investisseurs profiteurs et prévoir une petite enveloppe à chacun pour compenser. 
Figuette est malheureux depuis le départ de Moïra. Il boit et fume un peu trop et ne sait pas comment honorer la promesse qu’il a faite  à Zoé de l’amener à la mer. Il a plus un rond. Il va rivaliser d’ingéniosité pour lui construire son bord de mer. Il espère bien prouver ainsi à Moïra qu’elle loupe quelque chose et la faire revenir.
Un roman tragico-comique qui se lit d’une traite grâce à une plume très vive, des scènes très visuelles, une ambiance un peu loufoque, des personnages croustillants bien construits auxquels on s’attache.
J’ai aimé la description de ce monde ouvrier solidaire, qui se débrouille pour pas plonger dans la galère et la pauvreté. Là bas, ceux qui réussissent sont ceux qui ont pu faire un minimum d’études et ont réussi à trouver des postes à Luxembourg, à quelques kilomètres. Ils peuvent se faire construire de belles et grandes maisons sur les anciennes friches d’usines, viabilisées mais où t’as pas le droit de faire pousser des légumes, les sols sont trop pollués.
Un roman plein de tendresse et bourré d’humanité, j’ai bien aimé même si un peu léger et caricatural à mon goût.

Une vie, de Maupassant

22 mardi Juin 2021

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Lu (englouti !) début mai, je n’avais pas pris le temps de le chroniquer, je répare celà…

À 17 ans, Jeanne sort du couvent et retourne vivre chez ses parents, un couple de barons généreux, un peu bohèmes et anticonformistes, des parents très aimants qui la bichonnent.

Jeanne se régale de balades dans la campagne normande, jouit de ses sens et de sa liberté retrouvée. Elle rêve d’un bon mariage, d’une vie heureuse avec son mari et ses parents. Elle tombera amoureuse d’un charmant jeune vicomte charmeur, Julien, qui lui sera présenté par le curé, parce que bon, une fille ne doit pas rester trop longtemps non mariée, hein, déjà que la famille fréquente pas beaucoup l’église, çà fait un peu jaser.
Mariage, voyage de noce (délicieuses decriptions de la nature Corse, de la découverte de la sensualité), retour au manoir et paf, la désillusion. 
Julien montrera peu à peu son vrai visage.
Jeanne a épousé un homme intéressé, avare, coureur, égoïste, superficiel. On suit sa vie remplie de déboires et déconvenues, l’auteur ne l’épargne vraiment pas, dénonçant en profondeur les pires vices humains, la cruauté insidieuse dont l’homme et la petite société bourgeoise sont capables. 
C’est fascinant, très riche sociologiquement, extrêmement réaliste, les parquets craquent,  la nature bruisse, les étoffes carressent notre peau, la mer rugit, son air emplit nos poumons, l’écriture de Maupassant fait vibrer nos sens et nous ouvre ainsi à un niveau d’empathie maximal envers Jeanne et son tourbillon de malheurs. Le suspens est intense, comment pourra-t-elle s’en sortir, elle perdra tout, peu à peu.
Et puis la bonté qui sauve. Toujours croire en l’être humain, voilà je crois ce qu’a voulu nous dire Maupassant. Que oui, l’être humain peut être atroce et causer notre perte,  mais qu’il peut aussi venir nous tendre la main de façon totalement inattendue au moment où plus rien ne semble possible, qu’on attend plus rien, qu’il n’y a plus d’espoir.

Maupassant nous montre tout son amour pour cette humanité si destructrice, c’est magnifique.
Pépite littéraire.

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